Ao Ashi - Playmaker Vol.5 - Actualité manga
Ao Ashi - Playmaker Vol.5 - Manga

Ao Ashi - Playmaker Vol.5 : Critiques

Ao Ashi

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 10 Février 2022

Chronique 2 :

L'arrivée en U-18 d'Ashito a vite laissé place à un goût amer. Sûr de lui, le jeune garçon manque pourtant de bases solides, si bien qu'il se trouve dépassé par ses coéquipiers dès les premiers matchs. Ce constat choc entraîne rapidement chez le garçon une solide détermination, celle de se remettre à niveau pour briller dans le club, et c'est aux côtés d'Eisaku, Sôichirô et Keiji, son camarade de chambre, que les soirées sont rythmées par des échanges de balle intensifs. Vient alors un entraînement chapeauté Fukuda en personne, une épreuve originale dans laquelle l'équipe B se retrouve mise à rude épreuve. Et encore une fois, Ashito va faire les frais de l'une de ses lacunes qui engendrera un solide froid avec deux de ses camarades...

Le volume précédent a gratté l'étape suivant logiquement l'entrée pleine d'euphorie d'Ashito au sein du U-18. Présenté comme brillant, le héros souffre de fortes lacunes par un manque de base, tant de difficultés qui ont permis à Yûgo Kobayashi de dépeindre un protagoniste qui doit largement évoluer et faire ses preuves, afin de devenir le meilleur des siens. Le quatrième tome faisait donc la belle part au niveau corsé des U-18, à l'importance de la persévérance pour le héros, et l'importance des liens qu'il a commencé à tisser, afin de progresser rapidement. La suite d'Ao Ashito se situe dans cette veine, l'entraînement opposant l'équipe B à l'équipe A venant mettre en exergue d'autres lacunes chez le héros.

De cette manière, le mangaka explore un côté presque dramatique au sein de son œuvre. Par les erreurs du héros, une fissure entre lui et certains coéquipiers se forme et s'intensifie au fil de l'opus. L'idée a alors une double efficacité narrative tant elle met en avant le côté humain de l'intrigue, par la difficulté de l'entente entre de forts caractères, et la manière dont Ashito doit raisonner et réfléchir, à la manière d'énigmes que lui soumet l'entraîneur Nozomi Date, afin de mieux progresser. Toute cette idée, un véritable arc en soit, aboutit à un cinquième tome à l'intensité grimpante, qui met à rude épreuve les nerfs du héros, ceux d'Eisaku aussi, et même les nôtres face à des personnages que nous sommes tentés de mépriser, avant que la résolution proposée dans le match ouvert en fin d'opus ne vienne contrebalancer les points de vue et redistribuer les cartes. La technique et l'état d'esprit sportifs sont des aspects toujours minutieusement décortiqués dans l'œuvre de Yûgo Kobayashi, dans un enrobage profondément humain qui continue de donner au récit toute sa richesse et sa fougue.

Et dans tout ça, Ao Ashi parvient même à s'enrichir d'une petite dimension lycéenne en introduisant le double cursus des jeunes héros qui, de manière évidente, ne peuvent renier totalement leurs études en marge du football. L'aspect comédie sentimental du titre, présent à travers la pétillante Hana toujours motivée pour épauler Ashito à sa manière, reste aussi très présent, ici via un échange percutant entre les deux personnages, qui vient en parallèle renforcer la dimension dramatique du tome. Quelque chose de fort se développe entre eux, indéniablement, et leur relation est l'un des multiples aspects que l'on prend plaisir à suivre dans l'épopée sportive du protagoniste.

L'auteur nous propose ainsi un nouvel opus particulièrement complet, jouant sur la progression sportive d'Ashito (et pas seulement la sienne) tout en créant un cadre crédible, teinté de tensions qui devront être résolues par l'entente sur le terrain. Prenant, humainement fort, intelligemment écrit et sublimement mis en scène par le cachet visuel de Yûgo Kobayashi, Ao Ashi n'en finit pas de nous séduire.


Chronique 1 :

Tandis que, dans l'équipe A, le nouveau venu Yûma se frotte déjà à la dureté du football de plus haut niveau sous le regard méprisant d'Akutsu, Ashito, lui, se montre plus jovial que jamais parmi les autres adolescents de l'équipe B: il a enfin réussi un contrôle-passe dans un match, et la maîtrise de ce simple b.a-ba suffit à le motiver de plus belle ! Et ça tombe bien puisque, à l'heure où l'équipe A des U18 est enfin de retour de stage, un mini-match d'entraînement contre celle-ci est prévue. Le jeune natif d'Ehime est bien décidé à y montrer son envie de progresser ainsi que ses qualités... mais rien ne va se passer comme prévu. Non seulement le coach Fukuda fait des choix a priori bizarre avec un match 11 VS 21 où la supériorité numérique change de camp en cours de route, mais en plus notre héros, à l'instar des autres membres de l'équipe B, n'y montre rien alors que l'équipe A maîtrise impeccablement son positionnement. Et surtout, pire encore, une action manqué pendant le match attire sur Ashito les foudres de deux de ses nouveaux coéquipiers, Asari et Kuroda, qui s'emportent violemment contre lui et ne daignent ensuite même plus lui parler... La saison de l'équipe B n'est même pas encore commencer que l'équipe, alors, connaît déjà des problèmes internes susceptibles de mettre à mal la cohésion d'équipe, ce qui n'est clairement pas bon signe à l'heure où le tout premier match officiel dans la Ligue de Tokyo approche.

L'essentiel de ce cinquième volume repose alors sur une chose: Ashito a gaffé pendant le match d'entraînement au point de susciter la colère de ses deux coéquipiers, il ne sait absolument pas pourquoi, et il va donc lui falloir comprendre la raison de cette colère, ce qui ne sera pas une mince affaire... d'autant plus que Date, le coach de l'équipe B, lui pose un ultimatum: s'il ne comprend pas ce qu'il a fait de travers d'ici le premier match de la saison, il sera bon pour cirer le banc pendant trois mois !

Tout en n'oubliant pas d'aborder les autres aspects importants du récit (les débuts au lycée, la présentation des différentes ligues, diverses explications et références au monde du football - notamment sur les collaborations essentielles entre établissements scolaires et clubs sportifs), Yûgo Kobayashi met avant tout l'accent sur cette erreur qu'Ashito a commise sans le remarquer, et sur son besoin de la comprendre pour, évidemment, mieux prendre conscience de valeurs essentielles supplémentaires du football. Et dans les faits, ce besoin du jeune garçon de comprendre ce qu'il a fait de mal va passer ici par deux étapes: tout d'abord sa relation avec la toujours aussi mignonne, surprenante et pleine de passion et de caractère Hana, puis les débuts du premier match de la saison. Concernant Hana, tout démarre quand la jeune fille vient lui prodiguer ses conseils d'alimentation que que notre héros, égoïstement, la rejette au point de la faire pleurer et de la mettre en colère... Pourquoi une telle réaction ? Quant aux débuts du premier match officiel, qui prend vite une tournure catastrophique tant l'équipe semble incapable de montrer une cohésion, il permettra à notre héros d'enfin comprendre une donnée essentielle du sport collectif: ne pas penser qu'à soi. Ne pas penser qu'à marquer même s'il est attaquant, prendre conscience du point de vue des autres (ce qui passe aussi par le point de vue de Hana quand elle le conseille), savoir se rendre disponible pour eux... soit des choses que notre héros devra apprendre à maîtriser quitte à encore faire quelques erreurs, mais en continuant de progresser de manière impressionnante. Car il va de soi que mieux prendre en compte ses coéquipiers sur le terrain lui permettra aussi d'élargir encore sa plus grande qualité, à savoir sa vision du jeu.

La lecture est alors, une nouvelle fois, particulièrement addictive, en tirant bien parti des erreurs et de la passion d'Ashito (mais pas que de lui), et en trouvant un certain équilibre dans la progression de notre héros, une progression se faisant par étapes tout en faisant bien ressentir tout son potentiel. C'est malin, prenant, immersif... et ça devrait l'être de plus belle dans le prochain tome, au vu des promesses amenées par les dernières pages !
  

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs