Amour ignoré (un) : Critiques

Boku no Shiranai Koi no Hanashi

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 02 Août 2012

C’est le deuxième one-shot de l’auteur que l’on peut découvrir en France. Comme dans « l’amant du jeudi », l’histoire est assez simple et basée sur de jeunes adultes qui découvrent la vie, les sentiments mais surtout le quotidien à deux. Saeki est un employé de bureau timide, réservé et qui a du mal à exprimer ses sentiments. Il sortait avec Tanaka, un homme aux tendances un peu particulières et à l’amour des pratiques sado-masochistes. Saeki semble en garder des traces, puisqu’il aime parfois se faire prendre un peu plus violemment, ou laisser des marques sur son nouveau partenaire. Car maintenant, il sort avec Arima, le voisin de Tanala. Celui-ci l’a sauvé de la violence de son ex, et la gentillesse d’Arima aura raison de la timidité de Saeki. Ce dernier est trop mignon, trop fragile pour qu’il y résiste et c’est une nouvelle histoire qui nait entre eux, pleine de douceur, d’amour au quotidien mais aussi de malentendus, parfois, d’hésitations et de doutes. L’auteur tente de nous entrainer dans les rails d’une relation adulte, réaliste et la plus sérieuse possible. Elle y arrive dans les grandes lignes, mais la lecture reste plate, presque ennuyeuse. Parce qu’il ne se passe au final pas grand-chose dans la vie de nos héros.

Par la suite, la mangaka nous propose d’autres petits chapitres indépendants, soit de personnages rencontrés dans l’Amant du Jeudi, soit des originaux. Toujours est-il que tout est encore une fois trop court, trop précipité, pour que l’on accroche vraiment aux caractères et que l’on se souvienne d’eux. Ils sont presque transparents, leurs background étant très légers, et on les suit encore une fois sans réelle passion. De plus, on confond un peu tout le monde à force de faire paraitre identiques tous ses personnages, ce qui nous enfonce encore plus loin dans l’incompréhension. Rien n’est affirmé, tranché, et encore moins les déclarations d’amour ou les scènes de sexe. Celles-ci sont un peu ternes, et le dessin ne permet pas de les mettre en valeur. On les trouve classique, sans réelle émotion, sans dimension profonde qui pourrait l’accompagner. Dans chacune de ces histoires, les sentiments ne ressortent pas. C’est étrange de voir à quel point elle aimerait les faire naitre, mais échoue lamentablement. Les émotions ne filtrent pas du tout à travers son manga, et on ne saurait dire si c’est la faute au scénario trop lent, parfois trop léger dans les départs d’histoires, ou aux dessins très statiques. Toujours est-il qu’il est dommage que, pour un manga d’amour, ce sentiment ne nous paraisse pas évident et nous ennuie presque. C’est mignon, certes. Mais désespérément plat, sans relief et sans aucune surprise. On s’attend à tout, ou bien on se désintéresse, au choix. Même en essayant réellement de s’y intéresser, la lecture nous échappe bien vite et elle se déroule presque sans nous.

Au niveau des graphismes, c’est là encore du très classique pas bien compliqué ni engagé : des profils fins, des morphologies qui se ressemblent et des corps longilignes bien dessinés. L’auteur ne fait aucune faute réelle, mais l’ensemble est un peu terne, sans doute à cause du vide des arrières plans et de la mise en page, peu dynamique et très épurée avec des cases où seul un regard est présent, sans portée particulière ... Bref, un côté un peu simplet que l’on retrouve sur la couverture avec des expressions peu nuancées et travaillées sans grand effort. Enfin, l’édition de Soleil a une traduction correcte, dans laquelle on retrouvera malgré tout quelques coquilles. Le mot de la fin : pas indispensable, loin de là. Agréable ? Vers la fin, et si l’on est pas trop regardant sur l’évolution de l’amour qui, de toute façon, ne veut plus trop rien dire à force d’être dit et répété.


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
12 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs