Ao Ashi - Playmaker Vol.7 - Manga

Ao Ashi - Playmaker Vol.7 : Critiques

Ao Ashi

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 11 Mars 2022

Chronique 2 :

A l'occasion du match comptant pour la deuxième journée de la Ligue de Tokyo et où des places pour l'équipe A étaient en jeu, Ashito est parvenu à faire des étincelles, en comprenant enfin des choses importantes pour son jeu collectif dans son couloir gauche avec Asari et Kuroda, et en montrant une nouvelle fois cette surprenante vision du jeu dont lui-même n'a pas vraiment conscience. A l'issue de cette rencontre où il a brillé, le jeune garçon espérait fortement obtenir sa promotion pour l'équipe A, soit un pas supplémentaire vers son rêve de devenir un grand attaquant... mais le choix de Fukuda en a décidé autrement: là où Asari et Kuroda sont bel et bien promus en équipe A, l'entraîneur lui annonce, à lui, que non seulement il reste en équipe B, mais qu'en plus il passera désormais en défense, en tant que défenseur latéral....

Au bout d'un sixième volume particulièrement prenant, intense et intelligent dans sa vision assez réaliste du football, nous laissions alors Ashito face à ce choix de Fukuda, qui sonne forcément pour lui comme un coup de massue, une désillusion. Forcément, notre héros encaisse le coup avec fracas, d'autant que Fukuda lui affirme une chose: depuis leur première rencontre à Ehime il a toujours eu pour ambition d'en faire un défenseur, et il ne compte aucunement le refaire passer en attaque un jour.

Cela aurait pu n'être qu'un simple "coup de théâtre" dans la série, mais dans sa perspective d'aborder son sujet avec intelligence et crédibilité, il va de soi que ce retournement effectué par Yûgo Kobayashi est pensé en profondeur pour approfondir toujours mieux son thème footballistique. Et ça, l'auteur le fait bien comprendre d'emblée, en exposant enfin plus en détails les plans de Fukuda (et, derrière, de Date), depuis le début, pour amener Ashito là où il le souhaite et pouvoir tirer pleinement parti de ses qualités. Ainsi la place de défenseur est-elle censée lui permettre d'explorer plus encore son don pour la vision du jeu, pour la positionnement des joueurs, etc, etc... la place tout à l'arrière du terrain, en tant que dernier rempart, étant idéale pour ça. Mais bien sûr, le mangaka ne s'arrête pas à cela, car qui dit nouveau poste pour Ashito dit découverte d'une façon de jouer totalement différente, l'attaque n'ayant rien à voir avec la défense. Notre héros, tant bien que mal, va donc devoir assimiler de nouvelles bases, à commencer par l'importance d'une notion propre à la défense: celle de "coulisser", qui se voit détaillée avec limpidité et minutie dans tout ce qu'elle implique.

Evidemment, rien ne sera facile pour Ashito dans sa nouvelle progression, d'autant qu'il doit avant tout digérer la cruelle désillusion, une désillusion telle que, pour quasiment la première fois dans la série, on le retrouve un peu éteint et terne au début de ce tome. Mais il va de soi que notre héros ne restera pas ainsi et n'abandonnera pas ! Non seulement car il y a autour de lui nombre de personnes prêtes à l'épauler à leur façon, en tête desquelles sa "fan numéro 1" l'adorable et toujours aussi pétillante Hana, ou même Anri qui tâche de le conseiller dans sa proche optique de devenir un jour entraîneuse (le tout donnant même lieu, en fin de tome, à une amusante petite pointe de "jalousie" féminine), sans oublier ses différents coéquipiers qui cherchent à le soutenir ou à lui apprendre des choses, ainsi que sa chère mère pour qui il veut être à la hauteur, l'oeuvre dégageant ainsi toujours une pointe d'émotion et d'humanité bien dosée. Et puis, tout simplement, il y a toujours la personnalité passionnée d'Ahito lui-même, qui ne lâchera rien pour vivre son rêve: pas question pour lui de céder face à la désillusion initiale ou aux remarques d'un Akutsu qui ne manque aucune occasion de le rabaisser (mais pourquoi est-il aussi méchant ?), ni de devenir un boulet sur le terrain. il y a chez notre héros est une constante volonté de progresser, une passion qui rend son périple toujours aussi emballant à suivre... et gageons que cela durera, au vu des quelques progressions qui ont déjà lieu !

Comme à l'accoutumée, la lecture d'Ao Ashi est toujours saisissante, mais peut-être bien que ce volume franchit encore un cap, le revirement de situation enclenché à la fin du tome 6 apportant ici un abord du football toujours plus malin, riche et crédible, le tout étant en plus soutenu par une galerie de personnages restant particulièrement attachants. De quoi donner envie de lire la suite au plus vite... et ça tombe bien puisque, pour profiter intelligemment de l'arrivée de l'anime en ce printemps, Mangetsu va accélérer le rythme de parution des quelques tomes suivants, avec des volumes 8 et 9 prévus dès le 6 avril et le 4 mai.


Chronique 1 :

Lors du match pour la promotion en équipe A, Ashito a fait des étincelles en exploitant son « don », lui permettant de faire briller son équipe mais aussi se rabibaucher avec Jun et Kanpei. Pourtant, le bilan est dur pour le jeune joueur : Non seulement Fukuda ne le fait pas passer en équipe supérieure, mais en plus le coach lui enlève son rôle d'attaquant, pour en faire un défenseur. L'entraîneur met à éxécution ce qu'il entrvoyait chez sa jeune recrue depuis le départ, tandis qu'Ashito tombe de haut...

Yûgo Kobayashi ne ménage ni son héros, ni ses lecteurs. Après la prouesse d'Ashito sur le terrain dans l'opus précédent, bouclant tout l'épisode de la discorde avec ses deux coéquipiers que sont Jun et Kanpei tout en montrant la preuve de son don inné, l'auteur apporte un nouveau chamboulement majeur à son récit sportif. Le protagoniste ne sera plus attaquant, et passe en défense latérale. Outre le fait que le choc soit violent pour le héros (et pour nous), on y voit une sorte de contrepied par rapport aux classiques des mangas de football, dans lesquels le personnage principal est globalement attaquant, le rôle étant propice pour traduire les étincelles vaillantes d'un protagoniste sur le terrain. La première partie de ce septième tome est donc rude. C'est presque celle d'un deuil, celui du poste convoité par Ashito contraint à s'acclimater à un tout nouvel état d'esprit en tant que joueur. Les premières pages sont fortes mais trouvent une justesse de ton tant le mangaka évite de tomber dans le pathos, laissant place à l'acceptation et à l'espoir, tandis que l'entourage du garçon reste un soutien subtil.

Le programme d'Ao Ashi semble donc changer du tout au tout. Le héros n'est plus sur les devants de terrain mais se trouve cantonné à l'arrière, ce qui change sa vision du jeu tout comme l'optique que développait Yûgo Kobayashi lors de ses matchs jusqu'à présent. L'auteur se faire d'ailleurs un malin plaisir à exploiter la vision défensive avec quelques mécaniques de jeu développées, maintenant ainsi le petit côté didactique qui ne quitte jamais vraiment le manga, qui se fait toujours source d'enseignement en matière de football. Deux intérêts priment donc dans cette nouvelle phase, celle de découvrir un tout autre point de vue de jeu, et apprécier la capacité du jeune joueur à se faire à son nouveau poste, non sans une certaine difficulté.

Et dans cet ensemble, l'artiste n'oublie jamais les valeurs de son récit. Aussi, l'humanité du titre demeure présente par les personnages qui gravitent autour d'Ashito, lui apportent un soutien habile et les conseils adéquats, ce qui leur garantit une présence permanente dans l'œuvre, afin que celle-ci ne soit pas que l'aventure du héros mais bien celle de toute une équipe. Dans cet ordre d'idées, c'est Anri, la demoiselle furtivement aperçue précédemment et qui aspire à devenir une coach, qui commence à nouer des liens avec le héros tout en montrant les prémices de son propre parcours de personnages. On pourrait même développer un a priori à son sujet, sur son rôle, en anticipant un potentiel triangle amoureux avec Hana, autour d'Ashito. Observation dont on peut donc s'amuser, tout en laissant évidemment le loisir à la suite du récit de confirmer ou réfuter cette direction.
Puis, c'est bien la niaque d'Ashito qui continue de nous porte au fil des opus, et malgré les obstacles qui se dressent sur son parcours. On retrouve ainsi un héros certes déçu, mais toujours habité d'une forte fougue, celle de s'accrocher à son rêve. L'énergie du protagoniste est clairement communicative tandis que nous, lecteurs, attendons de voir s'il parviendra à se faire à son rôle, à moins que l'objectif que le garçon se fixe durant cette phase ne vienne créer une sorte de fil rouge sur la continuité de l'œuvre. Tout un programme, donc, et un programme qui nous captive d'avance.

Encore une fois, il est donc difficile de bouder son plaisir. Ao Ashi confirme une nouvelle fois ses atouts entre un récit émotionnellement fort, et garni de personnages attachants qui progressent au même titre qu'un héros qui connait davantage de bas que de haut, et dont les déboires nous permet d'apprécier différents traitements footballistiques de la part d'un auteur qui a à cœur de décortiquer le plus de notions sportives possibles. Chaque tome nous saisit à merveille, et ce septième volume ne fait pas exception à la règle.
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

16.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs