Amour est dans le thé (l') Vol.1 - Manga

Amour est dans le thé (l') Vol.1 : Critiques

Kono Koi, Chaban ni Tsuki!?

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 22 Novembre 2023

Le manga shôjo a le vent en poupe chez Glénat en cette fin d'année, et on ne va clairement pas s'en plaindre ! Ainsi, le mois d'octobre a vu le label shôjo+ de l'éditeur accueillir pas mois de trois nouveautés intéressantes avec Mr Mallow Blue, l'intrigant Gene Bride, et l'indispensable épais one-shot Les Âmes Enflammées. Et en ce mois de novembre, en guise de dernière nouveauté de l'éditeur pour 2023, c'est la collection shôjo qui accueille la série L'Amour est dans le Thé (avouez, le titre français est bien trouvé).

De son nom original Kono Koi, Chaban ni Tsuki!? (littéralement "Cet amour est-il une farce !?", le titre français de Glénat étant franchement mieux en faisant bien référence à un sujet important de l'oeuvre qui est le thé), cette série est prépubliée au Japon depuis 2020 dans le magazine Be Love des éditions Kôdansha (le magazine de Chihayafuru, Running Girl et Nina du Royaume aux étoiles, entre autres) et compte 8 tomes à l'heure où ces lignes sont écrites, le 9e volume étant prévu là-bas le 12 janvier 2024.

L'Amour est dans le Thé, c'est l'histoire de Chako Hananoki, 28 ans, coach sportive en ville. Issue d'une famille de théiers, voici quelques années qu'elle a quitté sa campagne natale pour vivre par elle-même, en laissant son frère Yabuki reprendre seul l'affaire familiale suite à la disparition trop tôt de leurs parents. Mais après quelques années à travailler dans la jungle urbaine, elle commence à sentir qu'elle n'en peut plus. Côté travail, elle laisse couler depuis trop longtemps toutes les petites remarques sexistes sur les femmes qu'elle peut entendre, si bien qu'il faudra que ça finisse par craquer. Et côté personnel, après trois ans de relation elle a enfin remarqué que son petit ami a quelque chose de très toxique, si bien qu'elle a décidé de rompre, le problème étant que celui-ci n'est pas d'accord. Alors pour fuir tout ça, Chako décide tout bonnement de tout plaquer et de rentrer dans la demeure familiale, après quatre années sans donner de nouvelles. Sur place, elle compte bien aider Yabuki à l'exploitation de thé, et se contenter d'une chambre vide dans la bâtisse. Mais en quatre années, elle n'a pas idée à quel point les choses ont changé sur place. Elle tombe d'emblée sur un homme à l'air rustre et sévère, Isshin, qui se charge seul de l'exploitation pour Yabuki, ce dernier s'étant réfugié dans l'écriture pour arrondir les revenus. Et en prime, notre héroïne découvre qu'elle a une nièce, Futaba, une adorable enfant dont la mère n'est plus de ce monde. Une drôle de cohabitation va pouvoir commencer, le mieux étant que les choses ne vont pas s'arrêter là. Non seulement, Chako va se retrouver à devoir faire croire à tout le monde qu'elle s'est mariée avec Isshin pour échapper à son beaucoup trop collant ex-fiancée. Mais en plus, tous deux vont devoir s'activer sérieusement dans la culture du thé: si l'exploitation ne devient pas viable avant que Futaba entre à l'école primaire dans deux ans, il faudra la vendre...

En soi, l'idée directrice de l'oeuvre, avec cette histoire de faux couple marié entre deux personnages principaux qui devront apprendre à s'apprivoiser et à se connaître, n'a rien de spécialement originale, encore plus quand s'y ajoute une espèce de "rival amoureux" beau gosse et dragueur en la personne de Jin, ami d'enfance de Chako. Et pourtant, le fait est qu'Umebachi n'a aucune difficulté à installer un rythme entraînant et léger qui doit beaucoup au soin qu'elle accorde à ses personnages: il sera très vite impossible de résister aux très bonnes frimousses de la petite Futaba qui assure bien la caution mignonnerie (regardez-la juste porter le plateau en quatrième de couverture, n'est-elle pas choupi tout plein ?), il y a de quoi s'amuser face à certains comportements de Yabuki, et surtout on a deux protagonistes qui s'annoncent réellement bien campés, entre Isshin qui semble au premier abord si rustre et qui est pourtant si soigneux dans le travail du thé, et Chako qui a mine de rien un sacré tempérament, tantôt délirante tantôt forte ! Et entre ces deux-là, il va de soi qu'il va falloir apprendre à se connaître derrière les premiers contacts compliqués, et qu'il va falloir établir quelques règles pour cohabiter.

A cela s'ajoute la thématique du thé, qui ne semble heureusement pas faite pour n'être qu'une vulgaire toile de fond. Dans un cadre campagnard assez paisible (enfin, quand les personnages ne s'emballent pas) qui colle bien à la légèreté de ton de l'oeuvre, la thématique autour de l'exploitation de cet "or vert" semble vouée à avoir bel et bien une place de choix avec, déjà, quelques petites informations, par exemple sur les rondes de nuit pour veiller à ce que le système de ventilation ne tombe pas en panne (car cela signifierait perdre une année entière de récolte à cause du gel), ou sur l'application à mettre dans le thé roulé à la main. Car ici, il est évidemment question de thé artisanal et chouchouté avec amour, loin des cultures industrielles.

A l'arrivée, on a affaire à un volume de mise en place facilement emballant ! Bien rythmé, empreint d'humour et de légèreté, porté par une petite galerie de personnages d'ores et déjà bien campée, et n'oubliant pas de commencer à mettre en valeur la culture artisanal du thé en campagne nippone, L'Amour est dans le Thé a toutes les cartes en mains pour devenir une bonne petite comédie romantique rafraichissante, et c'est tout ce qu'on lui souhaite.

Enfin, quelques mots sur l'édition française, qui est très honnête. A l'extérieur, la jaquette sobre reste proche de l'originale japonaise tout en s'offrant un logo-titre soigné. Et à l'intérieur, on a un papier certes fin mais suffisamment opaque, une impression correcte, un lettrage soigné de la part d'AQ, et une traduction signée Julie Debelhoir qui est assez vivante et naturelle.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs