A lollypop or a bullet Vol.1 - Actualité manga

A lollypop or a bullet Vol.1 : Critiques

Satou Kashi no Dangan wa Uchinukenai

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 22 Février 2011

Couverture attrayante, synopsis intriguant, auteur qui marche fort en ce moment par l'intermédiaire de la version papier de Summer Wars, ce Lollypop or a bullet avait beaucoup d'atouts dans son jeu pour séduire un public qui n'attendait que ça. Oui mais voila, dans les faits, on déchante assez vite !

Nagisa est une collégienne qui se tient à l'écart de ses camarades de classe. Ayant perdu son père il y a 10 ans de cela, elle vit en compagnie de sa mère qui travaille dans le supermarché local et de son frère hikikomori depuis plusieurs années. Tout ce qui l'intéresse, c'est de rejoindre les forces d'autodéfense où elle pourrait rencontrer de "vrais balles". Mais voila que débarque dans sa classe une jeune fille, enfant d'une star locale, au caractère bien étrange. A peine débarquée, voila qu'elle prétend être une sirène et qu'elle aligne mensonges sur mensonges ! A moins que toutes ces "balles sucrées" qu'elle semble distiller sans aucune réserve ne cachent en fait une réalité certaine ?

Nous voila donc en présence d'un duo d'héroïnes particulièrement atypique. D'un côté, on a Nagisa, se baladant la mine perpétuellement déprimée et dans un premier temps totalement asociale envers la nouvelle venue dans son école, ne supportant pas ce personnage venant d'un milieu aisé et se comportant comme tel. De l'autre, Mokuzu semble complètement déconnectée de la réalité et vivre dans son petit monde bien à elle. Où est la vérité dans ce qu'elle raconte ? Difficile à dire, et c'est justement sur ce questionnement que se base la plus grande partie de ce premier volume. Le problème, c'est que l'on va suivre un cheminement inverse à celui de Nagisa. Si la jeune fille se met peu à peu à s'intéresser à sa comparse, commence à éprouver une certaine amitié pour elle, de l'empathie, chez le lecteur, c'est l'effet inverse qui se produit. Tout d'abord intrigué par cette demoiselle hors normes et cherchant à percer son mystère, on s'en désintéresse petit à petit jusqu'à ce qu'elle finisse par se montrer irritante. Et cela, simplement parce que, au final, il ne s'est pas passé pas grand chose de concret jusqu'à présent. Il n'y a que la toute fin du tome qui vient quelque peu nous titiller mais, le temps d'y arriver, l'intérêt que l'on éprouvait pour le titre s'est déjà fameusement flétri.

En outre, on ne peut pas dire que l'ensemble soit particulièrement généreux en suspens et en surprises. Certes, il y a quelques interrogations qui restent pour le moment sans réponses, notamment en ce qui concerne Mokuzu mais, il faut bien l'avouer, on voit déjà plus ou moins de quoi il retourne et ce pratiquement dès le départ. De même, on voit déjà pas mal de choses, et pas forcément des plus prometteuses ( le coup des lapins pour n'en citer qu'une), se profiler à l'horizon. Du coup, à part en l'une ou l'autre occasion où Sugimoto parvient à nous étonner par la brusquerie de certains dialogues, on a tendance, non pas à s'ennuyer ferme car la lecture reste assez facile, mais à éprouver un certain désintérêt pour ce qu'il se passe sous nos yeux. On en vient à le prendre comme un divertissement abrutissant alors qu'à la base on cherche à nous transmettre un message plus fort. Sans succès ni conviction, cela dit. Qui plus est, la thématique des vraies balles et des balles en sucre, en réalité, ça nous apparait plus comme un effet de style un peu facile et dispensable qu'autre chose. En tout cas, ça n'apporte rien, sinon une bonne idée de titre, à l'ensemble.

Finalement, l'une des rares choses dont on peut se satisfaire c'est la patte graphique d'Iqura Sugimoto, toujours aussi agréable, bien qu'un tout petit peu moins maitrisée que dans sa dernière série en date. Ce qui est somme toute assez logique, A lollypop or a bullet étant sa seconde série, venant directement après Variante où l'on retrouvait encore certaines imperfections. Il n'empêche que les deux adolescentes sont mignonnes juste comme il faut et que leurs expressions mélancoliques sont assez bien rendues.

Pour ce qui est de l'édition, elle est en demi-teinte. D'un côté on a droit à des pages couleurs, une couverture fort sympathique, des extrémités de pages teintes en bleu (ce qui, si ce n'est pas du goût de tout le monde, me fait toujours plaisir) pour un rendu esthétique certain, et pas mal d'annotations ça et là. De l'autre, on a ces annotations qui disparaissent assez rapidement et une qualité de papier relativement médiocre qui vient contraster assez nettement avec le reste. Dommage !

Ce premier volume de A lollypop or a bullet constitue au final une petite déception. Peut-être en attendait-on un peu trop, en fait. Quoi qu'il en soit, on se retrouve face à une histoire au rythme lent, peuplée de protagonistes qui semblent déjà avoir offert tout ce qu'ils avaient à offrir et qui nous ont (déjà) perdu en route. Qui sait, de l'inattendu nous est peut-être réservé pour le second et dernier opus ? On y croit pas trop, à vrai dire...


Shaedhen


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Shaedhen
12 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs