Angel sanctuary Vol.1 - Actualité manga
Angel sanctuary Vol.1 - Manga

Angel sanctuary Vol.1 : Critiques

Tenshi Kinryouku

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 16 Septembre 2009


"Il fallait que ce lien qui nous unissait se brise pour l'éternité. Il faut qu'il soit complètement réduit à néant ..."

Angel Sanctuary fait désormais, et sans conteste possible, parti des références incontournables du shojo. Œuvre la plus populaire de Kaori Yuki, cette série a même droit à une réédition, chez Tonkam également. L’histoire commence étrangement : deux démons enlèvent le corps d’une ange dénommée Alexiel, puis on enchaîne sur notre temps, notre époque, Japon. Setsuna est un lycéen comme les autres : ce qui l’intéresse ? La bagarre, et les filles. Malheureusement, la seule qui compte pour lui se trouve être sa sœur. Et comme si ça ne suffisait pas comme problème, la meilleure amie de ladite sœur se retrouve emmenée dans un projet un peu trop louche pour être honnête … Comment décrire ce début d’épopée en des termes qui ne soient pas dithyrambiques ? Tout se met peu à peu en place dans ce premier volume : l’amour tabou entre Sara et son frère, le projet sanglant de ressusciter un ange mégalomane et narcissique, la recherche de l’âme d’Alexiel qui semble avoir pris comme réceptacle un jeune adolescent aux cheveux châtains, qui a bien d’autres sources de préoccupations. Ce qui va tout changer ? Un petit programme du nom d’Angel Sanctuary, qui a pour but de réveiller Rochel, frère jumeau d’Alexiel. Tout commence par là, mais au final tout a réellement commencé bien avant la naissance de Setsuna.

Entre réalité et invention, Kaori Yuki situe son œuvre dans un monde qui tire ses influences de diverses mythologies ou croyances, créant ainsi un univers qui a tout pour être passionnant. On comprend vite que les anges ne sont pas les gentils en titre, et que les démons ne sont pas seulement des êtres cruels et tyranniques. Pas de manichéisme, voilà déjà une grande qualité de la longue liste dressée pour ce début de série. La mangaka n’hésite pas à mêler la douleur à son récit, les sentiments, même inhabituels, sont fort bien retranscrits et il n’y a aucun larmoiement superflu. Le tout se déroule sur fond de conflit général, qui mêlera très certainement la terre, le paradis et les enfers. Mais commençons doucement, et limitons nous aux sentiments torturés des protagonistes. Entre jalousie, amour et haine, l’éventail des émotions n’est pas original, mais pour le moins efficace. Si Sara n’est pas beaucoup développée, les nobles (et moins nobles) pensées de Setsuna sont amenées avec brio, tout comme les flashs back du jeune homme, mais également ceux de Kouraï et Arachnée. La myriade de personnages que nous propose déjà ce tome un laisse toutefois un peu pantois : avec dix-neuf autres volumes et, on imagine, une complexification perpétuelle de l’histoire, comment le lecteur va-t-il bien pouvoir s’y retrouver ? D’ailleurs, le premier volume s’y met déjà : certains passages sont à relire attentivement, et d’autres sont tout bonnement à oublier. En effet, avec Kaori Yuki, tout ne prend son sens qu’à la toute fin. D’ailleurs avec elle, ce sont surtout les fans qui arrivent à accrocher, ceux qui ont la motivation nécessaire à la relecture attentive de chaque série déjà lue. Et Angel Sanctuary ne s’annonce pas comme étant son titre le plus simple …

Sorti après les Comte Cain, le premier volume d’Angel Sanctuary conserve quelques défauts graphiques assez remarqués. Si les yeux, et les expressions en général sont toujours splendides, il est à noter des problèmes importants de proportions, des postures un peu cassantes et déformées pour qui prend garde, un arrière plan toujours anarchique, un cadrage un peu trop dynamique et chargé, des plis de vêtements parfois peu adaptés, des nuances mal mises en place … Bref, on voit ici que Kaori Yuki est encore au début de sa carrière. Et même si l’on ne doute pas de sa prochaine évolution, pour l’instant on ne peut que décréter son trait « agréable à l’œil » ou encore « caractériel » mais on est loin du sublime God Child, apogée de son art. L’édition, quant à elle, a laissé quelques fautes et nous offre une traduction qui n’éclaircit pas vraiment les textes déjà compliqués de la mangaka … On est loin de la blancheur des pages de la version Deluxe, la qualité du papier est telle que la lecture, déjà rendue difficile par la complexité de l’histoire, en devient ardue. Enfin, la couverture peu attrayante n’attire pas autant l’œil que la réédition, mais dans l’ensemble on ne peut qu’apprécier un bon moment. Par contre, il est certain que cette première édition n’emballera pas tout le monde, et Angel Sanctuary reste, pour l’heure, un joli conte destiné aux plus courageux lecteurs …


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs