A fleur de peau Vol.8 - Manga

A fleur de peau Vol.8 : Critiques

Oboreru knife

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 20 Septembre 2012

« Oui, c'est bien la couleur de ta mer, à toi. Scintillante, dorée... si belle... que je n'ai pas pu la recouvrir. »

Natsume, loin d'être le genre de filles à l'image de ses camarades de classe, est encore dans une période de transition, celle de l'après. Malgré le fait qu'elle aborde très peu les malheurs qui lui sont arrivés, il ne fait aucun doute que la jeune fille pense encore à cet épisode si traumatisant de sa vie.
George Asakura met en avant la force de Natsume, tout en n'oubliant évidemment pas le fait qu'elle soit une adolescente bien fragile. La jeune héroïne n'est pas reine de ses émotions, ni de ses sentiments. Sa vie semble s'être arrêtée ce soir de torpeur : le mannequinat, qui lui avait tant apporté, a fait d'elle une adolescente détruite. La jeune fille pense énormément à ce qu'elle a vécu, sans forcément le crier sur les toits. Elle reste seule, à penser que cette situation se débloquera d'elle-même. Natsume semble attendre, tout simplement, que le temps passe : qu'il mettra à lui seul de l'ordre dans sa vie et dans son esprit, qu'il effacera sans mal ses souvenirs atroces et lui permettra de se libérer enfin de ses démons. Mais pour l'instant, elle vit dans le passé, sans oser se l'avouer à elle-même. Natsume semble ne pas savoir comment oublier Ôtomo, ou plutôt, elle ignore comment aimer une autre personne. La naïveté de la jeune fille aura raison d'elle. Car malgré elle, Natsume tente tant bien que mal de se reconstruire, de se donner une nouvelle chance, pour avancer enfin vers le monde de demain : son monde, l'univers qu'elle aura choisi.


La mangaka continue de rapprocher les personnages de Natsume de Kô. Elle semble mettre un point d'honneur à ce que leur relation évolue et à ce qu'elle s'intensifie, ce malgré le manque de maturité des deux adolescents. Natsume et Kô sont maladroits, leur humour est parfois mal placé, mais malgré cela, ils parviennent parfois à aller au-delà de ces maladresses pour se montrer forts et surtout, sincères. Le cœur de chacun change, mais bien entendu, ce changement vaut davantage pour notre chère Natsume, qui mûrit malgré elle. La solitude lui apporte une chose : une force d'analyse qui ne cesse de grandir, mais qui se fait toutefois bien timide encore. Malgré son entêtement et son inexpérience, Natsume finit tout de même par s'avouer ce qu'elle pensait être impossible. Ces petites prises de conscience sont des témoins de son évolution, mais aussi, ils sont la preuve que la jeune fille commencerait sans doute à faire le deuil de son dernier amour.


Ce huitième volume d'À fleur de peau n'a rien d'exceptionnel. La sensation d'errance que dégage le personnage de Natsume va parfois jusqu'à nous peser, sans aller jusqu'à l'ennui. Mais George Asakura a pris le parti de faire évoluer très lentement ses personnages et les situations dans lesquelles ils se trouvent. C'est avec Natsume qu'elle bloque la situation : la jeune fille ne croit pas en l'amour, en un nouvel amour qui ferait naître en elle ne nouveaux sentiments envers un autre garçon que Ôtomo. Elle reste fermée, mais bien heureusement, des fissures se creusent dans sa carapace. Kô, lui, reste patient. La situation finira bien par se débloquer, en tout cas, c'est ce que l'on pense. Mais la mangaka se plaît à la faire perdurer, ce qui parfois nous essouffle quelque peu.
En revanche, un des seuls points positifs à ce huitième volume est cette simplicité avec laquelle l'auteure aborde chaque petite chose du monde adolescent. Les personnages sont maladroits sans être magnifiés. Ce sont juste des garçons et des filles, avec leur caractère qui leur est propre, et qui fait d'eux des personnes uniques. Les filles essaient d'être jolies, certaines en font trop, d'autres ne croient pas en elles, d'autre encore ont le cœur qui bat a chamade lorsqu'elles abordent celui pour lequel elles craquent. Les garçons, tout comme les filles, appartiennent chacun à des catégories connues de tous, mis en valeur non pas par des artifices, mais plutôt grâce à une simplicité que tout le monde côtoie quotidiennement. C'est grâce à cela que l'on continue à s'attarder sur la lecture d'À fleur de peau : un shojo qui ne transpire pas la niaiserie. George Asakura réussit à mettre en avant une simplicité, que l'on apprécie très facilement. Espérons tout de même que le scénario avancera davantage dans les prochains chapitres.


lovehina


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
LoveHina
12 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs