Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 17 Novembre 2025
Chronique 2 :
Les trois jours d'entraînement d'Ashito et de Yûma avec l'équipe première du Tokyo City Esperion s'achèvent sur match d'entraînement au sommet, où les deux adolescents comptent bien saisir leur chance et espèrent briller. Et si les deux premiers jours, éreintants, ont mis Ashito face à deux sérieux obstacles et à de grosses remisses en question, c'est sans doute pour mieux lui permettre de rebondir, d'en tirer des leçons et de progresser encore... Chose qu'il ne manque pas de prouver dans les débuts de cette rencontre ! Le jeune garçon a effectivement enfin compris pourquoi il est si impressionné par Akitaka Shiba, ancien meneur de jeu de l'équipe du Japon et joueur vétéran qui, à l'âge de 40 ans, s'apprête à prendre sa retraite après avoir dédié une grosse partie de sa vie à l'Esperion.
Savoir regarder différemment: telle est la grande leçon qu'Ashito a à tirer de Shiba ici, en faisant encore évoluer sa vision du jeu avec une passion qui ne le quitte décidément jamais: toujours aussi entraînant, notre héros ne perd rien de sa hargne, de sa volonté d'apprendre et de progresser quitte à déconstruire certains aspects de son jeu pour mieux les reconstruire et les renforcer, et cela se ressent fort bien ici. Cet aspect est d'autant plus prenant que Yûgo Kobayashi, lui-même passionné par ce qu'il raconte, prend soigneusement appui, dans son abord des choses, sur la réalité de joueurs prodiges tels que Xavi et sur ce qui faisait l'unicité de celui-ci. Surtout, si on se régale en voyant Ashito et Shiba sur la même longueur d'onde sur le terrain, ce n'est pas uniquement grâce aux évolutions d'Ashito: le mangaka offre effectivement, aussi, tout un focus intense et touchant sur Shiba lui-même, sur son parcours, sur la manière dont il est devenu un "roseau pensant" en compensant ainsi ses faiblesses, et sur sa place essentielle de mentor au sein de l'Esperion où, au fil des années, il a su guider comme il se doit plusieurs joueurs, y compris Kuribayashi qui nous le rappelle bien ici.
Une nouvelle fois, Kobayashi séduit donc par sa faculté à ne pas se limité aux progression d'Ashito, quand bien même celles-ci restent captivantes. ici, on ressent à quel point tout ce que l'Esperion doit à Shiba... et ce que le vétéran aux portes de la retraite pourrait encore apporter. Car certes, pour un joueur comme lui, que rêver de mieux qu'un jeune élément comme Ashito, au moment de tirer sa révérence ? Va-t-il vraiment raccrocher les crampons en retrouvant sur son chemin une jeune pousse qui le stimule autant et qu'il a envie de voir se bonifier encore ? On vous laisse découvrir les réponses à ces questions, tout comme on vous laisse découvrir le bilan et les conséquences des ces trois jours, mais aussi de la coupe Takamado dont la finale a lieu sans Ashito et Yûma mais avec un enjeu impressionnant et hors-du-commun. Cette phase du récit est alors à peine passée que l'auteur nous fait déjà miroiter une prochaine étape qui promet d'être tout aussi passionnante !
Chronique 1 :
C’est le troisième et dernier jour pour Ashito et Yuma aux entraînements de l’équipe première du Tokyo City Esperion. D’abord complètement dépassé, le rookie venu d’Ehime trouve le déclic dans ses observations d’Akitaka Shiba, un vétéran qui s’apprête à prendre sa retraite et dont l’expérience lui permet de produire un jeu d’exception. De son côté, Shiba profite du match pour faire un bilan de sa propre carrière. En voyant Ashito évoluer, il est sur le point d’avoir son propre sursaut…
Les entraînements avec l’équipe première touchent à leur fin dans un trentième volume qui embrasse l’intensité si maîtrisée par Yûgo Kobayashi. La formule est pourtant simple : A un moment charnière, Ashito a un déclic qui lui permet une progression fulgurante, et le garçon dépasse autant nos attentes que celles des personnages qui l’entourent. Effet narratif récurrent de la série, il n’en est pas moins galvanisant grâce à son utilisation dans un arc crucial, et affecte même le très attachant personnage de Shiba qui profite d’une introspection particulièrement bouleversante. L’idée n’est donc pas simplement de montrer le génie du protagoniste de l’histoire, mais de développer une progression enivrante et profondément humaine, ce que Ao Ashi réussit à chaque fois. À partir de là, comment reprocher à l’auteur d’user parfois des mêmes mécaniques narratives ?
Difficile de rester de marbre devant cette conclusion d’entraînement, donc, tandis que la fin de l’ouvrage est une habile transition vers la suite du récit, déjà pleine de promesses. Les enjeux sont désormais forts et ne gravitent plus uniquement autour du héros, mais bien autour du groupe entier. C’est non seulement une belle manière de mettre le collectif de personnages en avant, mais aussi un habile moyen pour diriger doucement, mais sûrement, le récit vers sa conclusion. Car on sait désormais qu’il ne reste que 10 tomes avant le fin mot d’Ao Ashi, un nombre conséquent pour une lecture qui peut passer très vite tant elle a à proposer. La dimension prend cette fois une dimension internationale, ce qui permet à la fois au mangaka de cristalliser son amour du jeu espagnol que de développer une portée conséquente logique à la suite de son œuvre. Dans tous les cas, les prochains opus ne manqueront certainement pas de piquant !
05/11/2025
07/01/2026