Area D Vol.1 - Manga

Area D Vol.1 : Critiques

Area D - Inôryôiki

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 07 Juillet 2014

Critique 1


Shônen phare de cet été du côté des éditions Pika, Area D arrive en France auréolé d'une réputation plutôt flatteuse, principalement grâce aux deux noms prestigieux qui se cachent derrière, puisque du côté du scénario on retrouve Kyoichi Nanatsuki (scénariste de The Arms Peddler et d'Arms), tandis que les dessins sont l'oeuvre du virtuose Yang Kyung-Il (le Nouvel Angyo Onshi, Defense Devil, March Story...). Ensemble, ils nous proposent de revisiter à leur sauce des thèmes plutôt à la mode : celui des mutants, et celui de la survie en milieu carcéral.


Area D commence par un étrange phénomène, expliqué de façon hypothétique via l'explosion d'une étoile, qui aurait enclenché sur terre un bouleversement sans précédent : la mutation de certains humains, qui se sont soudainement retrouvés dotés de pouvoirs de toutes sortes. 12 ans plus tard, ces "mutants" ont été relégués au rang de parias par les humains restés normaux, ces derniers les nommant "Altered", et celles et ceux qui sont capturés se retrouvent expédiés vers une gigantesque île-prison, l'île D, au sien de laquelle les conditions de vie sont gardées totalement secrètes, et dont personne n'est jamais revenu. En compagnie de 80 autres Altered, Satoru Iida, jeune garçon craintif ayant la faculté de démonter les objets qu'il touche, se retrouve embarqué en direction de l'île à bord d'un paquebot où survivre sera déjà difficile...


Derrière ce concept de base rappelant très vite Deadman Wonderland, les auteurs s'appliquent à mettre en place leur univers en s'attardant pendant quasiment tout le premier tome sur le voyage en paquebot, qui est l'occasion de présenter quelques-uns des principaux personnages ainsi que leurs pouvoirs et le contexte général.


Les pouvoirs présentés pour le moment font dans le basique : faire apparaître une épée indestructible à la place du bras, pouvoir du feu, capacité à pouvoir passer à travers les murs comme une ombre, création d'un "autre monde"... Seule la capacité de Satoru tend à se démarquer, d'autant qu'elle est déjà assez bien exploitée lors des premiers problèmes sur le paquebot. Enfin, on vous laisse découvrir le pouvoir de Jin, qui ne devrait pas manquer d'intérêt.


La galerie de protagonistes n'est clairement pas originale, et on y retrouve un peu tous les grands classiques : Satoru en héros un peu craintif, encore faible, qui maîtrise mal son pouvoir mais qui tente de faire face quand il le faut, Tatara le monsieur muscle qui cherche à s'imposer par la force, Kaito Yûki qui apporte quelques notes d'humour, se veut sociable mais semble cacher un plan secret, l'énigmatique demoiselle Rio en atout-charme qui se promène la plupart du temps nue... et quelques autres, dont l'homme s'affichant sur la couverture : Jin Kazaragi, Altered de rang S, ce qui signifie que son pouvoir est jugé tellement dangereux qu'il a été enfermé dans un conteneur séparément des autres. C'est bien ce dernier qui vole la vedette aux autres, tant sa façon de penser et sa vision des choses promettent de briser certains fondements nés depuis 12 ans.


Parmi ces fondements, on note la bonne mise en valeur de la vision que les humains normaux ont des Altered : des êtres dangereux pour la société, qui n'hésitent pas à utiliser leurs pouvoirs dans leur propre intérêt et pour semer la destruction... Mais tous ne sont évidemment pas comme ça, et dans le contexte de l'île-prison, nos héros devront sans doute montrer qu'eux aussi sont des humains. La tache s'annonce ardue, d'autant qu'en face, certains humains normaux pourraient tout à fait être plus monstrueux que les "monstres" eux-mêmes. Une thématique intéressante tournant sur notre rapport à ceux qui sont différents, que l'on espère voir approfondie par la suite.


Pour le reste, la narration limpide et le coup de crayon riche et intense de Yang Kyung-Il assurent le divertissement. Les différents rebondissements sur le paquebot sont juste là pour tout mettre en place et sont plutôt rapides, mais ils sont savamment huilés et se permettent quand même quelques petits coups de théâtre bienvenue, notamment autour de Kurosaki qui dirige le paquebot et de son collègue Sôma. Enfin, quelques énigmes sont bien présentes pour entretenir l'envie de connaître la suite : le passé meurtrier de Jin, le sort spécial réservé aux Altered de rang S, l'impact qu'aura le Front de Protection de l'Humanité...


Au final, la mission de ce premier tome est pleinement accomplie : le contexte ne manque pas d'intérêt, les personnages sont bien mis en place, la découverte des pouvoirs est prometteuse... Bref, tout est prêt pour que les choses sérieuses commencent dès le prochain tome, d'autant que les dernières pages de ce premier volume annoncent du lourd avec une mise dans le bain explosive. Sans être très original pour l'instant, Area D promet d'être un très bon divertissement, et a toutes les clés en main pour développer une histoire passionnante


Critique 2


Ca y est c'est l'été, la Japan Expo arrive à grands pas et il est bientôt l'heure de se prélasser au soleil avec un bon manga entre les mains, quoi de mieux dans ce cas-là de se préparer à lire un bon shonen captivant ? Et bien les éditions Pika ont pensé à vous avec la sortie en France des deux premiers volumes d'Area D, leur nouveau shonen/seinen phare de leur catalogue. Un titre plutôt attendu dans nos contrées, tout simplement à cause des deux noms derrière le récit, j'ai nommé Kyouichi Nanatsuki au scénario (Arms, The Arms Peddler) et Yang Kyung-Il au dessin à qui l'on doit Le Nouvel Angyo Onshi, mais aussi March Story, Defense Devil ou encore Island. Bref, un duo alléchant pour une nouvelle série qui saura appâter de nombreux lecteurs, et il y a de quoi !

Durant le XXIeme à une année inconnue, une soi-disant étoile aurait explosé entraînant douze journées sans nuit, mais amenant aussi d'étranges pouvoirs qui naquirent chez certaines personnes. Douze ans plus tard, ces personnes sont surnommées les Altered et sont méprisés par la plupart des humains "normaux", c'est ainsi qu'ils sont tous capturés et conduits à l'Area D, une prison spécialement construite pour eux, mais dont on ne sait absolument rien à part qu'il serait impossible d'en sortir.
Dans les premières pages du manga, nous suivons Satoru, un Altered tout sauf méchant qui a le pouvoir de désassembler les objets, les obstacles pour lui ne peuvent en partie qu'être humain donc. Mais ce pouvoir ne sert pas à faire le mal et malgré tout il se retrouve à bord d'un gigantesque navire avec d'autres Altered afin d'être conduits vers l'Area D. Malheureusement, la loi du plus fort s'installe très vite à bord et Tamara un chef de gang commence à imposer son règne grâce à son pouvoir le permettant de faire jaillir des lames aux multiples formes de ses bras. Heureusement, Satoru va délivrer Jin, un Altered de rang S qui semble surpuissant. Mais quel est son passé, et comment tous vont-ils vivre (ou plutôt survivre !) ensemble dans ce monde qui se rapproche peu à peu de l'enfer ?

Area D, c'est le manga typique qui s'inscrit dans les séries où plein de gens se retrouvent avec des super pouvoirs, certains s'en servant pour faire le bien, d'autres le mal. Dans sa forme, Area D ressemble beaucoup à Alive Last Evolution où chaque personnage possède sa capacité propre : ici c'est le même cas puisque chaque Altered semble avoir un pouvoir unique, comme faire du feu, créer des dimensions parallèles ou bien encore se téléporter à travers les murs. Dans le fond, le manga se rapproche plus de Deadman Wonderland avec cette idée de prison spéciale, un héros tout sauf méchant et des personnages tous plus charismatiques les uns que les autres. Au final, il est clair que vu comme ça, Area D ne révolutionne pas spécialement le genre, on se retrouve avec la bande de héros qui va chercher à lutter contre ce système, des méchants qui veulent faire la loi, des pouvoirs aperçus dans d'autres séries mêmes si traitées différemment, une intrigue qui se développe peu à peu notamment avec le passé des personnages qui nous est inconnu et bien sûr de nombreux combats en perspective.

Mais alors qu'est-ce qui fait qu'on est vite captivé au titre ? Et bien tout repose dans sa manière d'être construit. En effet, les auteurs insufflent beaucoup de vie à leurs personnages et les rendent intéressants dès les premières pages. Pour l'instant le titre ne se gave pas en artifices compliqués et farfelus, il se dirige plus vers des éléments qui annoncent forcément du lourd pour la suite et c'est cette envie de savoir ce qu'il va se passer après qui montre que le manga est bien réalisé et commence sur les chapeaux de roues. On ne sait toujours pas exactement ce que sont les pouvoirs des personnages présentés (on va plutôt dire qu'on ne connaît pas leurs limites) et on veut déjà en apprendre plus sur eux qui ont plein de choses à nous raconter. Enfin, les dernières pages suffisent à elles seules pour nous scotcher et à nous empresser d'enchaîner avec le second volet : une bonne démarche de la part de Pika d'avoir sorti les deux premiers opus en même temps !

Mais Area D ne serait pas ce qu'il est sans son dessin somptueux, très fin et empli de détails, on reconnaît le talent du dessinateur coréen qui avait su réaliser de très belles planches pour Le Nouvel Angyo Onshi ! Tout est fluide, les combats sont faciles à suivre et les pouvoirs sont dessinés de manière bien "badass", tout comme les personnages qui ne manquent pas de charisme, Jin en tête. On notera par contre le côté fan service du personnage de Rio qui se retrouve à poil quand elle voyage à travers les murs, c'est vraiment dommage que les auteurs s'adonnent à ce genre de procédé alors que c'est clairement inutile...

En conclusion, tous les éléments sont là pour bien démarrer le manga et captiver le lecteur dès les premiers instants. Sans être très original, tout est bien goupillé de manière à nous faire oublier les titres du même genre et nous donner envie d'en savoir plus. On sent que nous allons avoir droit à un bon divertissement et c'est tant mieux, vivement la suite !
Enfin, notons que l'édition est très bonne avec un petit verni brillant sur la couverture, on sent que Pika veut chouchouter sa nouvelle bombe.


Critique 3


Il se sera fait attendre ce premier tome de Area D (qui sort simultanément avec le second pour deux fois plus de plaisir) ! Et il avait de quoi faire rêver, il suffit de simplement prendre compte de l'union sacrée de deux auteurs de talent : Kyoichi Nanatsuki au scénario, déjà responsable de Arms et plus récemment The arms peddler, associé à Yang Kyung-Il aux dessins, qu'on connaît surtout pour l'exceptionnel Shin Angyo Onshi...et là tout est dit !


Un fait exceptionnel, mais explicable scientifiquement est à l'origine d'un autre fait encore plus exceptionnel, mais qui lui ne s'explique pas : Antares, l'étoile au cœur de la constellation du Scorpion, s'est éteinte, et lorsque le flash de l'explosion atteint la Terre, 430 années-lumière après qu'elle se soit produite, certains humains se sont mis à changer, à développer des capacités étranges et inhabituelles ; ils ont commencé à muter !


Douze ans plus tard, les mutants appelés « Altered » sont traqués pour être emprisonnés sur une île, surnommée « Area D », dont la localisation est tenue secrète, de même que les événements s'y déroulant, la seule chose étant sur, c'est qu'aucun des Altereds envoyés sur cette l'île n'en est revenu.


Sator Iida, un jeune mutant ne contrôlant pas ses pouvoirs fait partie des prisonniers envoyés sur l'île, et avant même qu'il n'y arrive il va rencontrer sur le cargo pénitencier d'autres altereds avec qui il va se lier, en particulier Jin Kazaragi, un altered de classe S, les plus puissants et les plus redoutés !


Coïncidant parfaitement avec la sortie du dernier X-men (Days of futur past), Area D reprend les mêmes thèmes et ne s'en cache nullement. Bien entendu à première vue on retrouve les mutants, possédant tous des capacités propres et originales, et en bon shonen qui se respecte, dés les premières pages on retrouve une équipe de mutants qui va se former autour du charismatique Jin, mais ce qui domine ici, au-delà, de l'aspect mutation et des pouvoirs, c'est bel et bien la crainte de ceux qui sont différents, le refus de l'évolution, les « normaux » se sentant inférieurs et donc menacés par cette nouvelle génération d'individus, allant jusqu'à non seulement les séparer du commun des mortels, mais allant jusqu'à les traquer pour les emprisonner sans autre motif que leur différence ; une discrimination affichée rappelant les heures les plus sombres de notre histoire. D'ailleurs bien des passages de ce premier tome nous renvoient à de terribles scènes de l'holocauste nous montrant des individus enchaînés, numérotés, se rendant dans un lieu dont ils ignorent tout pour la seule raison qu'ils sont différents.


Bien entendu il faut s'attendre à ce que ce soit l'action qui domine dans ce titre, pour autant, ces thèmes du rejet et de la crainte de l'autre sont ouvertement évoqués et semble avoir une grande importance dés le départ, Jin ne cessant de rappeler que quoi qu'il arrive, tous sont humains.


On touche là un autre point intéressant de ce titre quand apparaît un personnage totalement humain, sans capacité mutante, qui s'avère être un meurtrier sans scrupules, justifiant ses crimes par une cause que peu partagent. Les personnages se demandent alors qui est le monstre, et qui est le plus humain.


On est donc d'accord, en terme d'approche et de réflexion on est en plein X-men, les auteurs ne se lancent pas non plus dans de grandes justifications philosophiques, mais le postulat de départ est déjà suffisamment riche pour nous promettre de belles choses par la suite.


Pour le reste, on entre très rapidement dans le vif du sujet, dés le départ le héros est identifié, un personnage tout ce qu'il y a de plus classique, craintif, possédant un pouvoir qu'il ne maîtrise pas, celui de démonter tout ce qu'il touche...on devine un parcours initiatique qui fera de lui un pilier pour ses camarades (et il n'y a qu'un pas pour que son pouvoir évolue pour qu'il soit capable de remonter ce qu'il touche). Et il sera épaulé par plusieurs personnages, déjà entrés en scène, et là l'éventail est large. On a le beau gosse mystérieux, un peu grande gueule, gardant son pouvoir secret pour le moment, la jeune fille aguicheuse pouvant passer à travers les murs, l'enfant perdue capable de voyager dans une autre dimension et enfin le charismatique classe S, celui qui met tout le monde d'accord, Jin, dont la capacité est d'emprunter les pouvoirs des autres altereds (un seul à la fois)… Après X-men, on plonge en plein dans « Heroes » où on retrouve déjà l'équivalent de Peter et bientôt Silar… Area D’un titre pour les geeks ? Assurément !


Tous les ingrédients semblent réunis pour faire de cette série, un titre passionnant ! On a un terreau de base très intéressant avec des réflexions sur la différence, un concept des plus classiques, mais qui a prouvé son efficacité bien des fois, celui des pouvoirs propres à chacun, laissant ainsi une marge de manœuvre très importante aux auteurs, et des personnages a priori intéressants, pour lesquelles tout reste encore à dévoiler, les auteurs réussissant à les rendre attachants alors qu'on les connaît à peine.


Mais tous ces éléments, aussi efficaces soient-ils, ne fonctionneraient pas sans une narration étudiée, intelligente et diablement dynamique ! Cela va vite, mais pas trop, dés le départ il y a beaucoup d'action, sans pour autant en faire une overdose oubliant les personnages et l'intrigue, des péripéties déjà nombreuses sans être bâclées, et des perspectives pour la suite plus que prometteuses. Car après la traversée en bateau jusqu'à l'île toutes les directions à prendre restent possibles en ce qui concerne cette dernière. Va t-on plus se trouver avec un titre nous présentant la vie en univers carcéral, où les individus vont devoir s'entraider pour survivre (ce qui semble se dessiner ici), à la manière de Deadman Wonderland, où va-t-on assister à un jeu de massacre plus proche du style de Battle royale ou Btoooom ? Peut être un peu tout ça à la fois.


Inutile de dire que la patte fabuleuse de Yang Kyung-Il apporte un supplément d'âme non négligeable à ce titre. Son trait soigné et dynamique est lui aussi d'une efficacité sans borne. Jin paraît sortir directement du Nouvel Angyo Onshi, et ça qu'on le veuille ou non ça joue terriblement sur le capital sympathie du titre !


Un premier tome qui nous fait pleins de promesses après nous avoir plongés dans un univers en apparence classique, mais riche. Et comme Pika a pris l'initiative de sortir le second tome en simultané, il n'y a qu'un pas à faire pour vérifier si ces promesses sont tenues...et je vous conseille de le faire !


Critique 3 : L'avis du chroniqueur
Erkael

17 20
Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Kiraa7

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs