Abomination de Dunwich (l') Vol.3 - Manga

Abomination de Dunwich (l') Vol.3 : Critiques

Dunwitch no Kai

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 11 Septembre 2024

Chronique 2 :


Devenu toujours plus méconnaissable physiquement et inquiétant dans ses desseins, Wilbur Whateley a fini par succomber aux pieds du Docteur Henry Armitage, après avoir été attaqué par des chiens de garde alors qu'il cherchait à voler le Necronomicon. C'est un soupir de soulagement pour certains, mais pas pour Armitage: Wilbur a effectivement laissé derrière lui un mystérieux journal, rédigé dans une langue inconnue et que le professeur entreprend de traduire. Bien vite, la langue à première vue incompréhensible lui semble venir de la plus haute Antiquité, et quand il perce enfin les grandes lignes du journal il comprend que le danger n'est pas encore éteint: un être inconnu se terre encore à Dunwich, "celui à l'étage" comme l'appelait Wilbur. Et au vu des écrit, tout porte à croire que le but de celui-ci et de ses congénères est voué à mener à leur perte les êtres vivants terriens ! Pour Henry, il n'y a alors pas d'autre choix que de retourner à Dunwich, pour tenter de percer les derniers sombres secrets de l'endroit et d'éliminer la menace inconnue avant qu'il ne soit trop tard...

Après un tout début de volume centré sur le décryptage du journal, non sans provoquer à Armitage quelques terrifiants cauchemars au vu de ce qu'il apprend, toute la suite et fin de cette histoire s'attelle donc à nous raconter ce fameux retour à Dunwich et ce qu'il implique. Bien vite, la tension macabre est à nouveau entretenue quand les habitants avertissent Henry et ses deux compagnons qu'ils feraient mieux de rebrousser chemin avant que Lovecraft et Tanabe ne nous proposent quelque chose de relativement moins courant dans les écrits du romancier: une véritable coopération de plusieurs personnages pour remonter jusqu'à la menaçante créature et pour essayer de l'achever. Seulement, est-ce que ce sera suffisant pour l'emporter ?

C'est à partir de là que Gou Tanabe va briller le plus, en comptant à nouveau beaucoup sur la qualité de son dessin, qui colle toujours aussi merveilleusement aux ambiances lovecraftiennes,via l'accumulation d'événements sinistres et inexplicables: atmosphère poisseuses et puante, disparition pure et simple de maisons avec leurs habitants, découverte de gigantesques traces toujours plus terrifiantes, aspect désolé des terres, nature invisible de la menace...le tout jusqu'à l'apothéose finale où certains personnages ne sont pas loin de sombrer dans la folie face à l'ample et impensable horreur qui s'étend devant eux. Et au bout de ce récit réunissant plusieurs figures et thèmes du mythe de Cthulhu et jouant même sur les dimensions, le romancier d'origine et son adaptateur manga se permettent évidemment un ultime frisson dont ils ont le secret,laissant comme toujours sous-entendre que la menace continue sans doute d'attendre son heure...

La nouvelle d'origine étant particulièrement importante dans l'univers lovecraftien et complexe pour une adaptation, Gou Tanabe avoue lui-même dans sa postface qu'il a attendu pas mal d'années avant d'oser s'y attaquer, et il a sans doute bien fait: son expérience accumulée au fil des précédentes adaptations lui permet d'offrir ici une vision tout à fait réussie, où l'on sent qu'il se régale à laisser parler son inventivité pour mettre en images, avec densité et effroi, les descriptions à la fois si riches et si vagues de Lovecraft.



Chronique 1 :


Malgré la mort du jeune Wilbur, qui n'avait plus grand chose d'humain, lorsqu'il a tenté de s'introduire dans la bibliothèque pour s'emparer d'un ouvrage interdit, l'horreur continue dans la petite communauté de Dunwich! Elle se fait même plus présente, plus oppressante, plus indicible...
Le docteur Armitage va alors tout mettre en œuvre pour déchiffrer le carnet de Wilbur et tenter de renvoyer cette horreur sans nom d'où elle vient!

Troisième et dernier volet de ce qui constitue l'adaptation de l'Abomination de Dunwich! Et c'est toujours aussi prenant et saisissant!

Si le deuxième opus s'était grandement attardé sur l'évolution de Wilbur, on va laisser de coté sur la première partie de cet ultime opus les horreurs se déroulant dans ce coin reculé qu'est Dunwich! On va passer du temps avec le docteur Armitage qui commence à entrevoir toute l'horreur que les Whateley tentent de déverser sur ce monde!
Mais rapidement on va retourner se confronter à l’innommable avec une tentative désespérée de stopper le mal grandissant!
Une traque va alors commencer, un traque où la tension ne va cesser de monter, à travers des terres désolées, ravagées par une horreur invisible...invisible mais qui laisse des traces tellement incongrues qu'il n'y a aucune peine à la traquer...encore faut il en trouver le courage!

Et puis finalement la confrontation! Et une nouvelle fois il convient de rappeler le talent de Gou Tanabe qui parvient à mettre en scène des descriptions certes impressionnantes de Lovecraft, mais surtout très vagues et bien loin de la compréhension d'un esprit sain!
Lorsque j'ai découvert la fin de cet incroyable opus, je me suis rappelé ma lecture de la nouvelle (pas si vieille puisque je l'ai relu pour l'occasion), et je me souviens très bien avoir eu du mal à me représenter ce que décrivait Lovecraft! Je me rappelle aussi avoir pensé à quel point cela serait difficile pour parvenir à mettre ça en image!
Et bien, à sa manière, avec une interprétation qui ne sera peut être pas la même que d'autres auteurs, Gou Tanabe nous offre une vision d'horreur tout à fait convaincante !

Le final du titre nous fait comprendre à quel point ce titre est une pièce majeure dans l’œuvre de Lovecraft, reliant cette nouvelle à quelque chose de bien plus conséquent, à une cosmologie dense et profonde, inquiétante et perturbante!

L'adaptation de la fin du titre est, à l'instar des deux premiers tomes, absolument parfaite! Tanabe ne trahit pas un seul instant Lovecraft et parvient merveilleusement bien à retranscrire l'horreur et l'inquiétante étrangeté de ces nouvelles!

Ainsi s'achève ce nouveau bijou de la collection "Les chefs d'oeuvres de Lovecraft", une totale réussite avec l'adaptation d'une pierre angulaire du romancier de Providence!


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

17 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Erkael
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs