Contre toute attente, la série semble déjà passer un cap puisque le tome cinq marque le premier véritable succès avec le jeu en ligne de la société qui devient numéro un et dame le pion à l’ogre Dragon Bank et son autoritaire PDG. Passés les sketch dont on a désormais l’habitude depuis le démarrage, ce qui renouvelle l’intérêt de la série à ce stade c’est la réflexion sur le nouveau statut et la reprise d’une idée-force des manga d’Ikegami (qui a donc visiblement infusé le scénario, loin de se contenter d’être un employé de luxe): le conservatisme essentiel du Japon et le conflit de générations.
Car le coup d’éclat de la Trillion game company, si grisant soit-il, rappelle bien vite à notre fine équipe que le fait d’être dotée d’un potentiel de plusieurs millions dans une économie par actions ne signifie en rien être millionnaire puisqu’il faudra commencer par rembourser l’ensemble des « business angels » qui ont aidé Gaku et Haru à monter leur boite. Déduction faite des taxes et salaires des développeurs fauchés à Dragon Bank, il ne reste bientôt plus grand chose pour fanfaronner. Haru va donc organiser un véritable » vie ma vie de … » en emmenant les cadres de la boite en séjour de luxe à Las Vegas, histoire de montrer à chacun ce qu’est être riche et s’ils y sont prêts. Comme on le voit tous les jours dans la presse économique, le destin d’une Start-up est la plupart du temps d’être rapidement rachetée par un mastodonte installé. Les dirigeants ont alors le choix entre continuer une aventure risquée mais potentiellement lucrative et reprendre ses billes et jouir d’un patrimoine très rapidement gagné.
On se doute que notre duo va sortir du cadre et continuer de faire la nique au patriarcat capitaliste du Japon, à commencer par le cher papa de la princesse Kiri qui annonce dans la foulée de son offre de rachat de la société que Haru va se marier avec sa fille! Toujours avec classe, Ikegami croque le portrait de ce dominant à sang froid qui incarne parfaitement un Japon moderne dont l’ouverture au monde n’a en rien modernisé des traditions archaïques et paternalistes. Ainsi la série prend une tournure plus intéressante sous le vernis de la série-TV populaire sur les étapes du pouvoir et du développement d’une start-up.
Toujours aussi rondement menée, Trillion Game pourrait alors caresser une ambition absente jusqu’ici et susceptible de donner un autre statut au blockbuster de deux locomotives du manga.
Lire sur le blog: https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/01/31/trillion-game-5-6/
De etagereimaginaire [143 Pts], le 07 Février 2024 à 11h47
Contre toute attente, la série semble déjà passer un cap puisque le tome cinq marque le premier véritable succès avec le jeu en ligne de la société qui devient numéro un et dame le pion à l’ogre Dragon Bank et son autoritaire PDG. Passés les sketch dont on a désormais l’habitude depuis le démarrage, ce qui renouvelle l’intérêt de la série à ce stade c’est la réflexion sur le nouveau statut et la reprise d’une idée-force des manga d’Ikegami (qui a donc visiblement infusé le scénario, loin de se contenter d’être un employé de luxe): le conservatisme essentiel du Japon et le conflit de générations.
Car le coup d’éclat de la Trillion game company, si grisant soit-il, rappelle bien vite à notre fine équipe que le fait d’être dotée d’un potentiel de plusieurs millions dans une économie par actions ne signifie en rien être millionnaire puisqu’il faudra commencer par rembourser l’ensemble des « business angels » qui ont aidé Gaku et Haru à monter leur boite. Déduction faite des taxes et salaires des développeurs fauchés à Dragon Bank, il ne reste bientôt plus grand chose pour fanfaronner. Haru va donc organiser un véritable » vie ma vie de … » en emmenant les cadres de la boite en séjour de luxe à Las Vegas, histoire de montrer à chacun ce qu’est être riche et s’ils y sont prêts. Comme on le voit tous les jours dans la presse économique, le destin d’une Start-up est la plupart du temps d’être rapidement rachetée par un mastodonte installé. Les dirigeants ont alors le choix entre continuer une aventure risquée mais potentiellement lucrative et reprendre ses billes et jouir d’un patrimoine très rapidement gagné.
On se doute que notre duo va sortir du cadre et continuer de faire la nique au patriarcat capitaliste du Japon, à commencer par le cher papa de la princesse Kiri qui annonce dans la foulée de son offre de rachat de la société que Haru va se marier avec sa fille! Toujours avec classe, Ikegami croque le portrait de ce dominant à sang froid qui incarne parfaitement un Japon moderne dont l’ouverture au monde n’a en rien modernisé des traditions archaïques et paternalistes. Ainsi la série prend une tournure plus intéressante sous le vernis de la série-TV populaire sur les étapes du pouvoir et du développement d’une start-up.
Toujours aussi rondement menée, Trillion Game pourrait alors caresser une ambition absente jusqu’ici et susceptible de donner un autre statut au blockbuster de deux locomotives du manga.
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/01/31/trillion-game-5-6/