Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 02 Septembre 2025
Si Leana a fait tout ce voyage en compagnie de Lashil et des autres, c'est uniquement pour s'assurer de son propre décès. En effet, la princesse d'Ariadne a fini par révéler son objectif, à savoir voyager jusqu'à la Lumière Primordiale pour s'y sacrifier, sauver sa soeur Salena et ainsi sauver le monde des griffes de l'empereur Barbarosse et de la destruction. Seulement, au fil du temps passé ensemble, des liens forts se sont indéniablement bâtis. Alors même si Leana lui a visiblement menti pendant tout ce temps, Lashil pourra-t-il vraiment se résoudre à accomplir strictement le rôle de la princesse a voulu lui confier dans le conflit final ?
Nous y voila enfin: la conclusion d'Aradne - L'empire céleste, un manga qui aura été, tout du long, largement en-dessous de ses possibilités, en étant rarement vraiment mauvais mais en laissant toujours une grosse part de frustration, tant Norihiro Yagi a eu des difficultés à faire décoller son univers pourtant si intéressant. Et si l'on espérait quand même un baroud d'honneur pour cette toute dernière ligne droite, malheureusement celle-ci n'arrive que très partiellement.
A vrai-dire, la principale satisfaction de ce tome final, au-delà du fait d'avoir une vraie conclusion (c'est un minimum après 22 tomes), c'est de voir mise en avant, de manière suffisamment touchante, la relation entre Lashil et Leana mais aussi entre notre héros et Salena, et donc forcément cette entre li et les deux jumelles Pip et Mem. Sur ce plan-là, les toutes dernières pages ont de quoi émouvant quand même quand on repense à tous ce que Lashil a vécu depuis le début de l'oeuvre, mais peut-être appréciera-t-on plus encore le tout début du tome où Leana vante la beauté de ce monde pour lequel elle compte disparaître.
Mais voila, entre ce tout début de tome et les toutes dernières pages, il y a un long milieu assez symptomatique de ce qu'a été la série. D'un côté, l'affrontement final contre Barbarosse reste désespérément plat dans son déroulement et dans son rendu visuel, en ne dégageant rien de spécial. Surtout, de l'autre côté, le fait est que l'auteur semble avoir imaginé un univers décidément trop vaste par rapport à ce qu'il en ressort dans ses planches, tant ici la majorité du casting installé au fil des volumes ne sert quasiment rien, voire à rien du tout. Oh bien sûr, les figures secondaires les plus en vue, celles qui sont installées auprès de nos héros depuis le plus longtemps, en l'occurrence Louloulola, Neusch, Caligula et à la limite Popol (même si les enjeux sur lui depuis quelques tomes sont complètement torchés ici), s'en sortent à peu près, mais quel intérêt trouvera-t-on ici à tous les autres dont l'intérêt frôle le néant ?
Ainsi la série s'offre-t-elle un tome final à son image: jamais vraiment mauvaise, jamais satisfaisante, toujours frustrante. L'univers qui a germé dans l'esprit de Norihiro Yagi avait tout pour être captivant, et ses principaux personnages jusque dans les dernières pages quelque chose d'attachant, mais l'exécution proposée par le mangaka dans ses planches, autant côté narration que côté dessins, a souvent été laborieuse. On gardera avant tout d'Ariadne le souvenir d'un acte manqué.