Akaboshi Vol.1 : Critiques

Akaboshi - Ibun Suikoden

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 31 Août 2011

En l’an 1112, la Chine est sur le point de connaître le déclin des Song. Après deux siècles de règne pour cette dynastie, le pays est en proie à la misère et à la pauvreté, entraînant son lot de corruption et de banditisme. Il est grand temps que quelqu’un mette un coup de pied dans la fourmilière ! Une rumeur enfle depuis quelques temps, celle de l’existence d’un groupe extérieur aux frontières, des bandits réunis sous la bannière de la Taiten-Gyôdô, prêts à restaurer l’ordre dans ce vaste empire. Mais pour cela, ils devront être cent huit combattants, pas un de plus, pas un de moins ! Et c’est un certain Taiso qui est censé réunifier tout ce beau monde…

En cette fin d’été 2011, Tonkam nous gratifie d’Akaboshi, titre tout droit sorti du célèbre Shonen Jump ! Une nouvelle alléchante ? Pas si sûr, lorsque l’on découvre que la série se terminera au bout de trois tomes seulement, laissant présager un arrêt de l’histoire pour cause d’impopularité dans le magazine… Pourtant, le concept de base a de quoi séduire : à l’instar d’Hoshin, de Saiyuki ou même, dans une moindre mesure, de Dragon Ball, Akaboshi est une adaptation d’un des grands classiques de la littérature chinoise. Il s’agit ici d’Au bord de l’eau, roman écrit durant la dynastie Ming, et qui a connu de nombreuses adaptations, la plus célèbre étant la série de rpg des Suikoden. Aussi, s’attaquer à un tel monument mille fois revisité n’est pas une mince affaire pour Yoichi Amano, mangaka encore peu expérimenté. Malgré tout, la série parviendra-t-elle à sortir du carcan du shonen anecdotique ?

Ceux qui auront pu apprécier la série Hoshin seront heureux de retrouver en Akaboshi quelques atomes crochus, notamment le décalage entre un univers antique, mâtiné de fantastique et d’ésotérisme, et les attitudes délirantes des différents protagonistes, nous ramenant dans une ambiance contemporaine. Il est également intéressant d’observer que les deux titres puisent chacun dans les codes shonen à la mode au moment de leur parution. Hélas, cette comparaison se fait à la défaveur d’Akaboshi, aux personnages un peu trop stéréotypés pour convaincre. Le caractère « jemenfoutiste » de Taiso, amusant dans les premières pages, finit par agacer par sa redondance, Suiren se cantonne bien vite à un rôle de faire-valoir, sans oublier les rôles de l’ami baraqué et du rival taciturne. Si certains tirent toutefois leur épingle du jeu, la suite laisse déjà présager d’une multiplication des visages ! Finalement, les codes shonen trop présents viennent occulter l’ambiance historique pourtant prometteuse, sans toutefois que l’ensemble ne soit trop pénible à suivre. L’histoire nous rappellera par moment un titre comme Fairy Tail dans certains de ses rebondissements et son esprit propice au fun avec quelques gags bien sentis. Au final, si la lecture reste relativement plaisante, le manque d’originalité de l’ensemble ne permettra pas à la série de tirer son épingle du jeu pour l’instant… Un constat impardonnable, dans le dur monde du Jump !

Graphiquement, Yoichi Amano s’en tire plutôt bien, avec un style rappelant par certains points celui d’un autre Amano, prénommé Akira (auteur de Reborn). Les différents personnages profitent d’un certain charisme et sont identifiables au premier coup d’œil. Leurs tenues sont réussies, même si cela manque de délires anachroniques à la Ryu Fujisaki. On regrettera en revanche l’absence assez fréquente des décors pour mieux nous immerger dans le contexte chinois de l’œuvre originale. Les séquences de combat restent assez dynamiques, malgré un léger manque de clarté et une narration sans grande inventivité (jusqu’au cri du nom des attaques). Bref, ici encore, le constat est assez neutre. Du côté de l’édition, rien à signaler sur le format proposé hormis, pour chipoter, un changement de couleur du logo «Tonkam Shonen » sans justification.

En conclusion, si Akaboshi offre un moment de lecture assez sympathique pour tout amateur de shonen encore peu désabusé par le genre, il ne marquera sans doute pas les mémoires du monde du manga. L’univers et le décalage avaient pourtant de quoi promettre quelque chose de plus original, mais les codes modernes semblent avoir trop fortement influence le style du mangaka. On espère néanmoins retrouver l’auteur un jour où l’autre, après qu’il ait véritablement trouvé ses marques !


Tianjun


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Tianjun
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs