Amour transparent (l') - Actualité manga

Amour transparent (l') : Critiques

Tômei na Ai no Utsuwa

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 21 Septembre 2023

Découverte aux éditions Hana au tout début de l'année 2022 avec le plutôt sympathique mais trop bref ouvrage "10 ans de nos vies", la mangaka Hitomi a fait son retour en France chez le même éditeur au mois de juillet dernier avec L'amour transparent. De son nom original "Tômei na Ai no Utsuwa" (littéralement "Récipient transparent d'amour"), cette romance fantastique a vu ses six chapitres être initialement prépubliés au Japon de 2021 à début 2022 dans les pages du magazine OnBlue des éditions Shôdensha, avant d'être regroupés, le 25 avril 2022, en un unique volume broché agrémenté d'un court chapitre bonus, pour un total avoisinant les 220 pages.

On plonge ici aux côtés de Miki Donoue, un employé d'une trentaine d'années qui, depuis sa plus tendre enfance, a toujours été très malchanceux, au point qu'il a toujours préféré resté assez solitaire, timide et renfermé. Mais en cette soirée de retour du travail où sa malchance habituelle le poursuit encore, il est abordé par un homme qui lui demande s'il peut se nourrir de son malheur, juste avant de s'évanouir. Incapable de laisser ce drôle d'individu inconscient dans la rue, Miki l'emmène chez lui, et cette rencontre va changer sa vie: non-humain, son invité est un akashibito, un être qui se nourrit des émotions de son hôte lorsqu'un contrat est passé. Voyant que l'inconnu est en train de mourir de faim, par bonté d'âme, Miki décide d'accepter de l'aider et lui donne le nom de Shiro...

Ce récit narre donc l'histoire naissante d'un humain et d'un non-humain qui, pour maintenir son apparence et ne pas devenir transparent jusqu'à tragiquement disparaître, a besoin de se nourrir d'émotions négatives humaines, Miki étant la cible idéale du fait de sa malchance ayant toujours pourri sa vie jusqu'à présent. L'oeuvre nous offre, en premier lieu, une étrange colocation où, en premier lieu, les deux personnages principaux se découvrent. D'un côté, Miki apprend peu à peu les spécificités des akashibito qui ne dorment pas et qui sont condamnés à disparaître s'ils ne mangent pas d'émotions négatives humaines, et il découvre plus spécifiquement en Shiro un être doux et bon, et ayant même plusieurs qualités humaines (comme la cuisine) qu'il a pu acquérir au gré de ses précédents contrats. Et de l'autre côté, Shiro trouve en Miki un allié lui aussi vraiment bon, dont il perçoit les qualités, et qui va même être la première personne à véritablement le considérer comme un humain, en le poussant même à se trouver un petit boulot entre autres choses.

On suit avec une certaine bienveillance, et dans une atmosphère très douce, cette découverte l'un de l'autre, où chacun contribue au bonheur de l'autre... mais justement, jusqu'où ce bonheur pourra-t-il aller ? Alors que des sentiments amoureux se développent en accentuant toujours plus le bonheur de Miki, que se passera-t-il si ce dernier ne ressent plus d'émotion négative et ne peut alors plus nourrir Shiro ? Cette interrogation va naturellement survenir, jusqu'à devenir l'enjeu majeur de la dernière ligne droite du récit. Cette dernière ligne droite, Hitomi la mène dans une ambiance à la fois assez dramatique et émouvante, au vu du sacrifice que Shiro serait prêt à faire pour Miki, ce qui dit tout de la force des sentiments qui sont nés. Et cela, même si la mangaka, comme elle l'avoue dans son assez longue et intéressante postface, a préféré céder à ne certaine facilité dans la conclusion en ne restant pas fidèle à son idée initiale. Mais qu'importe: cette conclusion est, elle aussi, satisfaisante d'une autre manière, et en plus l'autrice parvient à suffisamment la justifier et à exploiter convenablement, jusqu'au bout, son concept d'akashibito, y compris pour les quelques moments un peu érotiques qui trouvent une certaine justification.

Visuellement, si l'on excepte quelques trames de vêtements plus grossières, c'est vraiment très beau. En plus de designs humains soignés (mention spéciale à l'allure de "vieux beau" de Shiro), Hitomi leur confère une belle profondeur dans les expressions faciale, mais aussi de jolis looks soignés. La dessinatrice s'applique également beaucoup sur les angles de vue et sur les décors intérieurs comme extérieurs, en offrant un rendu très immersif.

Malgré la petite "entourloupe" finale de l'histoire qui plaira ou pas, L'amour transparent se révèle être un très joli récit, au concept bien exploité et porté à la fois par un très joli rendu visuel et par une belle ambiance douce. Qui plus est, le toute st servi dans une édition tout à fait satisfaisante avec une jaquette proche de l'originale japonaise, un papier et une impression de qualité suffisante, un lettrage propre, et une traduction de Laurie Asin qui colle bien à l'atmosphère de l'oeuvre.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction