Ao Ashi - Playmaker Vol.3 - Actualité manga
Ao Ashi - Playmaker Vol.3 - Manga

Ao Ashi - Playmaker Vol.3 : Critiques

Ao Ashi

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 09 Juillet 2021

Chronique 2 :

Ashito est dans une attente insoutenable : Celle du résultat des détections du Tokyo City Esperion, qui lui permettrait de rejoindre l'équipe U18. Les jours passent sans qu'aucune nouvelle ne lui parvienne. Profitant de jours paisibles avec les siens, il décide de prendre les devants en contactant Hana, la sœur par alliance de l'entraineur Tatsuya Fukuda, qui doit être au parfum des résultats. C'est à lors que la lettre décisive parvient à Ashito...

Après une première salve de deux excellents premiers volumes, amorçant l'aventure footballistique du jeune Ashito, ce troisième opus nous placent dans une phase de non sport à proprement parler, l'enjeu étant la potentielle acceptation du garçon au sein de l'équipe U18 après l'intense phase de détections. Et il faut admettre que Yûgo Kobayashi est fort pour communiquer une tension similaire à celle d'un futur bachelier qui attendrait ses résultats. Et quand la nouvelle est donnée, l'émotion du héros est communicative à souhait, laissant alors place à une douce transition qui fera probablement passer Ao Ashi aux choses sérieuses.

Un nouveau départ pour le héros donc, et l'auteur en profite pour diriger cette transition de manière douce et mélancolique. Il croque ici l'idée d'un garçon qui doit quitter ses camarades de toujours, mais surtout sa mère qui ne s'attendait pas à ce que le football lui prenne son fils. Toujours juste, le mangaka traite des difficultés de communication entre un parent et son fils en développant un amour maternel touchant et mis en scène avec une émotion forte. Le voyage d'Ashito vers Tokyo, c'est un pas vers l'avenir, et une manière d'aborder de manière poignante l'idée de couper le cordon. La scène est si forte qu'elle tirera sans doute quelques larmichettes au lecteur, à juste titre.

Alors, la deuxième partie du tome aborde le vif du sujet : L'entrée d'Ashito dans l'équipe U18. La série aborde le cœur de son histoire, ce qui implique beaucoup de préparation comme l'introduction du héros dans son internat, la confirmation (ou non) de la qualification de ses comparses de sélection que furent Eisaku et Sôichirô, et une mise en avant du sérieux de la nouvelle vie du héros qui devra faire face à une concurrence solide parmi ses camarades d'équipe. Si Yûgo Kobayashi n'a pas choisi de faire un manga se déroulant en milieu scolaire, il demeure un aspect adolescent rafraichissant et bienvenue. Tout en préparant le terrain pour la suite, il plante un bon casting de personnages et des rivaux forts, dont une véritable figure furyo dont on ne sait pas vraiment à quoi s'attendre pour l'heure.
Et outre toute cette préparation, le récit parvient à mettre en avant des développements déjà forts, à commencer par la relation entre Ashito et la jeune Hana. Si la romance n'est déjà pas bien loin du binôme, Yûgo Kobayashi va plus loin que ça en présentant quelques subtilités par rapport au vécu de la demoiselle. Et parmi les progressions sérieuses de cette suite, toute la méfiance de l'un des entraineurs du héros fait tiquer, l'auteur répondant une nouvelle fois à l'idée d'adultes médisants quant au potentiel du garçon. Maintenant que l’œuvre est lancée, Ashito devra mener un combat sportif et s'imposer aussi bien pour lui-même que pour rabattre leur caquet à quelques personnages.

Après la très bonne impression des deux premiers tomes, Ao Ashi confirme tout son potentiel entre une transition juste et émouvante, et une suite qui entre dans le vif du sujet de manière directe, plantant un décor plus que prometteur. L'aventure d'Ashito comme jeune joueur professionnel débute, et on ne lui souhaite que le meilleur pour la suite, d'autant plus que la longueur du manga est signe d'un développement ambitieux.


Chronique 1 :

Trois semaines se sont écoulées depuis les tests de détection U18 du Tokyo City Esperion, et Ashito est donc rentré chez lui à Futami, dans la préfecture d'Ehime, en attendant la lettre du club devant lui dire s'il est retenu ou rejeté. Evidemment, la réponse, qui ne tarde pas à arriver, ne propose aucune surprise, sinon la série se serait arrêtée prématurément. Et ce qui intéresse Yûgo Kobayashi pendant ce laps de temps est alors sans doute ailleurs ici, et est à chercher du côté de l'abord de notre héros et de son entourage. On retrouve ici le jeune garçon qui, malgré ce qu'il a pu dire à l'oral des détections et la confiance ainsi que la détermination qu'il veut afficher, a conscience de ce qu'il doit à certaines personnes, et des changements à venir qui vont bien vite bousculer sa vie. Notre héros sait qu'il peut dire un grand merci à Hana, la petite soeur par alliance du coach Fukuda qui semble déjà porter de grands espoirs en lui, en étant allée jusqu'à lui prodiguer des conseils culinaires détaillés ! Une Hana que, par ailleurs, on découvrira encore un peu plus en fin de tome, notamment concernant les raisons de son fort soutien envers Ashito. Clairement, la jeune fille ne manque pas de caractère, et constituera sans doute sur la longueur une figure féminine attachante. Au-delà d'elle, Ashito va également devoir se préparer à dire au revoir à ses camarades de classes, à ses compagnons de club à Futami, pour un résultat fort bien dosé, offrant à la fois un peu d'émotion, de chaleur humaine, avec à la clé de chouettes promesses d'avenir. Mais dans tout ce début de tome soigné, c'est sans aucun doute encore un autre personnage qui se démarque...

"On dirait bien que le football va me prendre mon fils..."

Car cette nouvelle étape qui s'ouvre dans la vie encore jeune de l'adolescent Ashito, elle passe forcément aussi par l'obligation de s'éloigner de sa famille, et en particulier d'une mère qui ne s'attendait pas forcément à voir son rejeton quitter le nid si rapidement. Et là aussi, le mangaka fait des merveilles d'émotion bien jaugée, ne serait-ce que parce que certains visages, certains regards doux-amers de Noriko laissent subtilement apparaître tout ce que cette mère peut ressentir et contenir au fond d'elle. Ashito en a conscience: il ne peut partir sans tenir compte des sentiments de sa précieuse maman, mais encore faut-il que cette dernière trouve le courage de parler avec franchise avec lui. Kobayashi en profite très bien pour évoquer des donnes réalistes, notamment les considérations financière avec par exemple la vie seul sur place, l'achat de biens indispensables, etc... Mais le plus important ici provient bien de la très belle et touchante mise en lumière d'un lien mère-fils fort, qui se traduit non seulement par les sacrifices faits par Noriko pour soutenir autant que possible son enfant malgré leur condition modeste, mais aussi par la réaffirmation par notre héros de l'une des raisons essentielles pour laquelle il veut devenir footballeur professionnel. Alors, à l'arrivée, que dire de la scène du train ? Celle-ci est parfaitement dosée, offrant une merveille d'émotion qui n'en fait jamais trop.

"Je suis fière de toi depuis le jour où tu es né... Ne l'oublie jamais."

Yûgo Kobayashi confirme alors qu'au-delà du sport, il devrait également nous offrir pas mal d'humanité dans ses personnages... mais bien sûr, le football n'est aucunement oublié ! Et dans la deuxième moitié du volume, il est évidemment question non pas de sport à proprement parler (il faudra attendre le tome 4 pour revoir du football sur le terrain), mais de la découverte par Ashito de son nouveau cadre de vie, et de l'intégration qui va avec. Nouveau programme quotidien, nouvelles rencontres dont certaines s'annoncent déjà hautes en couleurs (n'est-ce pas Togashi ?), et bien sûr retrouvailles avec quelques têtes déjà connues. Kobayashi pose très soigneusement le nouveau cadre de vie, agrandit avec fluidité son casting autant autour de jeunes promesses que de joueurs déjà pro ou presque... le tout, tout en entretenant un vrai dynamisme (notamment dans les relations qui s'affirment ou s'installe) ainsi que des enjeux bien présents. Car Ashito a beau avoir franchi une étape vers son rêve, il lui faudra désormais confirmer. Progresser, montrer ses talents, ne pas se décourager, bien s'intégrer... Autant de choses qui ne seront pas forcément faciles, d'autant plus que quelqu'un semble l'avoir déjà un peu pris en grippe.

Entre une part humaine touchante et très bien dosée, et l'aspect sportif qui prend le temps de bien se développer en ne grillant pas les étapes mais en étant toujours très vivant, Ao Ashi ne fait que confirmer ses promesses avec ce très beau tomes. La série sportive de Yûgo Kobayashi est pour l'instant sur de très bons rails, et gageons que ça durera si les nombreuses qualités perdurent !
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction