Arte Vol.15 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 27 Mai 2022

En route pour la Castille en compagnie d'Irene/Caterina et de sa suivante Azucena, Arte, lors d'une halte dans son ancienne demeure familiale, a retrouvé son oncle Basilio et, surtout, sa mère Gilda. Cette mère qui, autrefois, s'est tant opposée à sa passion pour l'Art au point de provoquer en partie sa révolte et son départ. La situation menace alors parfois de s'envenimer, en particulier pendant le grand repas au fil duquel Basilio perd un peu pied, en laissant finalement la gestion des choses à sa propre épouse et à Gilda qui, toutes deux, apparaissent plus compétentes que lui ! Arte entrevoit alors une mère qui, décidément, lui apparaît toujours aussi forte dans son genre... alors que ressentira exactement notre héroïne au moment de, peut-être, lui faire des adieux définitifs ? Alors qu'Arte émet le désir de réaliser un portrait de sa mère, elle ne sait pas encore que cet acte sera l'opportunité de se laisser aller à de précieuses confidences...


Après les poignants adieux à Léo dans le volume précédent, une autre étape forte arrive donc pour notre héroïne avec les adieux à une mère avec qui elle fut si longtemps en conflit ou en froid. Et dans un contexte où Arte souhaite faire un portrait de Gilda comme pour lui montrer de quoi elle est capable en tant qu'artiste, c'est une ambiance assez intime entre les deux femmes, et donc propice aux confessions, qui s'installe au fil de la première grosse moitié de ce 15e opus. Car leur est effectivement pour elles deux de se dévoiler plus sincèrement, en particulier Gilda qui ouvre enfin son coeur sur des choses, des sentiments qu'elle a toujours tus jusque-là. Que ce soit sur le père de notre héroïne, sur ce que Gilda ressentait exactement à l'égard de cet homme certes parfois incompétent mais toujours généreux (alors, l'a-t-elle épousé uniquement pour obtenir un titre de noblesse ? Ou y avait-il un vrai sentiment amoureux entre eux ?), sur son sentiment d'avoir longtemps été comme prisonnière d'un titre de noblesse finalement pas si important que ça... sans oublier la raison pour laquelle elle n'a jamais répondu aux lettres de sa fille. Jusque dans ce qu'Arte avoue à son tour sur son amour pur Léo ou sur son refus de se marier pour mieux vivre sa passion, c'est dans un parfum de confidences intimes et franches que mère et fille se parlent enfin vraiment, jusqu'à éventuellement se redécouvrir. Une étape parfaitement menée, touchante, et évidemment essentielle dans le parcours d'une héroïne qui grandit encore un peu et qui est alors fin prête à changer de vie.


Car dans la deuxième moitié du tome, c'est bien le fameux changement de cadre tant attendu qui s'opère. Après 8 mois de voyage, Arte arrive enfin en Castille avec Caterina pour devenir la portraitiste officielle de la cour, et il va de soi que c'est un tout nouveau monde qui s'ouvre à elle. Elle y découvre la Castille, son architecture typique héritée des musulmans, mais aussi des événements plus durs qu'elle méconnaissait jusque-là comme les révoltes, la guerre et tout ce que cela peut impliquer. Mais il sera aussi question pour elle de rencontrer nul autre que le grand frère de Caterina, l'Empereur Karl V en personne, et de découvrir les conditions particulières dans lesquelles il a été élevé ainsi que le fait qu'il ne parle pas le castillan. Enfin, dans ce cadre où les étrangers (plus encore ceux avec un accent comme elle) ne sont pas toujours bien vus, elle devra forcément vite faire ses preuves.


Entre une première moitié où Kei Ohkubo mène à merveille les confidences entre Arte et sa mère, et une deuxième moitié où un tout nouveau cadre de vie s'installe pour notre héroïne avec déjà beaucoup de richesse et d'immersion, la série reste encore et toujours passionnante.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs