Abura Vol.2 : Critiques

Pris au piège dans les allées d'Aburano Koji par une cinquantaine d'hommes du Shinsengumi menés entre autres par Sanosuke Harada, les sept membres du Goryo Eji ne sont plus que six, Todo ayant sacrifié sa vie pour permettre à Suzuki et Kano de fuir depuis l'allée ouest. Tandis que ces deux-là entretiennent l'espoir d'atteindre leurs alliés de Satsuma, sur place le violent conflit se poursuit: tandis que dans l'allée est Shinohara et Tomiyama tâchent de démontrer leur complémentarité pour faire face aux ennemis, au sein de l'allée nord l'homme aux cent techniques Monai et le colossal Hattori se défendent corps et âmes, en se servant d'une porte comme bouclier pour limiter les dégâts. Et alors que Monai a l'occasion de tenter une percée pour fuir à son tour, c'est Hattori qui, bientôt, au vu de sa stature très solide et de ses redoutables techniques à deux sabres, attire face à lui de plus en plus d'adversaires...

Comme le laisse bien deviner la jaquette, en terme d'action c'est principalement Hattori qui assure le spectacle au fil de ce deuxième tome, où les auteurs rendent bien honneur au combat qu'il mena seul jusqu'au bout, avec acharnement et sans faillir, contre toute une horde d'ennemis, pour ce qui restera ensuite dans les annales historiques des affrontements au sabre. Mais bien sûr, au fil de pages où la mort rôde toujours et où des têtes vont encore inévitablement tomber, les mangakas n'oublient aucunement les autres figures animant cet impitoyable conflit, le dessinateur Sakuzo Baku ne manquant aucune occasion de les mettre en avant et d'offrir des phases d'action intenses et limpides dans les mouvements, et le scénariste Number 8 restant très rigoureux dans son abord immersif de ce bref mais important morceau d'Histoire: tout en restant fidèle aux événements connus sur ce conflit, il offre constamment ce qu'il faut d'informations bien documentées sur diverses choses: les armes de l'époque, les sabres, les techniques au sabre, les écoles de sabre, le contexte historique, les personnalités liées à l'incident (à l'image de la taupe Hajime Saitô et du ressenti qu'il a pu avoir face à son double rôle)...

En résulte une lecture toujours aussi immersive, intense, brutale et historiquement assez riche. Même quand on connaît les grandes lignes de l'affaire d'Aburano Koji, l'oeuvre de Number 8 et de Sakuzo Baku ne manque jamais d'intérêt, à la fois pour son sens du divertissement et pour ses nombreux petits éclaircissements. On attendra donc le troisième et dernier volume avec beaucoup d'intérêt !