Abus & Plaisirs : Critiques

Kyôjyo Kanraku

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 16 Avril 2020

Avec Abus & Plaisirs, recueil X paru au Japon aux éditions Futabasha en 2018 sous le nom Kyoujyo Kanraku, les éditions Hot Manga nous proposent de découvrir la toute première publication papier professionnelle de Deinoji, un auteur de hentai également connu au Japon dans le milieu amateur sous les pseudonymes DPC ou Ikebukuro DPC. C'est d'ailleurs sous ce dernier nom que les héroïnes d'Abus & Plaisirs sont nées, puisque le mangaka explique dans sa postface qu'ici, il a voulu transposer dans notre monde contemporain des Héroïnes qu'il a initialement crées pour des doujinshi de fantasy.

Commençons donc par parler des histoires de ce recueil. Alors... euh... voilà. C'est tout. Car concrètement, il n'y a pas un semblant d'histoire ici, chaque chapitre reposant sur la même chose: une demoiselle, pour x raison, se retrouve manipulée par des bandes de voyous qui vont la faire chanter, notamment à coups de photos, pour en faire ce qu'ils veulent jusqu'à les briser et en faire de simples esclaves sexuelles. Le point commun de tous ces récits : on n'a là que du viol collectif bourrin, où les pauvres jeunes femmes se feront détruire dans tous les sens. Au moins, la jaquette et plus encore la quatrième de couverture ne mentent aucunement sur la marchandise.

Juger ce genre de hentai est toujours difficile. A titre personnel, j'ai horreur des récits de viols et de psychologies brisées, hormis quand il y a éventuellement d'intéressantes trouvailles visuelles ou narratives dedans (comme ce fut le cas à mes yeux, il y a quelques années, du recueil Sex Infinity d'Erect Sawaru chez Taifu Comics), ou qu'il y a des choses à raconter (comme dans l'incontournable Métamorphose de Shindo L). Mais je peux comprendre que ça trouve son public, si ça peut évacuer de sombres fantasmes. Concrètement, ici, Abus & Plaisirs remplit efficacement un rôle, celui d'offrir des récits de viols collectifs on ne peut plus primaires (vu qu'il n'y a pas d'histoires), où ça bourrine à souhait, où c'est totalement rentre-dedans et sans finesse. En somme, si vous voulez un minimum de travail de contextualisation et de sentiments amoureux, passez votre chemin, fuyez très loin. Et si vous voulez juste du bon gros sexe brutal et sans la moindre trace de morale, vous êtes à la bonne porte, d'autant plus que la plupart des héroïnes ont leur petit charme, leur petit caractère de base, de la combattive à la justicière en passant par la bad girl, la hautaine...

Visuellement... le trait bourrin de l'auteur plaira ou non, la jaquette donnant déjà une bonne idée du style. Les femmes ont des looks suffisamment variés, surtout grâce à leurs coiffures, en revanche les formes et les visages/expressions en reviennent souvent un peu au même, avec des silhouettes toujours généreuses ou très généreuses, et des têtes un brin provocantes qui finissent brisées ou en pleurs. Certaines pratiques ont le mérite de chercher un petit peu de variété, même si les choses reviendront toujours trèèès vite à des gangbangs sales où aucun endroit du corps de ces demoiselles ne sera oublié... Ce qu'on regrettera le plus, c'est le manque de diversité dans les angles de vues dans différents chapitres, des inégalités anatomiques, et des parties génitales dessinées de façon vraiment très basique.

Côté édition, c'est satisfaisant. La qualité de papier et d'impression est au rendez-vous la traduction (effectuée par un certain Dominique) fait le job en ne faisant pas dans la dentelle, et les 8 pages en couleurs sont un plus appréciable. Saluons aussi l'implication de l'auteur, qui nous offre une postface de pas moins de 10 pages où il présente notamment ses héroïnes, puis achève le tout avec un petit bonus de 2 pages revenant sur une demoiselle secondaire un peu oubliée...
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
11.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs