10 count Vol.3 : Critiques

Critique 1

Au fil du temps passé ensemble, Shirotani et Kurose voient leur relation évoluer, la thérapie se transformant petit à petit en toute autre chose... L'amour s'en mêle clairement. Les sentiments de Kurose sont clairement avoués, et ceux de Shirotani se devinent... mais ce dernier, toujours en proie à la maladie, parviendra-t-il à accepter cette situation ?

Tandis que l'avant-dernière étape de la liste est franchie un peu malgré lui, Shirotani reste rongé par ses craintes. C'est principalement cette dualité que Rihito Takarai s'applique à dépeindre dans ce troisième tome. Clairement, le mysophobe a déjà beaucoup changé, et émet toujours la volonté d'aller de l'avant pour accepter le contact des autres, par exemple en demandant de lui-même à Kurose de boire avant lui dans la même bouteille d'eau. Mais les doutes sont toujours là : la sensation de dégoût quand un tailleur doit prendre ses mesures, l'envie de désinfecter sa maison quand Kurose y pénètre, la crainte de voir le psychologue mourir parce qu'il l'a touché voire plus encore... Mais, d'un autre côté, le corps de Shirotani est le meilleur exemple de toute la contradiction entre ses tourments psychologiques et ses réels désirs. Et Kurose, bien qu'il veille sur lui de façon assez bienveillante et voit grandir sa tension sexuelle (plus d'une fois, il a clairement envie d'aller plus loin avec son patient, mais se retient), devra sans doute se montrer un peu plus ferme pour que toutes les évolutions de Shirotani se concrétisent réellement. Cela prend forme dans une fin de volume qui annonce bien de choses dans son arrivée certes un peu abrupte, mais certainement indispensable dans l'évolution du secrétaire.

Le trait de Takarai est toujours aussi fin, sa narration s'écoule calmement et clairement bien que certains passages paraissent trop rapides, et le tout sert toujours aussi bien un récit qui, pourtant, devient toujours plus explicite, toujours plus tendu sexuellement... Avec notamment certaines scènes en particulier, 10 Count confirme son statut d'oeuvre la plus "brute" de Rihito Takarai, et si cela pourrait choquer certain(e)s fans de cette mangaka habituellement beaucoup moins explicite, il faut saluer ici sa capacité à s'essayer à un autre style, d'autant que les passages les plus chauds trouvent clairement une justification dans l'histoire et accentuent encore la tension grandissante. Ajoutons à cela le petit début de réponse sur les origines de la maladie de Shirotani, et l'on obtient un volume qui poursuit de bonne manière les choses malgré les quelques passages paraissant trop rapides/survolés.

Critique 2

Shirotani a du mal à accepter jusqu’où il est allé avec Kurose. Comment cela est-il possible ? Pourquoi perd-il le contrôle de son corps ? Alors que Kurose emmène Shirotani faire du shopping pour le dédommager d’avoir sali son costume, Shirotani est pris subitement d’un désir inavouable.  Kurose sera là pour s’occuper de lui... Shirotani est tiraillé entre le désir et les blocages de son esprit. Arrivera-t-il à faire sauter ses barrières psychologiques ?

La relation entre Shirotani et Kurose continue d’évoluer et la tension sexuelle est à son comble. Shirotani est continuellement en dualité entre son désir et ses pensées. Lui qui est très organisé, très maniaque, se rendre compte qu’il ne peut avoir aucun contrôle sur son propre corps le déroute complètement. Au fil du temps passé auprès de Kurose, Shirotani franchit petit à petit certaines étapes qui sont des véritables victoires sur sa maladie.

Quant à Kurose, il prend son mal en patience. Il sait qu’il ne peut brusquer Shirotani même s’il le désire ardemment. C’est avec beaucoup de douceur et de tendresse qu’il tente de faire accepter à Shirotani que désirer un autre homme n’est pas  dégoûtant et surtout qu’il n’y a pas de risque d’en mourir. Car, oui, Shirotani est persuadé que Kurose risque sa vie s’il le touche… Cette maladie est effrayante par bien des aspects.

Rihito Takarai nous offre à nouveau un tome passionnant avec une telle tension psychologique et sexuelle.  Shirotani gagne à chaque moment passé auprès de Kurose des petites victoires sur sa maladie. Mais finalement d’où vient le commencement de cette maladie ? L’auteur amorce un début de réponse dans ce tome que je vous laisse le soin de découvrir.