Amour taille XXL (l') - Actualité manga

Amour taille XXL (l') : Critiques

Ore no Oniku-chan

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 31 Août 2022

Avec L'amour taille XXL qui est sorti en France en ce mois d'août, les éditions Hana accueillent une mangaka jusque-là inédite en France en la personne de Mochino Kome, que l'on retrouvera ensuite chez l'éditeur fin octobre (normalement) avec Beast Game, et qui a déjà à son actif quelques récits (uniquement yaoi) depuis ses débuts professionnels en 2017. De son nom original Ore no Oniku-chan, L'amour taille XXL a vu ses 5 chapitres initialement prépubliés au Japon en 2018 dans le magazine Gateau des éditions Ichijinsha, avant que ceux-ci ne soient regroupés le 13 juillet 2018 en un unique volume broché agrémenté d'un chapitre bonus, pour un total d'un peu plus de 170 pages.

Tout commence ici par la découverte d'un étudiant qui semble avoir tout pour lui: Kô Ryûgasaki est grand, élancé, beau et issu d'une famille très riche, si bien qu'il attire les convoitises de bien du monde à son grand dam. Mais ce que personne ne sait parmi les autres étudiants, c'est que quatre ans auparavant, au lycée, il était sans cesse moqué par ses camarades de classe qui le surnommaient même "gros tas" à cause de son surpoids. Et avec son sale caractère qui plus est un peu prétentieux, Kô n'a rien fait pour arranger ça. Sa seule lumière était alors un autre lycée de son établissement, Chiaki, d'un an son aîné, et qui se montrait très attentionné à son égard sans juger son physique. Kô pensait même que Chiaki était amoureux de lui, si bien qu'il a eu envie de tenter sa chance au moment où ce dernier devait quitter le lycée mais s'est pris un râteau. Depuis, Kô n'a vécu que pour se venger de Chiaki (plutôt que de se venger de celles et ceux qui se moquaient de lui, allez comprendre), a pris soin de maigrir pour devenir le beau gosse qu'il est désormais, s'est inscrit dans la même université que sa cible... tout ça pour apprendre que cela faisait déjà un moment qu'il avait arrêté la fac. Finalement, c'est deux ans plus tard, via une application de rencontres gays coquines, que Kô retrouve enfin la trace de Chiaki. mais loin de pouvoir accomplir sa stupide vengeance, il va vite être pris au dépourvu par le jeune homme, à la fois aussi mignon qu'entreprenant, et surtout réellement attiré par les personnes en surpoids (et donc par le Kô de l'époque) depuis le lycée !

C'est un pitch assez prometteur que la mangaka nous offre, en ceci qu'il promet d'aborder le sujet du surpoids sous un angle suffisamment intéressant, et avec d'emblée un certain twist puisque Kô a pris soin de maigrir alors que Chiaki est en réalité attiré par les gens en surpoids. Cela aurait pu donner un mélange intéressant entre des situations cocasses et un traitement un peu plus sérieux et profond du sujet... mais le fait est que, malheureusement, Mochino Kome n'en fait rien. En réalité, hormis pour quelques petits gags très succincts (surtout quand Chiaki est en admiration devant des personnes en surpoids), ce sujet ne sert à rien: il pourrait tout à fait être absent du livre que l'intrigue serait identique, dans la mesure où ladite intrigue dévie rapidement sur tout autre chose, à savoir le chantage sexuel que subit depuis longtemps Chiaki de la part d'un autre garçon, Misaki. Et même de côté-là, pas grand chose n'est fait côté développements. L'autrice a beau expliquer certaines choses du passé de Chiaki à travers l'impact qu'au eu Misaki sur lui (dans quel état d'esprit ils 'est rapproché de Kô au lycée, pourquoi il n'est pas à l'université...), cela n'aboutit à aucune réelle finalité et manque d'une ambiance plus adéquate (on parle quand même de choses graves où Chiaki a subi du chantage sexuel, mais l'ambiance ne colle pas avec ça). Ultime signe d'un récit trop en roue libre: la fin, qui laisse en plan le cas Misaki comme si tout allait bien, et où la question du surpoids passé de Kô n'a plus la moindre importance.

Sur une base plutôt prometteuse et qui avait de quoi apporter une originalité et une profondeur au récit, Mochino Kome passe totalement à côté de son sujet, pour aboutir à quelque chose de très banal et d'inabouti autant dans son ambiance que dans sa conclusion. Reste le dessin, Chiaki ayant une bouille et des comportements pouvant facilement faire craquer, et l'érotisme étant assez présent pour les fans même s'il est amené trop facilement. mais ça ne peut réellement suffire à vraiment sauver l'oeuvre.

Reste l'édition française qui, comme souvent avec Hana, est assez satisfaisante. On a effectivement droit à une jaquette proche de l'originale japonaise, à un papier épais et sans transparence tout en restant souple, à une première page en couleurs sur papier glacé, à une qualité d'impression honorable malgré quelques moirages, à un lettrage propre, et à une traduction très claire et naturelle de la part de Laurie Asin.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
9 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs