Ano Hana Vol.3 : Critiques

Jintan et ses compagnons retrouvés affirment leur désir d'accomplir le souhait de leur amie disparue Menma, qui ne pourra visiblement pas reposer en paix avant cela. Beaucoup de choses se sont déjà passées, puisque chacun des 5 amis d'enfance a pu se réconcilier, faire le point pour peut-être s'extirper du passé tragique sans pour autant oublier Menma. Mais il reste beaucoup à faire à découvrir... Le mystérieux souhait de la défunte fillette est-il bien de construire et lancer une fusée d'artifice ? Jintan pense que oui et est décidé à accomplir cette tâche. Mais il va voir se dresser devant lui la figure d'une mère ayant beaucoup de mal à supporter que l'on vienne remuer les souvenirs d'une fille disparue dont elle n'a jamais réussi à faire le deuil. Et qui sait, peut-être même que le souhait de Menma est beaucoup plus profond qu'une simple fusée...

Jusque là très fidèle à la série animée, l'adaptation manga d'Ano Hana reste jusqu'à la fin loyale à son matériau d'origine, et continue d'utiliser la silhouette fantomatique de la jeune et attachante Menma pour permettre à ses personnages de franchir enfin un cap, afin de ne plus rester coincés dans le passé.
En abordant à travers elle la question d'un deuil difficile, voire impossible, le récit parvient à approfondir vite et bien la mère de Menma, femme qui va peut-être enfin pouvoir se sortir d'une vie qui était restée bloquée des années plus tôt en quelque sorte, et pour cela elle devra compter sur ses proches, à commencer par le petit frère de Menma. Animant pas mal ce dernier tome, la confrontation à la mère permet aussi à nouveau à Jintan d'évoluer, de se sortir encore plus de la torpeur qui l'a longtemps touché... et de retrouver son rôle de "chef" fiable qu'il avait enfant ?
Ces considérations nous amènent jusqu'à une dernière ligne droite, habile et touchante, en ceci qu'elle parvient à cristalliser les évolutions de Jintan et des autres ainsi que leur lien éternel avec Menma, tout en expliquant les origines du souhait de la fillette ainsi que le souhait lui-même. Le principal regret viendra d'une tentative beaucoup trop appuyée de faire dans le larmoyant, certains lecteurs pourraient alors trouver cet afflux de pathos un peu indigeste.

Mais quoi qu'il en soit, Ano Hana reste une très belle oeuvre aussi en manga. La version papier de Mitsu Izumi reste très très proche de l'animé, elle ne prend absolument aucun risque et occulte certaines choses, mais elle offre un récit tout aussi poignant qui s'avère bien servi par les dessins du mangaka, là aussi sans prise de risque, mais très jolis.