A L'unisson - Actualité manga

A L'unisson : Critiques

Dousaibou Seibutsu

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 02 Mars 2012

On connait Yumeka Sumono sous un autre nom, pour avoir entre autre réalisé « My Girl » et « Un bus passe », deux mangas qui ont eu un excellent accueil en France. Cette auteur s’essaye également au Boy’s Love, puisque ce one-shot date de 2001, ce qui se sent un peu sur les graphismes dont nous reparlerons. L’histoire ? Difficile d’en parler, à vrai dire. En effet, A l’unisson est d’avantage un recueil de nouvelles qu’une véritable histoire. On peut pourtant parler de Yokota et Nakagawa, qui représentent le premier couple de ce manga. Ils utilisent deux chapitres du récit, et se connaissent depuis longtemps. Mais leur douce amitié va rapidement se transformer en quelque chose de plus intime, de plus chaleureux et de plus excitant. Tout doucement, la finesse de l’amour vient mettre son grain de sel entre eux. Puis on a le droit à un chapitre sur un autre couple, à nouveau de chapitre sur un même duo, ayant pour thème la création d’un ange. Ce dernier se prend d’affection pour un bien étrange individu, et la pureté de ses ailes parait presque trop belle pour son hôte qui ne sait plus bien quoi faire avec cet être céleste à ses côtés. Encore une autre nouvelle, et c’est déjà la fin. Voilà ce qu’on peut dire sur l’histoire, qui n’est qu’une succession de clichés pris par-ci par-là, un peu au hasard et avec une certaine désorganisation.

Le style se veut totalement épuré et romantique, dans le plus bel art poétique du manga. Pourtant, les efforts de l’auteur tombent souvent à plat. La narration est distante, effacée et l’on ne voit aucune force dans les sentiments de nos personnages. Déjà, on a du mal à se souvenir d’eux pour deux raisons. La première, leur manque de charisme, la seconde est l’abondance des différents scénarios développés dans ce petit one-shot. On ne ressent donc aucun sentiment particulier, alors que l’amour ou même la tendresse devraient s’exprimer ici. On ne comprend l’évolution de leurs sentiments que par leurs paroles ou leurs pensées, sans s’y impliquer plus que cela. En effet, en tant que lecteur on se sent particulièrement détachés de la narration, ce qui nous désole un peu. En se voulant trop nuageux, le scénario nous échappe totalement et on ne comprend pas l’intérêt de la lecture, dès lors que les sentiments ne sont pas compréhensibles, pas mis en avant et absolument pas soulignés. Tout est minimaliste ici, et les paroles le sont tout autant. On s’attendait à de l’onirique, à du rêve, à de la douceur à l’état pur et on se retrouve avec une narration un peu poussive, exagérée sur le côté « léger », ce qui en devient extrêmement lourd à lire. Evidemment, on ne peut pas renier totalement cette volonté de poésie qui prend légèrement, mais pas autant qu’on pouvait le penser.

Les graphismes ont donc un peu vieillis, et on ne retrouve pas ce désordre organisé de My Girl. Ici, tout est comme dans la narration : ramené à l’état le plus pur. Mais l’auteur souffre un peu de sa simplicité, qui laisse apparente les défauts de son trait. Des imperfections, des proportions parfois en souffrance, et un manque cruel d’expressions sur les visages, sans parler des arrières plans ... souvent vides, ou ramenés à leur plus simple expression. Les visages sont parfois dessinés dans la simplicité, et les personnages se ressemblent tous avec des expressions figées et rigides que l’on n’apprécie pas vraiment. Les yeux et sourcils, voire lunettes qu’on aperçoit à travers les cheveux, les regards, tout manque de relief et de perspective, ce qui rend le visuel très plat et affreusement simple. L’édition de Taïfu est toujours dans ses clous : quelques pages glacées, une page couleur et une traduction qui n’adapte qu’à moitié les onomatopées, en laissant certaines prendre une place importante sur la page. Bref, ce one-shot n’a rien de bien palpitant et se trouve même être légèrement ennuyeux tant on manque de consistance, tant au niveau des dessins que des nouvelles mises en scène. Dommage.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs