All we need is love Vol.1 - Actualité manga

All we need is love Vol.1 : Critiques

Watashi no sekai wo kôsei suru chiri no yô na nanika

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 25 Octobre 2017

Critique 2


Étudiante, Ruki ne comprend pas grand-chose en l'amour, alors que son entourage semble être épanoui de ce côté : Sachi est constamment au téléphone avec son petit-ami, et Fue a elle aussi quelqu'un dans sa vie. Par ses études, elle fait la connaissance de Remia, Asuna, Maasa et Meru, une solide bande de jeunes femmes, chacune vivant l'amour à sa manière. Mais rien ne va s'arranger pour Ruki qui, en plus d'être dépassée par ce concept d'amour, va se trouver spectatrice de bien des émois...


All we need is love est l'un des rares titres yuri a avoir atteint le sol français, par le biais des éditions Taifu. Il s'agit du deuxième titre de Shuninta Amano que nous avons pu découvrir, après le one-shot Sweet Guilty Love Bites. Comptant trois tomes au total, la série fut prépubliée dans le magazine japonais Comic Yuruhime, spécialisé dans le yuri et qui compte actuellement en ses pages le célèbre Citrus.


Dans sa politique d'implanter le yuri en France, Taifu a souvent mise sur deux optiques : des récits plus légers, parfois tendres ou plus terre à terre, mais où les rapports charnels sont sous-entendus ou passés sous silence, ou d'autres, plus explicites, voire totalement centrés sur le sexe, mais sont beaucoup plus rares. All we need is love appartient à la première catégorie et prend pour thème un sujet intéressant de base, à savoir la perception de l'amour chez la jeunesse.


A travers le récit de Ruki, la mangaka aborde le sentiment amoureux de manière variée, à travers toute une palette de personnage. Certaines sont épanouies et voient chez leurs partenaires du sexe et rien d'autres, tandis que d'autres vivent une idylle sincère, voire un peu trop stricte. La série se développe par le point de vue de Ruki qui, au contraire, ne comprend pas tellement ce sentiment, ni même la notion de désir sexuel, à son grand damne puisque chacune de ses camarades semble avoir ses petites expériences dans ces deux domaines. Des jeunes femmes diamétralement opposées dans leurs vécus, donc, mais qui vont se rapprocher, voire cohabiter pour leurs études.


Le pitch se révèle très rapidement intéressant pour les pistes qu'il pourrait amener et les sujets qui peuvent être développés. Ca ne manque pas, le premier tome d'All we need is love se révèle assez riche en thématique abordée, le premier chapitre apporte efficacement le ton de l'oeuvre à travers le point de vue de Ruki, un personnage loin d'être caricatural, qui se révèle passionnant par son regard sur la société. Les camarades de la demoiselle contribuent à élargir de portait, de pas ce qu'elles montrent de leurs capacités à aimer ou à désirer, promettant un cocktail passionnant sur trois tomes.


A ce titre, certains personnages se révèlent tout à fait intéressants à suivre dans leurs développements. Sachi et Fue, les deux meilleures amies de Ruki, apportent des mal-être qui peut relever du tabou au sein de la société, l'une étant trop dépendante de son petit-ami, et la seconde ne s'assumant pas totalement en plus de ne pas être focalisée sur sa libido. On s'attache donc assez bien à ce trio sur ce premier tome, bien que Fue soit un poil en retrait puisque ce premier volet s'apparenterait presque au récit de Ruki et Sachi, et à l'évolution de leur amitié. Il reste pourtant deux tomes encore pour développer ce cercle de personnages, aussi la série a encore une bonne marge pour s'ouvrir davantage.


Et ces deux tomes suivants devront être utilisés à bon escient, notamment pour corriger quelques défauts un peu gênants par moments. Face à notre trio de base, les nouvelles intervenantes manquent parfois de place, quand leurs comportements ne provoquent tout simplement pas des crises d'urticaire. Mention spéciale à l'une d'entre elles qui, sans scrupule, pousse l'une de ses camarades au vice de l'infidélité, sans ressentir une once de culpabilité. Pourtant, d'autres sujets sont soulevés par cette idée, par exemple la place du désir sexuel dans la morale, mais ce premier volume ne va pas tellement plus loin. Globalement, pas mal de thèmes sont mis sur le tapis mais peu sont développés. C'est un point sur lequel on se montrera attentif sur la suite, car, évidemment, c'est sur la globalité de la série qu'All we need is love sera à juger.


Malgré ces petites lacunes, ce premier volet se suit avec un grand intérêt. Les idées sont là, les personnages montrent une véritable identité pour les principaux, et donnent envie de les suivre sur deux tomes encore. Inutile toutefois d'espérer des scènes de sexe osées, celles-ci sont discrètes quand elles ne sont pas juste invisibles, et le récit de Shuninta Amano cherche surtout à parler de ses personnages et de la question de l'amour d'une manière générale.


Visuellement, la mangaka propose un travail propre. Son trait est léger, et le manque de détails par moment apporte une patte épurée qui colle avec le ton du récit. Celle-ci sait servir son humour graphiquement, aussi les quelques apparitions « chibi » des jeunes femmes donnent une fraîcheur qui permet de rire entre quelques scènes sérieuses. Car ce qu'on ne reprochera pas à ce premier tome, c'est son rythme et l'efficacité de son déroulement.


Côté édition, le travail de Taifu est fidèle à lui-même : un papier de qualité, une traduction de Nesrine Mezouane efficace, et l'appréciable présence de pages couleur eu début du volume.


Globalement, ce premier tome d'All we need is love est donc une bonne lecture. Malgré quelques points noirs et personnages qu'on aimerait baffer, le titre a des idées et cherche à amener un propos, seul le temps lui permettra de les développer comme il se doit. Parmi le peu de yuri que nous pouvons lire en France, la série de Shuninta Amano est bien partie pour se montrer efficace, à condition que ses thématiques et sa portée sociale soient amenées jusqu'au bout.


Critique 1


Un nouveau yuri en France ! Toujours un vrai plaisir d’en voir arriver. Pourtant, c’est avec un peu d’appréhension qu’on le lit, puisque les dernières licences ne sont pas forcément réussies (Shoujo sect par exemple). On se plonge ici dans la vie étudiante. L’héroïne, Ruki, est en première année à l’université. Elle n’a jamais eu de relation amoureuse, ne considère pas les garçons comme son principal intérêt. Elle ne recherche pas un copain à tout prix, elle n’a pas comme but de sortir avec quelqu’un. Ses deux amies sont bien différentes d’elle, qui veut réussir ses projets à la fac et travailler pour réussir sa vie. Sachi a un copain et passe son temps au téléphone avec lui, à tout prévoir en fonction de lui et lui demander son autorisation pour tout et n’importe quoi. Un comportement qui dégoûte Ruki, d’autant plus qu’elle se sent jalouse que Sachi prête autant d’attention à son copain. Fueko, elle, passe son temps à dormir et se moque de tout, apparemment. En rencontrant un trio improbable, Asuna, Remia et Meru, les trois amies vont voir leurs vies bouleversées. Ruki va commencer à apprendre ce qu’est une relation, sexuelle sinon amoureuse, et se poser des questions quant à ses sentiments notamment envers une jeune fille qu’elle a rencontrée il y a un moment et qui lui avait tendu la main dans un moment difficile. C’est une histoire d’amour, de disputes, de malentendus, de sexe et d’émotion. Les jeunes femmes à peine adultes se perdent dans leurs émotions, leurs envies et leurs habitudes. Rien n’est simple à cet âge, et c’est grâce à un projet de faculté qu’elles vont partir en vacances ensemble pour se rapprocher, se comprendre, partager et en sortir plus fortes. Les six jeunes femmes seront rapidement sept (Maasa sort de nulle part) à se partager entre elles.



Cela aurait pu être une belle histoire de conflits, de questionnements dans un quotidien en perdition, à cause d’une société qui met trop de poids sur l’importance de l’amour et de l’épanouissement. Ce premier tome aurait pu être réussi, s’il n’y avait pas eu une fois de plus l’idée de faire coucher tout le monde ensemble. Récapitulons. Ruki est amoureuse de Sachi, mais couche avec Remia en deux secondes alors qu’elle vantait les non-mérites d’une relation. Sans que l’on comprenne pourquoi elle cède. Peu importe. Sachi est dévouée à son petit copain et s’écrase, livrant une bien triste image de la femme. Asuna est en couple avec Fueko, mais, comme cette dernière n’aime pas faire l’amour, Asuna couche allégrement avec Meru pour se défouler alors que celle-ci semble l’aimer sincèrement. Vous avez suivi ? Ce n’est donc qu’une vaste blague, surtout au début où l’on voit les filles parfois nues par groupe de trois, sur un lit, nonchalantes. Est-ce la seule vision de la femme qu’il était possible de donner ? Des filles qui se laissent guider par leurs désirs ou une sexualité pas forcément assumée et encore moins en lien avec leurs sentiments ? Tromper sa copine n’est pas grave si celle-ci n’aime pas faire l’amour. Autant de messages qui ne rendent pas vraiment honneur aux femmes, même aux jeunes adultes un peu perdues. Il y a une nonchalance et une décontraction chez Asuna, Remia et Meru que l’on réprouve et qui a du mal à passer dans le récit. C’est décevant, c’est peu intéressant et absolument pas pertinent.

Les graphismes sont dans la moyenne. Le côté parfois anguleux et maladroit du trait durcit les visages des filles, ce qui est intéressant dans un yuri et casse la douceur qui y est souvent liée. Les filles ne se ressemblent pas physiquement, et pourtant l’auteur parvient à nous embrouiller dès le début en ne les présentant pas clairement et en les faisant arriver toutes en même temps dans le récit. Il manque pas mal d’arrières plans et de détails, mais le côté visuel du manga reste dans la moyenne et à part quelques soucis d’expressivité, rien de bien marquant. Toutefois, on garde une impression assez mitigée du manga, qui ne nous ravit pas et c’est bien dommage pour un yuri de plus qui va tomber dans les lectures tout juste passables. Rien à retenir, donc.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

14 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
13 20
Note de la rédaction