A Tropical Fish Yearns for Snow Vol.4 : Critiques

A l'heure où la fête de l'école démarre, Koyuki est absente: la jeune fille est malheureusement tombée malade après avoir tout donné dans les préparatifs. Et ainsi, ce qui devait être un bel événement pour nos deux héroïnes prend une tournure un peu particulière. D'un côté, on a une Konatsu qui doit gérer seule le spectacle qu'elle avait si ardemment préparé pour Honami, et qui ne peut s'empêcher de culpabiliser un peu en profitant de la fête avec Kaede et les autres. Et de l'autre côté, notre chère Koyuki, fiévreuse, se tourmente au point de vouloir essayer de s'éclipser en douce de chez elle pour aller épauler Konatsu, puis a un petit vague à l'âme en se disant que son amie peut se passer d'elle. Et quand Konatsu, inquiète, décide d'aller rend une visite impromptue à Koyuki chez elle, les circonstances font qu'une atmosphère un peu particulière se fait sentir entre les deux jeunes filles, au point de la troubler plus que jamais...

D'emblée, ce 4e tome est donc marqué par une distance entre nos deux héroïnes. Une distance qui, aussi brève soit-elle puisque Koyuki est juste absente à cause d'une fièvre, dit déjà pourtant beaucoup de choses sur le lien affectif profond qui est née entre elles deux: elles pensent sans cesse l'une à l'autre, et ressentent un manque dès qu'elles ne sont pas ensemble. Et cette distance, elle va encore tester les adolescente au fil du tome, en se faisant de plus en plus forte. Il y a en premier lieu un voyage scolaire à Tokyo pour les élèves de première, faisant que Kyouki sera absente pendant une semaine. Alors certes, la jeune fille sait qu'elle peut compter sur Konatsu pour prendre soin de l'aquarium en son absence, mais les pensées des deux jeunes filles partent vite ailleurs pendant cette fameuse semaine: elles se manquent. puis il y a une distance future et d'un tout autre calibre, quand Koyuki pense déjà que dans un an elle devra choisir son orientation, réviser pour les concours en vue des études supérieures, puis quitte le lycée et donc son aquarium et Konatsu. On est encore loin d'en être là, mais le fait qu'elle y pense déjà avec crainte dit encore beaucoup sur son affection pour Konatsu et pour l'aquarium, ce lieu qui n'appartient qu'à elles deux.

Makoto Hagino emballe tout ceci dans une patte narrative et visuelle toujours aussi agréable et, surtout, fine. Quand elle n'évoque pas les pensées de ses héroïnes, la mangaka nous invite subtilement à profiter d'une jolie métaphore autour de l'histoire de la salamandre et de la grenouille, et surtout à scruter les émotions des personnages sur leurs visages. Des émotions parfois contenues car il y a des choses qu'elles n'osent pas encore se dire, ou dont elles n'ont peut-être pas encore pleinement conscience. Tandis qu'on les suit avec attachement dans leur douces évolutions, oseront-elles se parler à coeur ouvert au bout de tout ce temps passé ensemble ? On ne peut que l'espérer, et l'on sera au rendez-vous pour le découvrir.