Akane-banashi Vol.8 - Manga

Akane-banashi Vol.8 : Critiques

Akanebanashi

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 16 Janvier 2025

Chronique 2 :


Akane a atteint la finale du stage des zenza de l'école Arakawa, qui a une grande importance pour elle: non seulement le vainqueur parmi les quatre finalistes pourra participer au spectacle organisé par maître Ikken, mais en plus notre héroïne est bien décidée à atteindre le grade de shin'uchi au sein de l'école Arakawa pour prouver à tout le monde à quel point son père Shinta était doué. Et pour ça, entre les trois hanashis que Maikeru a proposé de lui apprendre, la jeune fille a choisi celui-ci qui s'éloigne le plus de son "nin" : "Kawarime", une histoire jugée difficile pour une jeune comme elle, qui la sort totalement de sa zone de confort, mais avec laquelle elle semble certaine de pouvoir mettre en lumière l'héritage de son paternel. Sa représentation lui donnera-t-elle raison ?

Il faudra attendre la captivante dernière partie du tome pour le savoir, puisque notre héroïne est la dernière des quatre finalistes à devoir passer, et qu'avant elle il reste Kaichi et Hikaru. Et alors que ce schéma linéaire du tournoi aurait pu vite tomber dans quelque chose de trop convenu et redondant, il n'en est en réalité rien, tant les auteurs brillent ici dans leur mise en valeur du rakugo et, plus encore, des personnages.

Ainsi assiste-t-on d'abord, tour à tour, à deux représentations qui, en plus d'être riches dans l'abord des histoires en question, de leurs spécificités et de ce qu'elles représentent, mettent surtout en valeur deux manières de voir, d'interpréter et de vivre le rakugo. Tout d'abord, à travers un Kaichi qui tire profit de son expérience d'ancien commercial pour faire sourire avec franchise, pour placer la joie du public au-dessus de tout, quitte à mettre totalement au second plan le regard des juges. Ensuite, via une Hikaru qui a fait d'Akane sa principale rivale, qui est motivée par l'envie de devenir meilleure qu'elle et par sa rage de gagner en tant que femme, et qui est prête à se servir de ses propres armes spécifiques (ses changements de voix en tête), un peu comme un électron libre, pour montrer tout ce qu'elle a appris et à quel point elle a progressé depuis le prix Karaku. loin d'être de simples "adversaires", ces personnages ont ainsi chacun leur propre développement, que les auteurs renforcent avec quelques détails pertinents sur leur passé.

Mais non contentes d'êtres passionnantes à suivre, les représentations de Kaichi et de Hikaru sont encore plus intéressantes à travers le regard d'Akane, qui pourrait en tirer encore quelques leçons, voire leçons de vie. Nous laissions effectivement notre héroïne en pleine introspection, devant se questionner à la fois sur quel genre de rakugoka elle est et sur comment elle voit son père aujourd'hui en tant qu'artiste. On la sent alors réfléchir de plus belle au rythme des représentations des autres concurrents, jusqu'à ce qu'arrive sa propre représentation. Trouvera-t-elle ses réponses au bout du chemin ? "Kawarime" lui fera-t-il passer un nouveau cap dans sa progression ? On vous laisse le soin de le découvrir, mais une chose est déjà sûre: alors que l'on attendra impatiemment le résultat définitif du tournoi dans le prochain tome, dans ce volume-ci Yuki Suenaga et Takamasa Moue séduisent à la fois dans leur abord assez poussé des richesses du rakugo, dans les développements des personnages gravitant autour d'Akane, et dans la poursuite de l'épanouissement de leur irrésistible héroïne. Du très bon, en somme !



Chronique 1 :


La finale du stage des zenzas est sur le point d’avoir lieu, une épreuve qui opposera Akane à Hikaru et Kaichi. Plus que décrocher son ticket d’entrée pour participer au spectacle de maître Ikken, la jeune fille veut saisir cette opportunité pour montrer quel type de zenza elle souhaite devenir. Pour cela, elle apprend de Maikeru un hanashi des plus particuliers, Kawarime, l’histoire qui avait valu une recommandation à son père. Si remporter la victoire avec un tel récit n’est pas chose aisée, c’est en comprenant ses racines et en performant son héritage qu’Akane compte se distinguer malgré la rude concurrence.

Respectant ses racines dignes du manga d’action et de sport, Akane-banashi s’approche du dénouement de ce véritable tournoi entre zenzas, une compétition qui oppose Akane à certains anciens rivaux, mais aussi à d’autres adversaires récemment présentés. L’avantage étant que la structure évidente de ces concours, qui consiste à faire se succéder les conteurs d’histoires, est parfaitement en phase avec l’idée des tournois qui opposent les concurrents pour mieux les distinguer. De manière évidente, la finale aborde chacun des adversaires de l’héroïne avant de s’intéresser à Akane elle-même, véritable clou du spectacle puisque sa mise en avant permet de mettre en exergue le chemin parcouru par la protagoniste de l’histoire.

Si la structure du tome en elle-même fonctionne à merveille, c’est aussi la mise en avant successive de ces trois personnages qui nous rend captifs des événements du volume de bout en bout. Captifs, oui, car le duo formé par Yuki Suenaga et Takamasa Moue déborde de talent pour développer les trois récits, de manière à ce que l’histoire contée soit aussi intéressante que le parcours du zenza narré en filigrane. Dans cet opus précisément, c’est l’intrigant Kaichi, personnage qui ne paie pas de mine, qui nous intrigue le plus . Non pas que le moment attribué à Hikaru soit dénué d’intérêt, loin de là même puisque le parcours de la seiyû est habilement traité au même titre que ses origines mènent à une prestation qui se distingue des autres. Et c’est là le tour de force de ce tome, aspect déjà présent précédemment : les spécificités de chacune zenza sont telles des pouvoirs, des capacités que chacun adapte avec talent à sa prestation. C’est en ce sens que Kaichi et Hikaru sont rendus aussi habiles que captivants, ce qui créer alors une sacrée rivalité avec Akane.

Le fait que l’héroïne intervienne en dernier n’a donc rien d’une surprise sur le plan narratif. Néanmoins, sa prestation est à la hauteur de nos attentes tant elle développe le parcours de la jeune fille et raconte une vraie histoire autour de ses origines, de son vécu et de sa manière d’appréhender son héritage. Un héritage qui constitue l’enjeu de l’histoire depuis son tout premier chapitre, aussi créer un vrai fil rouge autour de cette notion de transmission est un vrai tour de maître de la part des auteurs.

Alors, derrière une structure à la foi extrêmement classique, mais on ne peut plus légitime, Akane-banashi offre un 8e volume aussi fort que saisissant. Les prestations donnent lieu à de vrais développements de personnages et à l’expression de talents qui donnent de la profondeur au casting, tandis que l’héroïne elle-même nous bluffe par son épanouissement qui va de pair avec un art qu’elle manie avec subtilité et humanité. Certes dépaysant par son sujet principal, mais réconfortant par son cheminement narratif, le manga ne contredit pas sa qualité avec cet opus.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

16.25 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs