Aria - The Masterpiece Vol.7 - Actualité manga
Aria - The Masterpiece Vol.7 - Manga

Aria - The Masterpiece Vol.7 : Critiques

Aria

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 04 Juin 2021

Les deux aspirantes ondines Akari et Aika et la débutante Alice poursuivent leur apprentissage ensemble, au rythme des saisons: ainsi, un nouveau printemps s'installe, et un nouvel été lui succèdera... mais cette fois-ci, il s'agira des derniers dans la série: c'est avec ce septième volume que la contemplative tranche de vie culte de Kozue Amano tire sa révérence. Non sans nous offrir des moments plus beaux que jamais.

Bien sûr, les moments de belle insouciance, propices à nous faire profiter du moindre instant aux côtés de nos charmantes héroïnes, sont toujours au rendez-vous, que ceux-ci soient dus à des instants on ne peut plus simples comme une journée de repos aux côtés d'Akari, ou qu'ils soient portés par de nouvelles traversées des merveilles de Neo-Venise et de certains de ses événements typiques, comme la "festa della sensa" inspiré d'une fête de notre Venise terrienne et aboutissant sur de bien jolis moments. Mais dans les faits, on le sait bien: qui dit dernier tome, dit arrivée d'étapes importantes dans la vie de chacune de nos chères ondines (et de bien plus de monde encore). Des étapes qui, en plus de sceller la voie qu'elles ont suivie jusqu'à présent en tant qu'ondines, auront désormais une incidence sur leur avenir.

Kozue Amano, dans cette optique, commence d'abord par très bien préparer le terrain au travers d'un chapitre en particulier, celui du Cait Sith, ce "roi des chats" qu'Akari a croisé à certaines reprises dans la série, en l'emmenant à chaque fois dans des instants touchant au surnaturel captivant. La légende dit que l'on arrête de voir cet être quand on devient adulte... alors, peut-être est-il temps pour notre héroïne de faire une ultime rencontre pleine de sens avec l'animal, un dernier "voyage surnaturel" hautement symbolique, et au bout duquel Akari, même si elle ne verra plus le Cait Sith, ne l'oubliera jamais. Ce premier pas vers le "monde adulte", il nous laisse évidemment bien prendre conscience que la concrétisation de l'apprentissage de nos trois jeunes ondines n'est plus très loin, si tant est qu'elles réussissent bien sûr. Et à ce titre, c'est sans aucun doute le chapitre de la "Princesse Orange" qui touchera le plus, tant il symbolise toute l'essence de la série à travers son focus sur Alice: la plus jeune des trois adolescentes, si renfermée au début, a bien changé, le montre parfaitement au fil des pages avec de purs moments de grâce, doit beaucoup cette évolution bénéfique à la présence de ses deux amies, et le tout est alors emballé dans une infinie bienveillance de la part d'Athena, Akari et Aika envers leur cadette. Ce chapitre marque alors bel et bien la dernière ligne droite de l'oeuvre, marquée par les dernières étapes de la formation des jeunes ondines. Et si leur issue n'a rien de surprenant dans les grandes lignes, c'est parce que l'intérêt est largement ailleurs que dans le simple apprentissage.

Le début du tome nous le fait encore ressentir via un chapitre excellent sur Akira et Aika, et sur ce que la disciple a apporté à sa mentor alors dans le doute bien des années avant: dans Aria, tout est question de liens, de relations fortes qui se sont construites entre les personnages, ceux-ci se portant tous vers l'avant. On a déjà évoqué le cas d'Alice, donc, mais c'est tout aussi vrai pour les autres binômes: que ce soit Akira/Aika ou Alicia/Akari, Kozue Amano tâche, en permanence, de faire ressortir la beauté des liens entre ses protagonistes, au travers de comportements (comme la simple joie face à la réussite de l'autre, le spleen de se voir moins souvent qu'avant, le plaisir décuplé d'alors se revoir dès que l'occasion se présente...) et de petites discussions aussi simples que justes. Autant de moments forts qui trouvent leur efficacité y compris dans les épreuves un peu plus délicates.

Car dès épreuves, il y en a bel et bien dans cette dernière ligne droite. Pas de moments de tension fous, bien sûr, puisque les dernières étapes de l'apprentissage sont menée de façon simple et bénéfique, bien dans le ton de la série. Ce sont plutôt les conséquences de cet apprentissage qui viennent marquer les héroïnes: chacune doit désormais faire ses choix, suivre sa propre voie, prendre conscience que plus rien ne sera tout à fait comme avant... Simplement, une nouvelle étape de la vie s'ouvre pour chacune d'entre elles, avec la pointe de mélancolie que ça peut impliquer... D'où l'importance, comme il est dit dans l'oeuvre, de chérir l'instant présent aussi bien que les précieux souvenirs passés et que l'avenir à dessiner, puisque rien n'est éternel de toute façon.

Arrive alors, au bout de tout ceci, le dernier chapitre, formant un épilogue impeccable, entre le plaisir de voir chaque personnage suivre sa voie et de savoir ce qu'ils deviennent, les petits clins d'oeil comme celui du facteur soulignant bien toute l'évolution d'Akari depuis le début, ou surtout les dernières pages hautement symboliques, faisant très joliment écho (jusque dans les expressions faciales) au tout début de l'oeuvre quand Akari était arrivée dans la compagnie Aria auprès d'Alicia, et nous laissant sur une entière satisfaction avec le sentiment que même si rien n'est éternel, les choses se répètent, une génération pouvant succéder à l'autre.

On l'a attendue pendant des années suite à la toute première édition française avortée en cours de route chez Kami, et maintenant qu'elle est là, elle ne déçoit aucunement: la fin d'Aria est parfaite. Que ce soit dans l'apprentissage de nos héroïnes, dans leurs évolutions plus personnelles, dans les liens bâtis entre les personnages, dans l'atmosphère aussi dépaysante que contemplative et bénéfique, dans les thématiques autour de l'importance de savoir profiter du moindre petit bonheur... Kozue Amano n'oublie rien et sublime tout, jusqu'à presque nous faire regretter que son oeuvre soit terminée. Mais cette série non plus ne pouvait pas être éternelle, ce qui, comme le voudraient nos chère ondines, ne nous empêchera pas de continuer à la chérir. Et puis, peut-être pourra-t-on prolonger le plaisir via les films sortis ou à sortir, si tant est qu'ils arrivent en France un jour...
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
20 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs