Ares - Le soldat errant - Box Vol.1 : Critiques

Ares

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 16 Septembre 2019

Ares: ce nom dit peut-être déjà quelque chose aux fans de manhwa ou tout simplement de bons récits de guerre et de stratégie. Forte d'une réputation qui la précédait lors de sa première arrivée en France, cette saga de Ryu Geum-Chul en 26 tomes avait d'abord été lancée dans nos contrées en 2011 par les éditions Booken Manga, non sans de beaux efforts. Ainsi l'auteur avait-il été invité en France pour l'occasion, et nous en avions même profité pour l'interviewer, cette rencontre étant toujours lisible sur notre site. Hélas, l'éditeur a fermé ses portes avant de pouvoir mener à bien cette aventure, et en nous laissant sur une ultime parution, celle du volume double 11-12 en 2016.


Mais les bonnes séries sont souvent vouées à renaître de leurs cendres, et les éditions Meian ont ainsi annoncé le retour d'Ares dans notre pays en août 2018 ! Après The Breaker et en même temps que The Swordsman, Meian continue ainsi de rééditer les plus importantes sagas coréennes de feu Booken Manga. Et une nouvelle fois, l'éditeur a choisi une formule intelligente, sous la forme de coffrets riches en goodies. Sorti en février 2019, le premier coffret en format A4, très joliment illustré, regroupe ainsi les tomes 1 à 10, avec en suppléments 4 ex libris A4 bien épais et bien imprimés, ainsi qu'un mini-poster au format A2. Au niveau des volumes en eux-mêmes, on a droit à une bonne qualité de papier et d'impression, ainsi qu'aux jaquette d'origine. La traduction, elle, reprend de très près le travail initial de Booken Manga, mais en prenant soin de corriger pas mal de petites choses, pour un rendu plus fluide. Il est juste étonnant que l'édition de Meian ne mentionne pas le nom du traducteur. En tout cas, une chose est sûre: il n'y a pas de quoi bouder son plaisir, car 49,95€ pour on coffret de 10 volumes, cela vaut clairement le coup, surtout pour une série de cette qualité !


Concernant l'histoire, on a déjà eu l'occasion de pas mal décortiquer ces dix premiers volumes à travers la première édition de Booken, mais l'occasion est tout de même idéale pour revenir un peu sur le démarrage de cette série. Un démarrage qui, sur les premiers volumes (ou au moins sur le premier), peut décontenancer, mais il faut bien noter qu'Ares est une oeuvre qui ne va cesser de s'enrichir et de gagner en qualité au fil des tomes.


Concernant les tout débuts, en une seule page l'auteur commence par poser de manière très évasive l'univers de son récit, qui se déroule dans un monde d'inspiration médiévale, mais pas que, puisqu'on se rendra compte au fil du tome que les influences de Ryu Geum-Chul sont nombreuses, s'étendant de la mythologie grecque pour le nom des personnages (rien que le nom d'Ares est une référence évidente au dieu grec de la guerre) à l'architecture occidentale pour les bâtiments, en passant par des vêtements parfois modernes. Le mélange se fait rapidement intéressant et unique, d'autant que le coup de crayon est, en lui-même, particulièrement personnel, l'auteur nous offrant des personnages fins, élancés, très stylés, sous couvert d'un trait pourtant assez épais. L'ensemble est expressif, mais encore maladroit au départ : les visages sont régulièrement assez inégaux, les protagonistes peuvent être facilement confondus, les quelques scènes de combat restent confuses, mais on sent que l'auteur cherche ses marques, veut offrir quelque chose de nouveau et se crée un style bien à lui, et c'est un aspect stylisé qui ne fera que se bonifier par la suite.


Au départ, on ne découvre d'abord que peu de choses : en une page, Ryu Geum-Chul nous informe que l'action s'installe dans le royaume de Chronos, nation entourée d'autres pays en proie à la guerre, et ne servant guère que de vivier pour recruter de nouveaux combattants. Dans ce royaume, plusieurs garçons viennent postuler aux séances de recrutement particulièrement dures de l'Ordre du Temple, troupe de mercenaires proposant ses services au plus offrant. Dans un premier temps, c'est à peu près tout ce que l'on sait, et l'on suit donc en premier lieu l'arrivée d'Ares qui va passer l'épreuve de l'ordre et faire la connaissance de quelques autres postulants dont certains vont se faire plus intrigants et présents que d'autres, et l'on devine la lente formation d'une petite équipe qui risque d'avoir fort à faire face aux épreuves futures. Ce qui se confirme dès leur première mission, assez simple, mais qui nous laisse deviner que la mort sera bel et bien présente dans l’œuvre.


Ryu Geum-Chul prend donc son temps au début, et Ares fait finalement partie de ces oeuvres qui préfèrent enrichir au compte-goutte un univers de plus en plus vaste et complexe. On ne sait d'abord pas grand chose de ce qui nous attend, puis l'on découvre lentement l'univers en compagnie des principaux personnages. L'auteur préfère construire tranquillement son récit, peaufiner son style graphique unique et aux multiples influences à chaque nouveau tome, tout comme il s'applique à installer et à dépeindre des combattants de plus en plus charismatiques, voire à nous sortir par la suite quelques rebondissements intenses et dramatiques. Notamment à partir de l'intense et brutal sixième volume, sûrement celui qui fait réellement décoller l’œuvre.


L'idée de Meian de ressortir Ares en coffrets est en fait doublement intelligente: en plus d'avoir un bel objet à prix plus que correct, avoir d'un coup dix volumes à lire est une véritable aubaine, tant il ne faut pas s'arrêter aux tout premiers volumes, qui sont sympathiques mais qui ne dévoilent pas encore toute la richesse et l'ambition de l'oeuvre. En clair, Ares est un manhwa qui ne va cesser de se bonifier, entre ses éléments de stratégie militaires, ses combats stylisés, ses guerriers et stratèges assez charismatiques... Après cette première fournée de dix volumes, le meilleur est encore à venir !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs