3e Gédéon (le) Vol.6 - Actualité manga
3e Gédéon (le) Vol.6 - Manga

3e Gédéon (le) Vol.6 : Critiques

Dai-3 no Gideon

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 12 Mai 2020

La situation reste loin d'être idéale pour le souverain Louis XVI: son épouse Marie-Antoinette préfère fricoter avec le comte suédois Fersen, le peuple se montre toujours plus mécontent de sa situation, et Georges, décidé à avoir sa tête, se fait un plaisir d'attiser encore plus cette colère... Gédéon a-t-il encore les moyens de soutenir le roi autant dans ses soucis conjugaux que dans les décisions à prendre vis-à-vis de la population ? Rien n'est moins sûr, car à tout ceci viennent bientôt s'ajouter deux nouveaux problèmes. Au sein même de la famille du souverain, sa petite soeur Elisabeth démontre des désirs on ne peut plus sulfureux et inquiétants. Et au sein du peuple, une figure féminine de premier plan émerge pour emmener les femmes jusqu'à Versailles...

Sous la supervision historique de Satoshi Yamanaka, le mangaka Taro Nogizaka poursuit ici sa reprise de l'Histoire de la Révolution française en tâchant de rester fidèle aux grandes lignes, que ce soit dans les faits ou dans le rôle qu'ont pu avoir certains personnages. Ainsi arrive la fameuse marche des femmes d'octobre 1789, pendant laquelle des milliers de Parisiennes allèrent à pieds et armées jusqu'à Versailles pour réclamer du pain, événement que l'auteur retranscrit avec une certain désir de précision, jusqu'à même évoquer le cas un peu moins connue de la jeune Louison Chabry. Et c'est dans ce climat de tension que l'auteur place aussi au premier plan les deux figures féminines importantes que sont Elisabeth de France, soeur du roi qui vouera une loyauté e tune fidélité totales à son frère jusqu'à sa mort, et Madame Roland, révolutionnaire bien connue.

Seulement, tout ceci, Nogizaka en offre une vision à sa sauce, où il extrapole volontiers les personnages et certaines situations. Ainsi, la fidélité absolue d'Elisabeth pour son frère adoré semble surtout caché quelque chose de plus fou et malaisant, Marie-Antoinette se veut plus d'une fois un brin exubérante dans son comportement, Madame Roland se montre particulièrement haineuse et enragée... à tel point que, par moments, on peut trouver que l'auteur manque de nuances, d'autant plus que certains comportements apparaissent un petit peu gratuits. Néanmoins, Nogizaka ne fait évidemment pas ces choix sans raisons, et ils lui permettent d'extrapoler certains de ces sujets, en tête desquels ici la famille. C'est bien pour des raisons personnelles familiales, avec sa haine pour son père, que Georges souhaite précipiter le chaos, tandis qu'à son opposé, c'est l'amour de Gédéon pour sa fille Solange qui le pousse à vouloir retrouver cette dernière et, plus d'une fois, à agir. Dans ce tome en particulier, le mangaka en rajoute une couche à travers l'autre identité qu'il invente à Madame Roland (qui a un lien trèèès étroit avec Gédéon et Solange), mais aussi via la place que finit par occupe Big Motor, l'homme de main autrefois sauvé par Georges et qui lui voue sa vie... au point de le considérer comme un père, et de s'inquiéter sans commune mesure pour lui. Mais Georges peut-il seulement accepté d'être vu comme tel, lui qui rejette depuis toujours la figure paternelle ? La réponse risque d'être aussi cruelle que tragique...

Même si le mangaka en fait parfois trop dans sa façon d'exagérer certains traits (y compris visuellement avec quelques faciès qui semblent presque hors-sujet), son récit reste intrigant. Et tandis que les grandes lignes de l'Histoire se poursuivent, on est encore et toujours curieux de voir ce qui attend Gédéon, Georges et leur entourage.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.75 20
Note de la rédaction