Akane-banashi Vol.2 - Manga

Akane-banashi Vol.2 : Critiques Visez plus haut

Akanebanashi

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 06 Décembre 2023

Chronique 2 :


En attendant d'enfin pouvoir devenir officiellement zenza au sein de l'école Arakawa, Akane, pour le bien de sa progression en tant que future rakugoka, a été confiée par maître Shiguma aux bons soins de Kyoji, disciple chargé d'encadrer ses pairs. Le très sérieux jeune homme a même laissé notre héroïne faire sa première partie lors d'une représentation, mais le résultat espéré par Akane ne fut pas là: pleine de confiance après ses premiers essais très réussis, l'adolescente a, cette fois-ci, eu le sentiment que même si le public s'amusait, il manquait quelque chose. Confiée par Kyoji à un izakaya où elle est en contact direct avec les clients, la jeune fille a-t-elle compris, suite à cette petite expérience, ce qui lui a fait défaut ?

Après un premier volume très facilement emballant, le début de parcours d'Akane vers la voie de rakugoka de génie et vers Issho se poursuit essentiellement ici au fil de trois grandes étapes ayant chacune des choses à apporter à la jeune fille, la première des trois étant une représentation dans une maison de retraite où l'adaptation au public devient alors cruciale. Après ça, il lui faudra affirmer son choix d'orientation au lycée auprès d'une enseignante au premier abord butée et persuadée que prendre la classique voie des études supérieures est le droit chemin à suivre, puis se préparer à participer à un concours de rakugo étudiant qui installe d'emblée de nombreuses promesses,au vu de certains autres participants de choix et du président du jury ! Si bien que dès le départ, ledit concours a de quoi stimuler les attentes en vue du troisième tome.

Ces étapes ont beau être somme toute assez rapides, les auteurs parvient à chaque fois à y insuffler du rythme et de la clarté, afin de bien faire ressortir chacune des avancées et petites évolutions d'Akane. Ces évolutions passent, bien sûr, par des petites découvertes qu'elle fait en même temps que nous, lecteurs, et qui sont autant d'occasions de mettre en avant certaines spécificités de l'art rigoureux du rakugo: parvenir à sonder l'ambiance d'une salle pour cerner le type de public, créer des contacts visuels et s'intéresser à ce public pour attirer son attention, installer un rythme en jouant dessus par la suite... mais c'est aussi en observant ses camarades de rakugo que l'adolescente a de quoi cerner des choses, notamment sur la façon de bâtir son propre style en tant que rakugoka, à l'image d'un Kyoji misant tout sur un ton ultra sérieux en toutes circonstances, et d'un Koguma s'appuyant sur tout son savoir pour comprendre en profondeur les histoires de rakugo. En filigranes, les auteurs s'appliquent également, une nouvelle fois, à nous faire découvrir vite et bien les grandes lignes de différents hanashi, les récits classiques du rakugo, tels que Kohome, Sanbo Ichi Ryozon ou Tenshiki.

Appuyée par le dessin toujours aussi expressif de Moue, la lecture défile toute seule, non seulement grâce au rythme et à l'immersion assez prenante dans l'univers du rakugo comme déjà dit, mais aussi grâce à une héroïne assez irrésistible dans son genre: ce qui devrait intimider Akane l'excite, elle affiche toujours autant de détermination et de passion, et les moments où elles pourraient atteindre une limite voire se décourager la passionnent de plus belle. Dans ces conditions, il est assez difficile de ne pas se laisser emballer par son début de parcours, au fil d'un deuxième opus confirmant le charme et l'entrain du premier tome !



Chronique 1 :


Suivant les conseils de Kyoji, son ainé, Akane est partie se perfectionner au travaillant à l'Umi, un izakaya où la clientèle variée a permis à la jeune fille de peaufiner son attention d'autrui. C'est lors d'une représentation dans une maison de retraite qu'elle va devoir montrer ses progrès. Et, justement, quoi de mieux que des spectateurs âgés pour solliciter le sens du partage avec le public ?

La très bonne entrée en matière d'Akane-Banashi, par le premier volume, ne laissait aucun doute quant à l'équilibre dans le duo formé par Yuki Suenaga et Takamasa Moue. D'un côté, l'art de présenter le monde du rakugo et les enjeux de l'histoire de manière fluide, et de l'autre une mise en dessin rythmée et expressive de ces éléments théâtraux.Mais parce que les éditions Ki-oon ont publié les deux premiers opus en simultanée, voilà l'occasion pour le lectorat francophone d'en découvrir davantage d'une seule traite. Est-ce que l'excellente première impression se confirme dans cette suite ? Assurément, oui.

Après le séjour d'Akane à l'izakaya, qui s'apparentait à une véritable session d'entraînement, le moment est venu pour nous de découvrir les résultats, mais aussi d'apprécier une prestation de la part de Kyoji lui-même. Le premier segment du volume est assez évident en termes de cadre, mais la forme comme le fond demeurent habiles tant l'immersion dans les enjeux du rakugo est approfondie, et la manière pour le mangaka de dépeindre encore plus densément les représentations réussie. Puisque le titre répond aux codes du manga initiatique, mais dans un secteur artistique, on sait globalement à quoi s'attendre, ce qui n'empêche jamais l'œuvre de nous porter par son rythme, de nous intriguer par son thème, et de nous amuser par les démonstrations de rakugo des personnages.

Dans un second temps, les choses semblent s'accélérer pour Akane qui, tout en passant sous la tutelle d'un autre des apprentis de Shiguma Arakawa, en vient à porter un nouvel objectif directement lié au fil rouge de l'histoire. Les auteurs choisissent donc de piocher un autre élément des récits initiatiques classiques, celui du tournoi, ce qui sera certainement l'occasion de développer davantage le cadre de l'intrigue via de nouveaux personnages. Et ça ne manque pas : la dernière partie de l'ouvrage coche les différentes cases de ce type de compétition en apportant de nouveaux rivaux, et en imposant à Akane une condition pour l'emporter dignement. Mais encore une fois, le classicisme de la construction narrative n'empêche jamais le manga de captiver. Car pour ces divers personnages qu'on attend de voir se confronter à l'héroïne, et pour les enjeux plantés, on a clairement hâte d'en lire davantage.

Et entre deux grands segments, le récit prend aussi le temps de se poser, de s'intéresser au quotidien lycéen de l'héroïne, et d' aborder sa pratique de prédilection sous l'angle de l'avenir professionnel. Opposer le rêve de l'adolescente au pragmatisme des adultes revient à aborder une idée loin d'être nouvelle, mais particulièrement pertinente au sein d'Akane-Banashi, une histoire qui a débuté par l'échec du père de l'héroïne. Yuki Suenaga reste donc sur de bonnes idées, peu importe l'orientation du récit, et prouve sa maîtrise des codes comme celui de la narration.

En somme, la grande amorce de l'œuvre aura su nous convaincre, le manga de Suenaga et de Moue ayant tout le potentiel pour rester dans cette bonne direction, et nous épater encore davantage. C'est en tout cas tout le bien qu'on espère à la suite d'Akane-Banashi !


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs