Ascension Vol.12 - Actualité manga

Ascension Vol.12 : Critiques

Kokô no Hito

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 13 Février 2013

Enchaînant désillusion sur désillusion, connaissant les trahisons les unes après les autres, Buntarô Mori était sur le point de perdre toute humanité. Bourru, mal rasé, à peine reconnaissable, ne prononçant quasiment plus un mot, il devenait peu à peu une créature inhumaine. Pourtant, une fleur étourdie du nom de Hana Katô, venue se perdre dans sa montagne, a su ouvrir son coeur meurtri et l'empêcher de sombrer définitivement. Trois ans plus tard, il est devenu Buntarô Katô, et est sur le point de gravir en solo le Nanga Parbat, un sommet pakistanais de plus de 8000 mètres que personne n'a jamais dompté seul.

Tout en nous invitant à suivre cette nouvelle ascension plus périlleuse qu'aucune autre auparavant, Shin'ichi Sakamoto nous propose de revenir sur les trois dernières années de la vie de Buntarô, celles qui lui ont permis de consolider sa relation avec Hana et d'avoir à nouveau un peu foi en l'humanité. Au point de ne plus cesser de penser à elle et au bonheur familial qu'il pourrait avoir, alors même qu'il est entre la vie et la mort, pris dans la tempête du Nanga Parbat...

Volume de transition sans en être un, le douzième tome d'Ascension entremêle deux axes clairs, les deux axes qui dominent désormais la vie de Buntarô, le "Solitaire Immortel". Autrefois totalement seul, il a désormais Hana avec lui, et l'ascension en solo du Nanga Parbat l'amène alors à réfléchir, chaque épreuve que lui réserve ce sommet solitaire propice aux vents violents lui rappelant que quelque part en bas, il y a désormais Hana qui l'attend. L'enjeu de l'auteur est donc de faire ressortir tout cela, que ce soit la passion de Buntarô pour l'alpinisme, ou son amour pour Hana. Pour cela, les métaphores visuelles s'enchaînent tout autant que les doubles pages, et malgré une tendance à toujours expédier les transitions entre le présent au Pakistan et les flashbacks centrés sur Hana, l'auteur parvient sans mal à dégager ce qu'il souhaite. Ainsi ressent-on parfaitement toute l'importance que Hana occupe désormais dans la vie de Buntarô. Mais plus encore, ce sont les nombreux plans larges montagneux qui captivent, car ils font parfaitement ressortir toute l'intensité de l'entreprise d'un héros qui devra à plusieurs reprises se montrer aventureux s'il ne veut pas y rester, mais aussi parce qu'il s'en dégage tout le gigantisme et la sauvagerie de l'imposante montagne, ainsi que l'apaisante ou étouffante solitude qui s'empare de l'alpiniste une fois le sommet atteint. Sur ce dernier point, les plans nocturnes de la fin du tome sont particulièrement magnifiques.

Pardonnons donc au mangaka ses nouvelles errances dans les transitions présent/passé et sa tendance à beaucoup délayer son récit, pour mieux profiter de ce qu'il nous propose : une bonne compréhension de l'évolution de Buntarô depuis l'arrivée de Hana dans sa vie, et une ascension fascinante de par ses nombreux dangers et sa beauté bien rendue par les nombreux plans larges, aérés. Sans oublier les nombreux détails techniques, toujours bien appuyés par les nombreuses clés de compréhension que nous offre Akata en fin de volume.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs