Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 15 Septembre 2017

Arte est parvenue à acquérir la confiance de la petite Caterina, la fillette dont elle est devenue la préceptrice. Hélas, l'enfant cache toujours de profondes douleurs en son coeur... ce qu'Arte parvient peu à peu à mieux comprendre en découvrant son enfance malheureuse.

Pourquoi Caterina rejette-t-elle donc avec tant de véhémence le milieu social aisé où elle s'est soudainement retrouvée, coincée entre un père qui ne lui porte aucun amour et une mère qu'elle ne parvient pas à considérer comme telle ?
Ce sixième volume continue d'abord de revenir sur cette petite fille qui était largement plus heureuse loin de Venise, aux côtés de Bona et de son fils Gimo qui l'ont considérée comme une véritable membre de leur modeste famille. Kei Ohkubo alterne entre moments dans le présent et retours dans le passé, pour un résultat qui évite ainsi la linéarité et qui, surtout, permet d'appréhender au mieux le parallèle entre l'enfance passée par Caterina à la campagne, et son nouveau quotidien à Venise.
D'un côté, une vie conviviale où elle recevait réellement de l'amour, et où l'on suit avec attachement ses quelques caprices d'enfant. Mais une vie qui a été soudainement brisée.
De l'autre, un quotidien certes plus aisé, mais où elle ne se sent aucunement aimée, au point de ne pas réussir à voir en Sofia et Marco ses vrais parents, et de n'avoir pour seul réconfort que son oncle Youri qui s'intéresse réellement à elle.

Il faut dire que Marco, le père biologique de Caterina, fait partie de ces hommes sous-estimant les femmes, en ne voyant en sa fille qu'un boulet tout juste bon à être marié plus tard. C'est bien pour ça qu'il l'avait éloignée de Venise, en attendant que son épouse à la santé fragile mette enfin au monde un garçon. Quant à Sofia, elle aime sa fille, mais ne parvient tout simplement pas à le lui montrer, tout incapable qu'elle est de contredire son époux. A travers ces cas, Ohkubo continue d'offrir un certain portrait de la condition féminine de l'époque... condition que notre chère Arte pourrait bien continuer de remuer !

Car notre héroïne, elle, n'est pas du genre à se taire, et conserve tout son naturel y compris face à Marco. Ce trait de caractère délicieux continue de beaucoup séduire, tant Arte apparaît franche et déterminée quand il le faut, sans trop exagérer. Parviendra-t-elle, pour le bien de sa petite protégée, à faire changer Marco ou, surtout, à faire bouger Sofia pour qu'enfin elle parvienne à montrer tout son amour à sa fille ?

Les décors, toujours présents, restent un régal, et les designs des personnages, malgré quelques relâchements parfois sur les visages, conservent tout leur charme, notamment les bouilles enfantines assez expressives de Caterina. Soulignons aussi le très sympathique chapitre bonus montrant ce que Léo devient de son côté, en l'absence d'Arte.

Entre le développement réussi de l'attachante Caterina, un contexte bien exploité et un Arte toujours aussi séduisante dans sa personnalité, la série est toujours aussi plaisante à suivre.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction