20th century boys Vol.16 : Critiques

Avant de commencer à parler de l’histoire, parlons d’un fait tout à fait marquant et surtout inattendu de la part de l’éditeur : on a le plaisir d’admirer presque quatre pages couleurs en début de volume ! On ne l’attendait plus, à vrai dire. Un effort pareil mérite bien d’être autant mis en exergue au début de cette chronique. Surtout que le lecteur déchantera vite quand il se rendra compte que seul ce volume 16 se voit gratifié d’un tel traitement de faveur … Il serait alors de bon ton d’aller voir ce que ce tome a de si exceptionnel. Passé la première émotion, on se replonge dans le passé des personnages d’Urasawa, mais cette fois ci sous le regard d’Ami, celui qui est revenu à la vie alors qu’il était supposé mort. D’ailleurs, les deux tiers de cet opus se concentrent sur les souvenirs, et le reste ne s’attarde ni sur le mystérieux personnage de la fin du tome précédent, ni sur Ami en lui-même et sa miraculeuse résurrection. A force, cela pourra lasser certains de se complaire dans le mystère et le décodage d’indices particulièrement bien dissimulés.

La deuxième partie du manga présente encore de nouveaux personnages. Encore ? Oui, Mais Urasawa prend toujours le temps de les introduire, même si ce n’est que pour dire que quelques mots sur le mode de vie de ces deux enfants qui entrent en scène alors qu’on aimerait toujours en savoir plus sur Ami. Mais ce nouvel arrivage parait indispensable à l’histoire, puisque ces enfants permettent le retour d’un vieux personnage … Il ressurgit un peu inopinément, d’on ne sait où ni pourquoi. On serait presque fatigué de voir revenir par cycles les protagonistes du manga, si l’auteur ne savait pas jongler avec le temps aussi habilement. En effet, ces évènements se déroulent en l’an 3 après Ami, ce qui permet au lecteur, comme d’habitude, de sauter au dessus d’une période intéressante et pleine de réponses. Urasawa tire sur le fil du suspense, et sur notre impatience. Mais la révolte qui gronde contre le gouvernement actuel, dirigé par Ami, est d’autant plus intéressante qu’elle se monte en silence, en réponse à ce que d’autres ont pu faire avant eux. Comme d’habitude, un volume de qualité rehaussé par, rappelons le, l’excellente surprise de quelques pages en couleurs … Incroyable comme un détail aussi "insignifiant" peut changer un regard sur la lecture.