Ad Astra - Scipion l'Africain & Hannibal Barca Vol.10 - Manga

Ad Astra - Scipion l'Africain & Hannibal Barca Vol.10 : Critiques

Ad Astra - Scipio to Hannibal

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 05 Septembre 2017

Sur les terres ibériques dominées par Carthage, Carthagène était considérée comme une forteresse imprenable, la cité la mieux défendue de toute la péninsule. Et pourtant, en utilisant intelligemment la marée, Scipion en a pris le contrôle en une seule journée. En apprenant la nouvelle depuis l'Italie, Hannibal a bien conscience que désormais, l'ennemi romain, après Fabius et "l'épée de Rome" Marcellus, s'est trouvé un nouveau grand nom en Scipion. Et il cerne très vite que s'il veut encore conserver une position de force, il doit régler son compte au plus vite à au moins un de ces redoutables obstacles... Mais dans la péninsule ibérique aussi, les choses continuent de bouger : suite à la prise de Carthagène, le Carthaginois  Hasdrubal Barca, petit frère de Hannibal, se met en marche et semble reculer un peu plus dans les terres ibériques au sud. Tandis que Scipion et ses troupes le poursuivent, le Carthaginois et ses alliés numides montent un camp de défense. Et alors que Hasdrubal semble vouloir camper sur ses positions, peut-être bien que son véritable plan est tout autre...


Grosso modo, ce dixième tome se divise autour de trois événements essentiels : tout d'abord le piège tandis à Marcellus par un Hannibal déterminé à redonner confiance en son camp, ensuite un retour en Ibérie pour la bataille de Baecula opposant les forces de Scipion à celles de Hasdrubal, et enfin la bataille du Métaure où, grâce à un pacte passé avec Scipion, Néron pourra peut-être enfin prendre sa revanche sur un vieil ennemi... Tout ceci couvrant encore une assez vaste période de la guerre : les années 208 et 207 avant av. J.-C.


Ici, la principale petite pointe de déception vient du fait qu'en couvrant en seulement un tome toute cette période pourtant marquée par quelques morts importantes, Mihachi Kagano va légèrement vite en besogne sur la première partie et la troisième partie du tome. 


L'affrontement décisif entre Hannibal et Marcellus parvient tout de même à dégager efficacement toute la puissance du général romain qui ne lâche rien, mais l'ensemble paraît presque trop simple pour Hannibal quand on sait toutes les difficultés que Marcellus a pu lui poser par le passé. Néanmoins, on attend de voir quel rôle aura Bandius plus tard, puisqu'il est désormais chargé d'une mission.


Quant à la bataille du Métaure, elle est bien préparée par l'auteur qui sait y faire ressortir les importants enjeux ainsi que le désir de revanche de Néron, et elle s'avère très plaisante à suivre grâce aux stratégies des deux camps et au talent de l'ennemi carthaginois pour exploiter le terrain, mais il est dommage que la toute dernière ligne droite soit là aussi si brève. Et en plus, les lecteurs ne connaissant pas les événements historiques à l'avance seront allègrement spoilés par une couverture pas très maligne.


Dans le milieu du volume, la bataille de Baecula, elle, est passionnante, car elle témoigne déjà du sens stratégique de Hasdrubal, contraignant Scipion à se méfier. Le Romain doit non seulement prendre garde aux armes de jet comme les javelots et l'infanterie, mais il doit aussi se méfier de la garde royale de Numide emmenée par le prince Massinissa lui-même, allié de premier choix de Hasdrubal... Mais jusqu'à quand? Car en réalité, le Carthaginois a d'autres projets en tête. Bien sûr, on retient à nouveau l'intelligence de Scipion qui cerne la situation : après avoir fait preuve d'audace à Carthagène, ici il sait qu'il doit être patient. Mais cela risque bien de servir le réel objectif de Hasdrubal, dont l'aspect assez fourbe, où il n'hésite pas à se servir de ses alliés comme de simples appâts, témoigne aussi d'une certaine intelligence de guerre. Pour Scipion, un impair semble alors au programme... mais peut-être bien que celui-ci était déjà prévu dans ses plans ! 


Malgré quelques passages un peu trop rapides, Ad Astra continue de séduire, surtout grâce à sa fidélité historique prononcée, aux visuels qui sont toujours intenses quand il le faut, et à l'importance stratégique qui reste très bien rendue.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction