Antimagia Vol.1 - Actualité manga
Antimagia Vol.1 - Manga

Antimagia Vol.1 : Critiques

Antimagia

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 13 Mai 2013

Critique 1


Dans le royaume imaginaire de Latvania, le chaos règne depuis que le Duc Demonas a éliminé le roi et la reine pour s'emparer du trône. Depuis, il tue pour le plaisir quiconque s'oppose un peu à lui ou a simplement le malheur d'être sur son chemin. Mais alors qu'il est sur le point d'épouser de force Laetitia, la jolie princesse du royaume, un étrange garçon se présente face à lui, et lui offre un petit tour de magie à la fin duquel le tyran se fera joliment décapiter par un dinosaure volant : qu'on se le dise, le prince Lucas, frère jumeau de Laetitia, est de retour après avoir longtemps été porté disparu, et il est bien décidé à récupérer l'héritage laissé par ses parents : le trône de Latvania ! Pour cela, il pourra s'aider de la magie qu'il a mystérieusement acquise : l'antimagia, qui lui permet de transformer les animaux en créatures préhistoriques...

Ainsi se présente Antimagia, nouvelle série courte (2 tomes seulement) de fantasy des éditions Doki Doki, signée des mains d'un auteur jusque là inconnu en France : Kyû Aika.

Disons le clairement : Antimagia propose un divertissement brut et rapide, qui ne s'embarrasse pas de longue contextualisation (voire de contextualisation tout court). Ainsi, le royaume de Latvania n'est que très vite présenté, son background ne s'annonce pas très riche et ne s'enrichira d'ailleurs pas beaucoup au fil du tome, l'auteur se focalisant juste sur quelques idées qu'il fait évoluer à bon rythme en jouant à fond sur le spectacle et les clichés. Ainsi, graphiquement, se retrouve-t-on avec un Demonas très méchant que ce soit dans son caractère meurtrier ou son physique de véritable démon, avec des physiques globalement très caricaturaux (le brigand à physique porcin...) et avec une narration et un découpage qui vont constamment à l'essentiel tout en assurant un côté très poseur aux protagonistes, que ceux-ci soient humains ou dinosaures. En résulte un divertissement too much dans sa forme, mais expressif et fun si on y adhère, d'autant que certaines pages assez gores valent le détour tant elles arrivent soudainement, et que certaines trop rares vues sur les dinosaures en jettent réellement.

Côté histoire, comme déjà dit l'auteur va à l'essentiel, se focalise sur quelques éléments, et il ne faudra donc pas s'attendre à un background abouti : l'univers est très peu développé, et la plupart des personnages restent assez creux, hormis un héros qui intrigue assez. En effet, s'il est de retour pour régner et doit écarter les brigands et ceux qui convoitent son trône, le prince Lucas met son entourage mal à l'aise, car il s'avère être bien différent de ce qu'il était par le passé. Le gentil garçon d'avant est devenu plus violent, il ne se souvient plus de ses parents, sa propre soeur bien-aimée a du mal à le reconnaître... Quelque chose de démoniaque semble logé en lui. Est-il réellement le prince Lucas ? Si oui, d'où lui vient ce caractère plus sombre ? Les réponses arrivent très vite, sont très simples, confirment que le récit ne souhaite pas vraiment se prendre la tête.

Une histoire assez simple, un style graphique qui veut en jeter de façon assez basique, quelques petites pages sanglantes qui valent le détour, un rythme soutenu et brut : on a là les ingrédients d'un court récit de série B qui n'a d'autre but que de divertir le temps de sa lecture. L'ensemble est plutôt correct, mais souffre malgré tout de plusieurs défauts évidents : à force d'aller à l'essentiel et de vouloir maintenir le rythme autour de quelques idées directrices, Kyû Aiya se permet de nombreux raccourcis côté mise en scène, certains passages censés être marquants sont alors trop vite passés en revue. On ne retient pas le nom de certains personnages, on reste circonspect face à certains raccourcis scénaristiques (par exemple, personne ne s'interroge sur la présence de cornes sur la tête de Lucas), et, pire, on reste sur sa faim quant à la principale originalité du titre : la transformation d'animaux en dinosaures. A vrai dire, les grosses bébêtes préhistoriques ne sont mises en valeur qu'au détour de quelques dessins qui veulent en imposer, et c'est tout. Elles sont finalement peu mises en avant, et les combats qui les implique durent à peine quelques pages.

Au final, Antimagia se présente comme une courte série qui divertit en allant à l'essentiel, quitte à ne pas développer grand chose et à effectuer de nombreux raccourcis parfois très dommageables. Une courte série B qui se lit sans déplaisir, mais qui s'oubliera visiblement très vite.




Critique 2


Depuis des années, le royaume de Latvania est sous le joug de l’impitoyable Duc Demonas. Le déchu Prince Lucas réapparaît après des années d’absence et grâce à un mystérieux pouvoir lui permettant d’invoquer des animaux préhistoriques, ce dernier décapite souverain illégitime, dans l’espoir de regagner le trône qui lui est dû. Mais ses semblables ont bien du mal à croire au retour du souverain disparu… Qu’est-il arrivé au Prince Lucas durant tout ce temps ?

Long de deux volumes, Antimagia est le nouveau shônen en deux volumes des éditions Doki-Doki, né de la plume d’Aiya Kyû qui n’est autre qu’un ancien assistant d’Hiromu Arakawa !

L’histoire, prenant place dans le Royaume imaginaire de Latvania, ne prend pas la peine de développer le contexte histoire du titre. D’emblée, l’histoire se lance et tout va aller très vite. Chaque chapitre se présente comme une petite histoire indépendante et si le premier introduit l’histoire, les suivants narrent une épreuve qui attendra le Prince Lucas pour regagner son trône. Au programme, trahisons, retournements de situations divers, effusions de sang et invocation de gigantesques bestioles préhistoriques ! Autant dire que le titre ne fait pas vraiment dans la finesse, ni même dans l’originalité scénaristique. Les rebondissements opérés s’avèrent très classiques, les personnages eux-mêmes ne brillent pas par leur originalité, et il n’est pas rare que les séquences d’actions aboutissent à une scène gore, mises en scène de manière crue et surprenante, leur conférant une aura de nanar amusante.

Et pourtant, cette succession d’éléments tous plus classiques les uns que les autres associés au concept de l’invocation d’animaux préhistoriques et à la bonté du mangaka sur les scènes crues aboutissent à un résultat plaisant. Le schéma du titre permet de savourer ce divertissement comme il se doit, sans réelle prises de tête. Nous n’avons pas totalement affaire à une surenchère de violence gratuite grâce à la trame de fond concernant le prince Lucas : Pourquoi a-t-il ainsi changé, et d’où lui viennent ses pouvoirs ? A ce titre, certaines réponses sont d’ores et déjà données, guère innovante mais qui ont le mérite d’apporter un peu de consistance à l’intrigue. Le héros, parfois antipathique, parvient d’ailleurs à se montrer attachant une fois que la vérité à son sujet est connue. On ne boudera pas non plus notre plaisir concernant les scènes d’action, quand il s’agit de faire intervenir les différents animaux préhistoriques. Si cela peut sembler très grotesque de prime abord, le concept apporte un peu de fraîcheur au titre : le héros ne compte pas particulièrement sur ses propres capacités mais bien sur ses créatures, le confrontant à de délicates situations lorsqu’un adversaire robuste se présente à lui.

L’histoire ne prenant pas le temps de trainer, nous sommes expédiés très rapidement dans le feu de l’action. Il n’est pas question de livrer un récit trop sophistiqué, le tout est d’aboutir à un divertissement correct, ce que l’auteur réussit parfaitement à faire. Mais avec la répétition d’un même schéma scénaristique, on pouvait redouter une redondance qui confèrera au second et ultime volume une lassitude. Qu’à cela ne tienne, des chamboulements interviennent en cette fin de tome, de quoi relancer l’intrigue et permettre au dernier volet de se renouveler !
Là où Antimagia se montre aussi très agréable, c’est sur son dessin. L’auteur est talentueux et les amateurs se shônen seront ravis d’un trait si maîtrisé sur ce premier volume, notamment concernant les visages des personnages que le mangaka maîtrise à la perfection. Les scènes d’action sont aussi graphiquement sublimées, accentuant le plaisir ressenti lorsque des « dinosaures » font irruption dans l’histoire.

En bref, Antimagia se présente comme une série aux engrenages classiques mais suffisamment efficace pour captiver le lecteur amateur de ce genre de titres. Le scénario ne prend pas la peine d’être trop complexe, le schéma simple des histoires permet d’entrer facilement dans l’action, et les scènes de combat jouissives grâce à la mise en scène et le dessin de l’auteur. Antimagia ne révolutionnera pas le genre, c’est un fait, mais honore son rôle de divertissement, si bien qu’on souhaiterait que la série s’étende sur deux ou trois volumes supplémentaires, histoire de prolonger la plaisir !


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

13 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs