Jeu Video - Actualité manga

Le test du jeu video:

Publié le Mardi, 26 Février 2019

En plus d'être l'une des licences phares de Capcom, Resident Evil est une licence très importante de la culture vidéoludique, réputée pour avoir véritablement lancé le genre du survival-horror dans les années 90. Après plus de 20 ans, la saga a connu ses hauts et ses bas, ou plutôt ses opus adulés et rejetés. Le tournant pris par la licence avec Resident Evil 4 n'a pas été du goût de tous, le titre s'étant davantage dirigé par l'action-horror, tandis que les 5e et 6e volets se sont attirés les foudres de bien des joueurs, malgré leurs succès commerciaux. Néanmoins, certains titres ont gagné une certaine notoriété, notamment les Revelations qui faisaient un bon compromis entre les différentes ambiances, tandis que Resident Evil VII a tenté un véritable renouveau du concept, en ce qui concerne la saga Resident Evil. Chez les joueurs qui souhaitaient de nouveau ressentir le frisson, l'espoir renaissait, et le projet de remake de Resident Evil 2 se devait de combler leurs attentes. D'une part parce que le second opus est véritablement culte, mais aussi parce que le remettre aux goûts du jour correspondait à cette volonté de renouer avec l'horreur pure. Pourtant, contrairement au remake du tout premier épisode, cette nouvelle version prend davantage de libertés, l'exemple le plus marquant étant le passage des caméras fixes à la vue à la troisième personne. Et cette phrase pourrait résumer à elle seule l'ensemble du jeu, car ce nouveau Resident Evil 2 était bien le remake que beaucoup espéraient, celui qui allait fait renaître le cauchemar de Racoon City...
  
  
 
Deux scénarios, quatre chemins

Resident Evil a régulièrement joué avec le concept des scénarios de différents personnages qui s'entrecroisent, l'opus utilisant le plus densément cette mécanique étant le sixième. Utilisant la recette du Resident Evil 2 initial, ce remake propose deux scénarios distincts, celui de Leon S. Kennedy et celui de Claire Redfield. Ainsi, Leon, jeune recrue de la police, part dans la ville de Raccoon pour son premier jour de boulot, tandis que Claire cherche à retrouver son frère, Chris, membre de l'unité S.T.A.R.S, qui ne donne plus signe de vie. Tous deux se rencontrent aux abords de la ville, devenue un lieu de cauchemar depuis que ses habitants sont devenus des morts-vivants, mais se retrouvent séparés. Point commun pour eux : ils vont devoir chercher un moyen de survivre, mais aussi découvrir le secret derrière les événements qui ont frappé Raccoon. Tandis que Leon croisera la route d'Ada Wong, une femme énigmatique qui en sait beaucoup sur ce qui se trame, Claire rencontrera Sherry Birkin, une petite fille à la recherche de ses parents.

Comme c'est souvent le cas dans Resident Evil, le scénario n'a rien de très complexe, et assume volontiers une orientation série B. Quelques subtilités sont au rendez-vous, forçant le joueur à trouver les différents documents pour comprendre pleinement le fléau qui frappe Raccoon City, et les enjeux derrière la contamination de la ville. Ceux qui ont fait l'opus original ne seront pas surpris de ce côté là, les nouveaux venus non plus, d'ailleurs. Alors, l'intérêt de cette histoire est bien de la vivre à travers deux points de vue différents, celui de Leon et celui de Claire. Bien que leurs péripéties se recoupent souvent, les deux personnages vivant parfois exactement les mêmes aventures, quelques tournures du scénario s'adapte à son protagoniste, évitant alors à une campagne d'être une redite totale de l'autre. Au final, il faudra bien accomplir les deux scénarios pour détenir toutes les informations, ainsi que pour débloquer la véritable fin. Enfin... on devrait plutôt parler de quatre scénarios, puisque quatre campagnes forment l'aventure principale de Resident Evil 2. Commencez le jeu par la campagne de Leon, et vous débloquerez la campagne Claire bis, et vice versa avec la demoiselle. La formule, marque de fabrique de Resident Evil, trouve toutefois ses limite dans le manga d'originalité entre les campagnes. A part quelques changements, on revit exactement la même épopée, créant une certaine redondance ainsi que pas mal d'incohérences côté scénario (comment expliquer qu'un boss se fasse avoir deux fois, de la même manière et au même endroit, par les deux héros ?). Assez frustrant, malgré une formule prometteuse, mais découvrir les quelques subtilités et la manière dont l'histoire est racontée à chaque partie constituent un intérêt qui rallonge la durée de vie du jeu.
  
  
  
Retour à l'horreur, mais modernisation de l'opus originel

Depuis Resident Evil 5, la saga horrifique de Capcom ne fait plus vraiment l'unanimité. Les épisodes 5 et 6 étaient clairement orientés action, des jeux d'action très efficaces mais ne laissant aucune place à l'effroi, bien que les deux Revelations aient su faire un juste milieu entre les deux orientations. Malgré la trouille qu'il assurait, Resident Evil VII n'a pas convaincu tout le monde, la faute à une vue à la première personne et à un contexte très différent des précédents jeux. Alors, les fans en attendaient beaucoup de ce remake d'un des épisodes les plus appréciés de la série. Capcom semble avoir entendu les joueurs, et a cherché à proposer un résultat à la hauteur de leurs attentes avec ce nouveau Resident Evil 2qui marque un retour pur et dur du survival-horror.

Ainsi, bien que les caméras fixes soient troquées contre une vue à la troisième personne, l'efficacité horrifique de ce remake est présente dès le départ, et ce jusqu'à la fin. D'une manière générale, Capcom a équilibré le mieux possible la balance entre tous les aspects du jeu: l'ambiance des différents lieux est pesante à chaque moment, ce grâce à de très habiles jeux d'ombres et de lumière, si bien qu'on se trouve parfois à sursauter devant sa propre ombre. Ne comptez pas non plus retrouver une orientation action car, bien que des armes de plus en plus puissantes puissent êtres trouvées, les munitions se font plus rare qu'autrefois, et les ennemis plus coriaces. Les zombies redeviennent ainsi enfin une menace, que ce soit par leurs gazouillis à glacer le sang où le danger que représente tout face à face, surtout si le joueur cherche à économiser un peu ses balles. Et il n'y a pas que les zombies, d'ailleurs : Les Lickers mettent sans aucun soucis en état de stresse, quand bien même il suffit de ne pas faire trop de bruit pour ne pas être repéré. Enfin... comment ne pas évoquer le Tyran, aussi appelé par les fans « Mr X » ? Déjà présent dans le jeu d'origine, dans une dimension plus moindre, Capcom a fait du monstre un des aspects les plus réussis, et les plus stressants du jeu. Ce colosse, classieux au possible par son costume et son chapeau, sera la bête noire du joueur dès son apparition, vous coursant sans relâche dans l'ensemble du commissariat, tout en étant immortel. Ambiance réussie là aussi : l'entente de ses pas aux alentours glace le sang (quand bien même ils permettent de repérer si le monstre se trouve aux alentours), tandis que la musique qui se lance à son arrivée met quiconque en état de stresse intense. Alors, comment ne pas fantasmer à l'idée d'un remake de Resident Evil 3, avec un Nemesis encore plus flippant ?

Enfin, c'est les énigmes qui font leur retour avec ce remake. Partiellement présentes depuis le quatrième opus, elles restaient toutefois assez simples. Ici, les casse-tête sont un peu plus complexes, sans jamais être trop difficiles non plus, et surtout plus nombreux. Néanmoins, plus de véritables grosses énigmes, il s'agira surtout d'objets à récolter dans des pièces à ouvrir au fur et à mesure, pour débloquer sa progression, tout en faisant face à un inventaire limité qui oblige de nombreux allers et retours, dans ces environnements infestés de zombies et autres monstres... La formule de Resident Evil d'antan, mais modernisée dans son approche technique, autrement dit ce que beaucoup espéraient avec ce remake.
  
  
  
Des modes de jeu annexes, pour une durée de vie conséquente

Pour un joueur minutieux qui voudra accomplir les quatre campagnes principales de ce remake, comptez environ une bonne trentaine d'heures de jeu. Il est toutefois difficile de donner une véritable estimation, le temps d'accomplissement d'une campagne étant différent selon le joueur, certains pouvant en accomplir une en à peine plus de cinq heures, tandis qu'il faudra une dizaine d'heures chez un autre joueur.

En parallèle, et comme c'est quasi-régulièrement le cas dans Resident Evil, des modes de jeu annexe sont au rendez-vous. Avec « Le quatrième survivant », le joueur incarne le célèbre Hunk et doit s'échapper des égouts de la ville de Racoon, en étant certes armé jusqu'aux dents, mais en rencontrant bien plus d'ennemis que l'accoutumée sur son passage. Puis, avec les trois campagnes du mode « The Ghost Survivors », c'est presque un remplacement au traditionnel mode « Mercenaires » qui nous est proposé. Cette fois-ci, des personnages croisés dans les campagnes principales doivent s'en sortir, suivant un gameplay un peu différent, et dans une pure optique de survie. Un contenu annexe différent mais sympathique si on se prête au challenge, et qui permet de mener l'histoire un peu plus loin.

Preuve en est qu'il y a des choses à faire sur ce Resident Evil 2. Évidemment, ceux qui se contentent d'une campagne principale et une campagne bis auront vite rangé le jeu sur les étagères. Mais pour les plus friands de contenus et les plus adeptes de challenges, qui souhaiteraient même accomplir ls défis du jeu, débloquer l'ensemble des bonus et platiner le tout, le remake a de quoi offrir. Les plus esthètes apprécieront, peut-être, les tenues supplémentaires accordées dans le DLC, mais encore faut-il avoir envie de payer presque 15€ pour l'ensemble, incluant toutefois une arme bonus et les musiques du Resident Evil 2 originel.
  
  
  
Techniquement, une belle maîtrise

Un autre point fort de ce remake vient de sa réalisation globale. Le jeu est beau, peut-être en dessous de ce qui se fait en Amérique visuellement, mais reste particulièrement joli au point de demander certaines ressources à la console. Une Playstation 4 Pro ne serait donc pas de trop pour faire tourner le jeu.

Mais au-delà de la simple qualité visuelle, c'est tout le travail sur l'ambiance qui est impressionnant. La luminosité de chaque environnement est travaillée comme il se doit, si bien que les effets d'ombre ont une importance clé dans la frayeur du joueur. Il ne serait pas exagéré de dire que chaque personne ayant essayé le jeu a été surprise, au moins une fois, par sa propre ombre.

Aussi, la bande-originale apporte un intérêt certain en terme d'ambiance. Celle-ci se fait beaucoup plus discrète que celle du Resident Evil 2 originale et contribue beaucoup à notre immersion. Le port du casque est donc particulièrement conseillé pour se plonger dans cette atmosphère lugubre du comissariat de Racoon City... Effet garanti ! A noter que Capcom a aussi pensé à ceux qui aimeraient revivre l'aventure avec les musiques d'époques, qui étaient des plus marquantes, à travers un DLC. Néanmoins, on ne pourrait que vous conseiller de donner sa chance à l'ambiance sonore nouvelle, avant d'automatiquement opter pour ce DLC.
  
  
  
Conclusion

Attendu au tournant, ce remake de Resident Evil 2 est indéniablement un grand Resident Evil. Ce parce que Capcom a su faire les meilleurs compromis possible, restant dans une optique de vision à la troisième personne tout en réinstaurant une ambiance horrifique, et une réelle dimension de survie. Une bonne dose de stress, quelques frayeurs, la peur de se trouver en panne de munition ou de manquer de soin... C'est une expérience de survie pleine de sensation qui nous est proposée ici. Prions pour que Capcom retienne la leçon, et nous reste dans cette optique pour le futur Resident Evil 8.
  

Chroniqueur: Takato


Note de la rédaction