Folles passions Vol.1 - Actualité manga

Folles passions Vol.1 : Critiques

Kyoujin Kankei

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 12 Avril 2010

Après « Lorsque nous vivions ensemble », on retrouve Kazuo Kamimura seul sur une histoire mettant en scène Hokusaï, le maître de l'estampe japonaise, connu pour ses vues du mont Fuji et pour être l'inventeur du terme « manga ». On y voit le maître en fin de carrière, éprouvant des difficultés pour créer, côtoyer Sutehachi, un jeune dessinateur se consacrant aux dessins érotiques, à la fois son disciple et son rival.


On retrouve bien le style graphique de Kamimura avec sa mise en page très simple, mais pourtant efficace, son dessin très stylisé, mais qui arrive à capter le regard du lecteur et à le garder. Intégrant par moment les estampes originales, Kamimura nous fait partager la vie de Sutehachi dévoré par sa passion pour le dessin et pour le sexe et ses plaisirs. Ce qui se traduit dans son travail par la réalisation d'estampes érotiques. Sutehachi est présenté comme un jeune homme vulgaire dans son comportement, recherchant avant tout le plaisir. Mais c'est aussi le cas de la plupart des protagonistes du récit. Passion du dessin et passion des sentiments. Ou plutôt passion du désir, comme pour cette femme poussant son mari au suicide pour donner sa fortune à son amant avant de se faire trahir elle-même. Les personnages de Kamimura sont laids, sans attraits, égoïstes et vulgaires, passant leur temps à se curer le nez avec les doigts.


Ces personnages déraisonnables nous donnent de plus en plus l'impression au fil des pages qu'il s'agit là d'animaux, plutôt que d'êtres humains. Difficile de s'attacher à eux, ils dégoûtent. Même si on comprend que c'est le but recherché par l'artiste. On regarde Hokusaï finir sa vie dans la déchéance, complètement imbu de lui-même, et la déchéance de ses contemporains, comme sa fille attirée par un Sutehachi lubrique et sans charme. 


Le lecteur aura donc plus de mal à se passionner pour ce titre même si la force graphique de l'auteur est là. A moins de vouloir voir jusqu'où ces personnes peuvent aller. Autre détail qui viendra desservir le manga : son prix. Le même que pour « Lorsque nous vivions ensemble » avec pourtant moitié moins de pages.


Kazuo Kamimura avait jusque là réussi à convaincre grâce à la force de son trait stylisé, que ce soit accompagné (Lady Snowblood, le Fleuve Shinano) ou seul (Lorsque nous vivions ensemble). Mais là, cette suite d'histoires mélangeant estampes japonaises, sexe et vulgarité ne parvient pas à convaincre de la même manière. 


blacksheep


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Blacksheep
13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs