Jeu Video - Actualité manga

Le test du jeu video:

Publié le Mercredi, 15 Novembre 2017

Lancée en grandes pompes en France en 2016, la licence Yo-kai Watch a facilement su conquérir les cours de récré, voire plus encore, via le jeu vidéo, le dessin animé diffusé à la télévision, le manga, et bien sûr les nombreux jouets. Un démarrage réussi, mais qui, côté vidéoludique, avait encore besoin de confirmer suite au premier jeu Yo-kai Watch, qui était concrètement très sympathique mais qui souffrait de quelques défauts et limites trop évidents. Afin d'asseoir rapidement le bon lancement de la licence dans notre pays, il a été décidé de l'enrichir de nouveaux opus dès 2017. Ainsi, en plus du premier film d'animation sorti sur nos cinémas en août dernier, côté jeux vidéo nous avons déjà pu découvrir les 2ème génération de jeux, seulement un an après la première ! Parus en France sur 3DS en avril 2017, Yo-kai Watch 2 - Fantômes Bouffis et Yo-kai Watch 2 - Esprits Farceurs arrivent toutefois chez nous 3 ans après leurs sortie japonaise, puisque dans leur pays d'origine ces jeux existent depuis juillet 2014. Au pays du soleil levant, la saga a même déjà connu sa 3ème génération de jeux, ceux-ci étant sortis en 2016.



Comme souvent après un premier jeu prometteur, le deuxième volet d'une saga vidéoludique est attendu avec l'espoir qu'il conserve les qualités de son aîné tout en gommant les défauts, et de ce côté-là Yo-kai Watch 2, globalement, ne déçoit pas, même s'il reste des limites.

Pourtant, tout ne part pas forcément bien du côté de l'histoire, qui est une suite directe du premier jeu, dès lors que les développeurs de Level-5 nous font le coup de l'amnésie du personnage principal (toujours masculin ou féminin, au choix) pour justifier leur remise en place. Plutôt bateau, d'autant que le scénario peine à justifier cette amnésie, qui n'est qu'un prétexte pour relancer la recherche de la Yo-kai Watch et l'upgrader depuis le début. Et de ce fait, les premières heures de jeux ont comme un goût de déjà vu, malgré certains passages intéressants, par exemple celui revenant sur le passé de Jibanyan avant qu'il ne devienne un yo-kai. Mais une fois cette phase d'introduction passée, le scénario parvient à bien décoller, ne serait-ce que parce que contrairement au premier jeu, on a enfin une vraie histoire. Celle-ci, somme toute, reste assez simple : suite à son amnésie et au vol de sa yo-kai watch avant qu'il n'en récupère une autre, vous apprenez, via le nouveau yo-kai félin Hovernyan, que le monde est mis en danger par une redoutable ennemie, Lady Perpetua. Pour la contrer, il vous faudra voyager dans le temps, et jusqu'à la campagne d'Ourcival, sur les traces de la toute première yo-kai watch qui a été créée par... votre grand-père, quand il avait à peu près votre âge ! S'en suivront des rebondissements plutôt bien huilés, jouant sur la conception de la première montre et sur le lien de Nathaniel (votre grand-père) avec les yo-kai.
Cette histoire vous dit quelque chose ? Ce ne serait pas étonnant : il s'agit d'un copier-coller du premier film d'animation ! En réalité, il faudrait plutôt dire que c'est le film d'animation qui est un copier-coller du jeu, le long métrage étant sorti au Japon (comme en France) quelques mois après les jeux de 2ème génération. On peut se dire que pour le coup, les gérants de la licence ne se sont pas trop foulés, mais il reste que cette histoire, malgré de nombreux raccourcis narratifs (qui, pour le coup, sont moins visibles dans le film) est globalement assez bien campée, car elle suffit amplement à justifier l'exploration d'un monde beaucoup plus vaste.



En effet, l'une des qualités premières de Yo-kai Watch 2 vient assurément de son monde beaucoup plus vaste. Cantonné à 4 zones de la ville de Granval dans le premier jeu, le monde qui s'offre ici à nous propose des zones supplémentaires pour cette ville, mais on est loin de s'arrêter là, car la nouvelle aventure nous arène aussi à devoir explorer la ville du passé, ainsi que la campagne d'Ourcival dans le présent et dans le passé, et quelques autres zones du présent auxquelles on accède en voyageant en train. Autant dire que l'univers de Yo-kai Watch s'élargit ici de façon très, très considérable, et que la surface à explorer est sans doute facilement doublée voire triplée.

Forcément, qui dit plus vaste univers dit plus vaste travail graphique. On connaît level-5 pour la qualité technique de ses jeux, et une nouvelle fois le studio ne déçoit pas du tout. L'ensemble se calque sur le rendu du premier jeu, il n'a pas vraiment de nouveauté technique de ce côté-là, et pour le Granval du présent les développeurs ont simplement pu reprendre ce qui a été fait pour le premier jeu. En revanche, toutes les nouvelles zones ont vraiment un charme qui leur est propre et sont modélisées avec le même souci de qualité, où chaque détail est soigné. Le cadre campagnard d'Ourcival est on ne peut plus agréable, de même que celui maritime de San Fantastico (un bord de mer auquel on accède en train), et les zones du passé bénéficient aussi d'un très grand soin et d'une jolie crédibilité, où l'on peut prendre plaisir à observer l'évolution entre les Granval/Ourcival du passé et ceux du présent. C'est aussi la gamme sonore qui a été considérablement revue à la hausse, les nouvelles musiques étant très nombreuses, et collant elles aussi bien aux époques. Si errer simplement dans les rues de Granval était déjà un plaisir dans le premier jeu, ce plaisir est donc ici décuplé, tant il y a plus de richesses et de diversité.



Des richesses, il y en a aussi beaucoup plus sur les autres points du jeu, où viennent s'ajouter plein d'autres objectif. Entre autres, le système de quêtes annexes est toujours là, on en compte plus de 80, et certaines sont vraiment sympathiques en fonctionnant sur plusieurs étapes et plusieurs jours et en exploitant assez bien les nombreux camarades de classe du héros. On regrettera toutefois que beaucoup de ces quêtes se limites à de la simple récupération d'objet ou "exorcisation" de yo-kai. On retrouve aussi la fameuse Terr'heure qui a été légèrement repensée, la chasse aux yo-criminels, ainsi que la chasse aux insectes et la pêche. Sur ce dernier point, Level-5 a repensé le système de pêche de façon plus ludique, avec un système de moulinet qui demandera un petit peu plus d'adresse. Mais il y a aussi pas mal de réelles nouveautés, à commencer bien sûr par l'arrivée d'une centaine de nouveaux yo-kai qui viennent s'ajouter à ceux déjà présents dans le premier jeu. On regrettera toutefois que le jeu n'exploite qu'en surface l'idée de l'opposition entre Esprits Farceurs et Fantômes bouffis, un élément qui finalement n'amène pas grand chose. On note aussi, par exemple, le concept de fusion d'âme qui s'avère intéressant, le système des portails mystères (des portails à dénicher, à franchir, et derrière lesquels des épreuves vous attendent), ou encore l'arrivée des Tabloblablas (là aussi à dénicher avec votre loupe, et où il faut trouver le bon nom de yo-kai avec des indices, placer ce yo-kai devant le tableau, et espérer des récompenses). Enfin, sur le plan des activités annexes, l'une des nouveautés attendues vient de la présence du jeu en ligne. Celui-ci reste assez sommaire, avec possibilité de combattre, d'échanger des médailles (chose justifiée par l'exclusivité de certains yo-kai selon la version Esprits Farceur ou celle Fantômes Bouffis), ou de participer à plusieurs à une chasse à l'oni afin de récupérer de sorbes et de les échanger contre des récompenses.
En somme, au-delà de l'histoire principale qui vous occupera sûrement environ une grosse vingtaine d'heures, il y a énormément d'autres choses à faire, poussant l'exploration et la collectionnite de yo-kai assez loin. D'autant plus qu'à toutes ces nouveautés, les développeurs ont ajouté un système de trophées qui donne encore plus facilement envie de compléter le jeu le plus possible.



Et le système de combat dans tout ça ? Hé bien, lui aussi reste sur ses acquis, mais s'offre quelques petites nouveautés bienvenues, en tête desquelles le mode "zéro", un mode qui vous permet notamment de taquiner le yo-kai ennemi s'il est envoûté afin de la déconcentrer, ou d'actionner une âmultime encore plus puissante mais qui consumera aussi une partie de la jauge d'âme des deux yo-kai adjacents. A cela, on peut ajouter la possibilité de sonder les yo-kai adverses pour cerner certains de leurs points faibles (en combat, ou au niveau culinaire ce qui vous aidera à vous lier plus facilement certains d'entre eux). Ces petites nouveautés permettent d'augmenter un tout petit peu la part tactique des combats, même si cela reste encore assez minime et que les affrontements restent pour la plupart trop simples (pour avoir vraiment du challenge, il faut attendre certains combats de boss). En revanche, on regrette toujours autant la pauvreté des "mini-jeux" très répétitifs devant être obligatoirement faits pour l'activation d'âmultime : il n'y en a qu'un seul qui s'ajoute aux trois déjà présents dans le premier jeu.

Il y a encore bien d'autres surprises à parcourir et à découvrir dans le jeu (notamment après avoir fini l'histoire principale), ce qui offre au soft un durée de vie véritablement conséquente. Il reste toutefois encore quelques limites, et en dehors de celles déjà évoquée sil y a le cas du train : cette idée est sur le papier vraiment intéressante, est un plaisir à utiliser la première fois, mais ensuite elle montre vite ses limites, à cause de l'impossibilité de passer les cinématique es les haltes. Ainsi, chaque voyage en train de vient vite inutilement long, si bien que l'on préfèrera toujours ces bons vieux Télémir pour se téléporter d'une zone à une autre.



Encore ponctué de quelques limites, mais beaucoup plus vaste, plus riche, et plus intéressant côté histoire, Yo-kai Watch 2 ne rate pas le coche et affirme les qualités entrevues dans le premier jeu, tout en parvenant à gommer certains défauts. A même d'offrir de nombreuses dizaines d'heures de jeu, et addictif dans son exploration et dans ses objectifs annexes, le deuxième volet de la saga imaginée par Level-5 s'avère très plaisant, même s'il reste encore perfectible par certains aspects.

Chroniqueur: Koiwai


Note de la rédaction