Akane-banashi Vol.11 : Critiques

Choisis par Chocho et Asagao pour aider ce dernier à préparer sa cérémonie de passage au grade de futatsume, Akane et Karashi se donnent tous les deux à fond, et en viennent même à impression le futur futatsume qui, à terme, devra choisir l'un des deux pour assurer la première partie de son spectacle. Tandis qu'Akane étoffe son répertoire, Karashi, lui, impressionne en élargissant ses compétences où il prend exemple sur Enso de l'école Sanmeitei, loin de la période où il revisitait à sa sauce les classiques. Malgré le talents de deux prétendants, Asagao ne peut évidemment que choisir Akane, au vu de tout ce qu'elle a montré dans le précédent volume pour attirer du monde à la cérémonie. Et cette première partie pourrait bien être encore plus importante qu'Akane ne le pense puisque la célébration de passage doit notamment accueillir aussi Taizen Arakawa, l'un des quatre piliers de son école, ce qui pourrait être là une nouvelle opportunité inespérée de recevoir la recommandation qu'il lui faut pour elle aussi passer au grade de futatsume !

Autant dire que dès le début de ce volume, les enjeux montent encore d'un cran en vue de la fameuse cérémonie où Akane devra tout faire pour briller et convaincre Taizen de la recommander... alors même que la tâche ne s'annonce pas du tout facilement, en premier lieu pour ce que l'on nous dit de ce pilier de l'école Arakawa: non seulement il est un disciple de maître Zenshô qui déteste maître Shiguma et qui va alors tout faire pour mettre des bâtons dans les roues de notre héroïne, mais en plus il n'a recommandé personne depuis qu'il fait partie des quatre piliers. Pourquoi donc ? C'est ce que l'on va, entre autres choses, découvrir dans ce volume où Taizen, derrière sa façade sévère et impitoyable, se révèlera être un homme un peu plus tourmenté que cela depuis la fameuse affaire ayant amené à l'injuste expulsion de Shinta. Entre le rapport qu'il a avec le père d'Akane et le sentiment de culpabilité qui le ronge depuis toutes ces années, on cerne mieux pourquoi il est devenu si intransigeant envers les autres et surtout envers lui-même... Alors, cela va-t-il bientôt changer avec la future représentation de notre héroïne ?

Pour ça, Akane devra assurer le spectacle et les rires pendant sa première partie, et devra alors avant tout progresser encore sur un nouveau créneau. Au coeur de sa future représentation, "Tanusai", un zenza-banashi qui selon Chocho pourrait prendre une place toute particulière dans son répertoire... toutefois à une condition: qu'elle sache y mettre pleinement en valeur son "nin" et exploiter totalement ses capacités, ce qui doit passer par une chose qui lui manque encore: oser prendre davantage de libertés et voler de ses propres ailes. A ce titre, la jeune fille devra suivre des entrainements aussi atypiques que nécessaires, à commencer par le besoin d'arrêter de parler le dialecte d'Edo pour, ensuite, mieux forger un vocabulaire et une intonations qui lui seraient propres. Bien dynamisé par le caractère déterminé et positif d'Akane et par certaines interactions très animées avec son entourage (en tête les quelques taquineries envers Asagao qui amusent facilement), l'ensemble se révèle prenant, jusqu'à ce qu'arrive enfin la fameuse cérémonie dans les dernières dizaines de pages.

A l'arrivée, les mangakas redynamisent de plus belle les enjeux, au gré des nouvelles progressions entraînantes d'Akane, de sa nouvelle chance de peut-être recevoir la recommandation qui lui manque malgré les obstacles sur sa route, et des développements réussis autour de certains personnages comme Taizen. On attendra alors avec une impatience folle la suite de ce spectacle qui commence à peine et qui, mine de rien, pourrait secouer le monde du rakugo d'Edo au vu des différentes personnalités qu'il rassemble !