Ao Ashi - Playmaker Vol.12 : Critiques

Chronique 2 :

Après sa victoire éclatante contre l'équipe de Musashino, Ashito, mais aussi Togashi, Kuroda et Ôtomo, sont transférés en équipe A. Une consécration qu'ils ne voyaient pas arriver de si tôt, tout en sachant que cela les mettre aux côtés des pointures de l'Esperion, même si ce ne sont que des remplaçants. Et bien rapidement, les quatre compères vont comprendre ce que signifie jouer dans la cour de grands...

Après un onzième volume exceptionnel, de par son intensité et la maîtrise de Yûgo Kobayashi de ses personnages, Ao Ashi franchissait un cap, symbolisé par le passage en équipe A de plusieurs des personnages principaux, dont Ashito. Un transfert qui n'est pas inéluctable, mais qui symbolise les efforts et prouesses des jeunes recrues de l'Esperion. Maintenant, la question suivante se posait : Qu'allait-il advenir d'eux, maintenant qu'ils côtoient l'équipe A ? C'est bien en répondant à cette question que ce douzième tome impose son intérêt.

Car jusque là, on pouvait voir Ashito comme une jeune pousse, au milieu de joueurs de son âge qui maîtrisent bien plus les bases que lui. Cette fois, les cartes sont redistribuées : Kuroda comme Togashi et Ôtomo ne sont pas supérieurs à lui sur les bancs de l'équipe A, chacun découvrant un univers beaucoup plus impitoyable, le fossé entre les deux camps de l'Esperion étant gigantesques. Comme si cette transition était impossible à franchir pour les personnages, l'auteur impose ce changement comme une épreuve de force impitoyable. Là où leurs ainés assument les entraînements comme une routine, certes épuisante, Ashito et les siens subissent ces nouveaux jours. Pourtant, le héros reste un personnage bien à part, par sa niaque et ses talents, au point de profiter d'interactions bien senties avec ses ainés, dont le charismatique Kuribayashi, sur lequel le récit insiste depuis quelques opus déjà.

Il est alors clair que nous sommes dans une étape de transition charnière pour Ao Ashi, le début d'un « après » qui suit le match face à Musashino, et présentant les jours nouveaux des personnages dans une cour au niveau drastiquement différent. Le nouvel entraînement, impitoyable, a aussi de quoi surprendre le lecteur, car les recrues de l'U-18 ne peuvent plus compter sur quelques fulgurances ou autres coups de poker, ici. Et c'est avec notre curiosité de découvrir la survie des protagonistes dans un tel milieu qu'on reste impatient de profiter de la suite d'Ao Ashi. Loin de s'enfoncer dans la routine, le manga footballistique de Yûgo Kobayashi va de l'avant, pour notre plus grand plaisir.

Chronique 1 :

Série choisie par les éditions Mangetsu pour inaugurer leur catalogue il y a déjà un an et demi, Ao Ashi n'a eu de cesse de nous impressionner depuis ses débuts, si bien que le tome 11 de la série fut encore auréolé de notre Coup de coeur hebdomadaire, tant il était passionnant et marquait avec réussite la fin de toute une étape dans le récit des pérégrinations footballistiques d'Ashito. Ainsi, il n'y a rien d'étonnant à voir Mangetsu chouchouter l'oeuvre, plus encore en ce mois de novembre dont l'actualité côté football sera forte avec l'arrivée de la controversée coupe du monde au Qatar. L'éditeur a donc choisi un moment-clé pour offrir à l'oeuvre une édition collector originale, puisque ce 12e tome possède également une version limitée contenant en plus, pour un prix de 34,90€ (donc 28€ de plus que l'édition standard), le maillot officiel d'Ashito Aoi et du Tokyo City Esperion ! L'idée est plus que séduisante, même si l'on pourra regretter que le maillot soit uniquement en taille L (ce qui fait que votre serviteur a zappé ce collector).

Côté histoire, nous laissions Ashito et ses coéquipiers à l'issue du match-clé contre le leader Musashino, finalement remporté assez confortablement en relançant l'équipe B des U18 dans leur championnat. Plusieurs joueurs ont su briller, rebondir face à l'adversité et évoluer en plein coeur du match, si bien que la bonne nouvelle ne s'arrête pas à la victoire: voici Ashito, Kuroda, Togashi et Ôtomo enfin appelés en équipe A des U18 ! Autant dire, alors, que c'est une nouvelle étape cruciale qui les attend, ainsi qu'un tout autre niveau.

Après le flux constant d'émotions du tome 11, Yûgo Kobayashi a, dans un premier temps, la bonne idée de nous laisser souffler un peu, en ne précipitant aucunement l'arrivée de notre héros et des autres en équipe A, dans un début de 12e opus qui n'en est pas moins intéressant pour autant, loin de là. L'auteur s'applique effectivement à souligner l'implication du coach Date dans l'évolution d'Ashito qui n'oublie as de le remercier, mais aussi à bien faire comprendre que s'il ne fait pas l'affaire il retournera en B, un sort qui généralement attend d'ailleurs quasiment tous les promus la première fois. Enfin, n'oublions pas la place toujours aussi à part de la toujours aussi craquante Hana auprès d'Ashito, le mangaka ne négligeant jamais l'impact que peuvent avoir sur notre héros les encouragement de sa fan N°1, avec à la clé quelques nouveaux éléments touchants sur le lien passé de Hana avec Fukuda et sur ce qu'Ashito peut bien représenter pour elle, en étant loin d'être un simple remplaçant de Fukuda.

C'est, alors, dans une ambiance toujours aussi immersive que peuvent avoir lieu les premiers pas d'Ashito et de ses trois compagnons promus en équipe A, un tout autre univers encore plus exigeant s'ouvrant à eux ici. Les jeunes garçons y rencontrent de nouvelles têtes auxquelles il faudra forcément s'habituer pour s'intégrer, y retrouvent également un Akutsu toujours aussi dédaigneux et virulent envers Ashito en particulier, doivent participer du mieux possible aux exercices qu'on leur impose en tant que bleus que beaucoup de monde imagine déjà voir redescendre en B aussi vite qu'ils sont arrivés... Et du côté de ces exercices, les choses se contrent surtout ici sur la technique du toro (façon Osim), un style d'entraînement exigeant et qui va mettre Ashito à rude épreuve. Suivre le rythme dingue des passes et savoir anticiper les actions sur le terrain sont des tâches qui s'annoncent complexes, mais Ashito a toujours pour lui sa passion: même dans la difficulté, il ne lâche jamais, trouve au contraire certaines situations désespérantes assez géniales car il y découvre de nouvelles possibilités et peut encore progresser... Alors, saura-t-il se montrer à la hauteur pour s'intégrer, pour démontrer sa valeur et pour avoir sa chance parmi les titulaires ou remplaçants de l'équipe A ?

Les choses passent également beaucoup ici par un autre personnage qui, s'il intrigue depuis déjà quelques tomes en tant que très grand espoir, prend enfin un peu plus d'importance puisque Ashito a enfin l'occasion de le rencontrer directement et de discuter avec lui: Kuribayashi, qui, après son premier match en ACL, connaît lui aussi une certaine évolution via un choix en apparence surprenant de Fukuda. Au-delà du génie qu'il peut inspirer, Kuribayashi se révèle être un garçon un peu étonnant, certains ayant du mal à le cerner voire le trouvant un peu flippant. Mais il apportera surtout à Ashito quelques pistes pour, peut-être, l'aider à comprendre comment devenir un arrière latéral complet.

Après le brillant tome 11, le récit ne faiblit donc pas avec ce tome qui marque avec passion et immersion les début d'Ashito dans une nouvelle étape-clé de son évolution. Kobayashi, tout en n'oubliant pas les touches plus humaines et teintées de tranche de vie grâce à Hana entre autres, emballe toujours aussi bien son histoire sportive dans un rythme bien porté par son héros, et ne brûle globalement pas les étapes. L'avancée enclenchée dans le toute fin du tome arrive toutefois peut-être un peu plus vite qu'on ne l'aurait cru, mais rie ne dit qu'Ashito y sera à la hauteur. On attendra donc avec beaucoup d'intérêt le tome 13... Et il n'y aura pas longtemps à attendre puisque Mangetsu, sans doute désireux de surfer sur l'arrivée de la coupe du monde de football, prévoit sa publication dès le mois prochain, le 7 décembre.