Appétit de succube (Un) - Actualité manga

Appétit de succube (Un) : Critiques

Succubus Night

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 29 Mars 2022

Lancée en juillet 2020, la collection OHNI des éditions Niho Niba reste plutôt discrète depuis, ce qui est plutôt malheureux au vu des récits hentai bourrés d'imagination débridée qu'on a pu y découvrir jusqu'à présent à travers ses deux premières publications, à savoir Shindo L’s Cultural Anthropology pour son lancement puis Monster Girls' Party de Mizone en mai 2021. Fort heureusement, l'éditeur nous montre qu'il n'a pas oublié cette originale collection lubrique en ayant sorti, le mois dernier, un troisième représentant avec le recueil d'histoires courtes Un appétit de succube !

Cet ouvrage fut le tout premier livre broché professionnel d'un auteur de hentai que l'on connaît désormais assez bien en France puisqu'il s'agit de Doumou, que l'on avait découvert en France chez Niho Niba en décembre 2019 avec Désir d'obéir, puis qui était arrivé chez l'éditeur Hot Manga l'été dernier avec La Chaleur de l'Amour, et qui a ausis fait une escale aux éditions Dynamite en ce début d'année avec Spicy Stories. Le volume est sorti au Japon en 2012 chez l'éditeur Kill Time Communication sous le titre Itadaki! Seeki, du nom de sa première histoire. Et si ce nom vous dit déjà quelque chose, ce ne serait pas forcément étonnant, puisque cette histoire a connu une adaptation animée (évidemment réservée aux 18+, elle aussi) en 2017.

Un appétit de succube ! regroupe 7 histoires courtes... enfin, quand on dit 7, il faut savoir que, dans l'édition japonaise, il y en a 8. En effet, Niho Niba a préféré retirer de l'édition française une histoire de slime tentaculaire où l'un des personnages prend l'apparence d'un très jeune garçon. Même si ça frustrera peut-être une partie du lectorat, le choix peut se comprendre, histoire de permettre à l'éditeur de s'éviter tout problème potentiel plus tard. En revanche, il est plutôt bizarre, du coup, d'avoir laissé au sommaire le titre de cet histoire finalement absente...

Avec son introduction de 4 pages en couleurs et son bonus de 10 pages en toute fin de volume en plus des deux chapitres principaux s'étalant sur 40 pages, la première histoire est sans aucun doute la plus longue, en plus d'être la plus connue. Un lycéen lambda se retrouve à devoir composer avec Mari Setagawa, une camarade de classe qui, en tant que fille d'un incube et d'une vampire, se retrouve avec des désirs insatiables... Toujours avide du sperme dont elle a besoin pour vivre, la jeune fille ne cesse d'emmener à la moindre occasion son "petit copain" dans des recoins pour se nourrir de son fluide, qu'elle trouve plus délicieux qu'aucun autre. Et notre héros a beau être un peu réticent parfois, le fait est que le plaisir finit souvent par être au rendez-vous, d'autant que Mari a le pouvoir de modeler comme elle veut les formes de son corps, et qu'elle ne cesse de s'améliorer en la matière...

Rien qu'avec cette histoire surnaturelle de succube, vous aurez donc déjà compris que l'ouvrage ne se trouve pas dans la collection OHNI pour rien. Et globalement, Doumou le confirmera par la suite avec les histoires suivantes qui, la plupart du temps, jouissent elles aussi d'une imagination assez farfelue. Ici, la Belle au Bois Dormant devient une chaudasse. Là, une étrange marionnettiste réduit en esclavage un homme chargé de lui offrir son sperme pour qu'elle puisse donner vie à ses poupées. Puis une autre succube rend la monnaie de sa pièce à un violeur récidiviste, un otaku se retrouve transformé en magical girl avec pour mission de préserver l'espèce humaine en forniquant, une magie perverse dote une magicienne et sa disciple de pénis avec ce que ça implique de futanari lesbien... Doumou se complaît donc dans du sexe souvent teinté de surnaturel pour un résultat parfois trop rapide mais assez réussi, et d'autant plus réussi que les situations permettent pas mal de pratiques et fantasmes assez différents, y compris certains plus extrêmes (sexe forcé et multiples pénétrations sont au rendez-vous dans certains récits).

Finalement, c'est peut-être sur le plan visuel qu'Un appétit du succube ne plaira pas à tout le monde: étant donné qu'il s'agit du tout premier livre de la carrière de l'auteur, sont trait est beaucoup moins fin/précis que dans ce que l'on connaissait jusqu'à présent de lui en France. En particulier, malgré la diversité des positions et des pratiques, les angles de vues et découpages sont parfois brouillons, et les organes féminins comme masculins ne sont pas ce qui est le mieux dessiné. mais cela n'empêche pas les héroïnes de généralement dégager leur propre charme, ne serait-ce que grâce à leurs expressions lubriques et leurs courbes généralement généreuses.

Malgré une histoire supprimée de l'édition française et un style visuel qui sent vraiment les récits de jeunesse, Un appétit de succube ! est un recueil franchement plaisant dans l'ensemble, essentiellement grâce à sa petite galerie imaginaire érotique plutôt bien campée. Concernant l'édition française, au-delà de l'histoire supprimée, on regrettera une traduction comportant quelques coquilles ainsi qu'une non-traduction des onomatopées, et on appréciera le grand format habituel de ce genre de production, les quatre premières pages ne couleurs, et la bonne qualité de papier et d'impression.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs