Abyss Azure Vol.3 : Critiques

Pour permettre à sa précieuse amie Ryû et à l'humain transformé en sirène Yuki de vivre leur amour, Jo les a laissés partir en direction de l'île des sirènes, décrite par Érigéron comme un futur paradis. Seulement, notre héroïne, qui s'est laissée emprisonner par la police des sirènes afin d'échapper à l'emprise d'Érigéron, reste très inquiète, d'autant plus que l'odieux Maya est de mèche avec lui. Qui est vraiment ce ministre ? Que cache-t-il derrière sa fameuse "île des sirènes" ? Est-ce vraiment un bonheur idéal qui attend Ryû et Yuki là-bas ? Pour tenter de le découvrir, Jo va devoir agir, enquêter et se révolter. Et pour ça, elle pourra compter sur certaines aides parfois très surprenantes...

La très charmante aventure Abyss Azure arrive déjà à son terme, au fil d'un troisième et dernier tome qui, dans son déroulement, ne propose pas de surprise particulière: sans étonnement, il sera question de découvrir les véritables desseins de l'antagoniste Érigéron et de trouver comment l'arrêter pour sauver les principaux personnages mais aussi, tout bonnement, le monde des sirènes et celui des humains. Pour cela, il faut avouer qu'Akihito Tomi, du fait de la brièveté de sa série, va plutôt vite dans les rebondissements, quitte à ce que certains revirements de personnages et de situations apparaissent un brin expéditifs. Et pourtant, le charme opère facilement, jusqu'au bout.

Cela, on le doit en premier lieu aux qualités déjà vues dans les précédents volumes: la narration soutenue et assez claire de l'auteur amène un souffle constant, ses visuels restent d'une beauté folle en continuant aussi de jouer par-ci par-là sur l'immensité et l'obscurité sous-marine, Jo n'en finit jamais de brûler nos rétines par son charisme même quand elle est dans des situations délicates, et le lien fort qui l'unit à Ryû et à Yuki est assez bien mis en valeur jusqu'au bout, chacun de ces trois-là étant prêts à tout pour les deux autres.

Mais il faut ajouter, à ces belles qualités, certaines idées intéressantes, même si elles sont vraiment survolées. Derrière les plans mégalomanes d'Érigéron qui veut exploiter l'opposition entre humains et sirènes à ses propres fins personnelles, il y a l'abord rapide mais bien présent du fait que la mer n'appartient à personne et que chaque espèce doit apprendre à cohabiter en en tirant le meilleur et en la respectant. Et puis il y a cette conclusion, qui pourra apparaître frustrante pour une partie du lectorat car elle n'est pas totalement idéale, et qui s'avère pourtant intéressante (et plus forte qu'un banal happy end total) dans ce qu'elle dégage sur le possible futur entre humains et sirènes.

Au déroulement un peu rapide, parfois facile et souvent classique, répondent les qualités visuelles et narratives de l'auteur, l'attachement acquis pour ses principaux personnages et certaines idées intéressantes. Akihito Tomi accomplit alors bien l'essentiel dans le tome final d'Abyss Azure, et à l'arrivée une chose est sûre: l'exquise Jo va beaucoup nous manquer.