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Nitroplus Blasterz: Heroines Infinite Duel

Le test du jeu video:

Publié le Jeudi, 19 Mai 2016

Nitroplus : si vous êtes amateurs de la culture pop japonaise, vous avez sans nul doute déjà vu passer ce nom. Essentiellement axé sur les visual novels et les jeux vidéo eroge, cette société est à l'origine de moults projets à succès, allant du light novel Fate/Zero à Expelled from Paradise, en passant par Phantom, Guilty Crown: Lost Christmas ou Full Metal Daemon: Muramasa. Sans oublier leur très populaire mascotte, la pulpeuse Sonico.
Examu, de son côté, est un studio de développement de jeux vidéo que chez nous on connaît essentiellement pour la série des Arcana Heart, une saga qui s'est fait un petit nom dans le domaine des jeux de vs fightning 2D, avec un casting entièrement féminin.
Quand ces deux sociétés se rencontrent, forcément, on voit déjà à quel genre de jeux on va avoir affaire, et ça ne manque pas !

D'abord sorti sur bornes d'arcade au Japon, Nitroplus Blasterz : Heroines Infinite Duel a ensuite eu droit à une arrivée sur PlayStation 3 et PlayStation 4 au Japon fin 2015, avant d'arriver en Europe en avril 2016, là aussi sur les deux consoles. Toutefois, là où la version PS4 est vendue 39,99€ en version boîte, la version PS3 est disponible uniquement en dématérialisé à un prix moins élevé.

S'inscrivant dans la grande tradition des versus fighting made in Examu, le jeu propose ni plus ni moins que de retrouver nombre des héroïnes ayant fait les beaux jours de Nitroplus, pour un casting 100% féminin et s'envoyant joyeusement des mandales de toutes sortes. Alléchant, n'est-ce pas ? Hé bien, pas totalement...



Car dès le lancement du jeu, et après une excellente première impression laissée par le générique bien pêchu puis par le menu principal présenté par la mignonne Sonico, le premier point qui fâche nous saute à la figure dès l'ouverture du premier mode, le mode Story : au rang des demoiselles jouables, comptez seulement 14 combattantes. Quelles sont-elles ? Sonico, forcément, mais aussi Saber de Fate/Stay Night et Fate/Zero, Ein de Phantom, Al Azif de Demonbane, Muramasa de Full Metal Daemon: Muramasa, Saya de Saya no Uta, Ignis de Jingai Makyô, Ethika de Tokyo Necro, Anna de Gekkō no Carnevale, Ouka d'OKStyle mascot, Mora de Vampirdzhija Vjedogonia, et Ruili de Kikokugai: The Cyber Slayer, auxquelles ilf aut ajouter deux miss à débloquer (via téléchargement gratuit) : Aino Heart d'Arcana Heart, et Homura Senran Kagura. De la miss overboobée à la fière combattante en passant par des gamines, des jeunes filles mystérieuses et de fières donzelles un peu bourrines, ça a le mérite d'être varié... mais bon dieu, c'est pauvre !
D'autant plus pauvre que le mode Story en question se résume à trois fois rien : un récit très sommaire qui sert juste de prétexte au crossover entre les différentes filles, et qui donne droit à 14 courtes histoires inintéressantes (une pour chaque héroïne) composée de 7 duels contre d'autres filles du jeu, permettant au final d'aboutir sur un huitième et dernier combat contre l'unique boss finale, Alazif Ex Mortis. Evidemment, chaque combat est un peu plus difficile que le précédent, et le dernier est le plus coriace, d'autant que la miss Mortis possède quelques techniques pouvant vous faire très, très mal, à commencer par son attaque de début qui peut vous enlever facilement la moitié de vos points de vie si vous ne faites pas attention, et son ouverture sur une sorte de trou noir où elle peut vous mettre K.O. tranquillement sans que vous puissiez faire grand chose. Les combats étant très rapides, comptez moins de 10-15 minutes pour finir chacun des 14 petits scénarios. On vous laisse faire le calcul de la durée de vie ridicule... Chose que ne parviennent pas à sauver les conclusions différentes pour chacune des 14 combattantes, choses tout de même assez appréciable et rappelant le concept cher à Nitroplus des visual novels, où les issues sont souvent différentes selon les personnages et les choix.



Arrive alors le mode Another Story, qui se débloque sitôt le mode Story terminé une fois. Au programme, quelque chose de franchement sympathique, car se présentant beaucoup plus sous la forme d'un visual novel où, le temps de 10 petits chapitres, le joueur suit une enquête sur la mort du maire de la cités d’Arkham, où l'histoire de la plupart des 14 combattantes a été revue pour qu'elles puissent y être intégrées. L'idée est sympathique... mais beaucoup trop courte, et frustrante de par le fait qu'à part lire, il n'y a pas grand chose à faire, hormis de temps à autre un petit combat (même pas un par chapitre). Et encore, si vous ne souhaitez pas faire les combats, vous pouvez les désactiver. Si vous lisez attentivement toute l'histoire en profitant des visuels, comptez à peine quelques dizaines de minutes pour faire le tour de ce mode.

Pour rester sur le créneau de la pauvreté, il faut également parler du contenu à débloquer, qui est dérisoire. En dehors des personnages de Heart et Homura, chaque achèvement du parcours d'une combattante vous permettra d'acquérir dans le mode galerie un artwork aux couleurs de la guerrière en question. Et ces artworks sont magnifiques. Mais bon dieu, un seul artwork par personnage... A cela, on ajoute quelques maigre autres artworks d'événement, quelques cinématique, et basta, voici un mode Galerie bien triste en terme de contenu. De même, ne comptez pas sur des tenues à débloquer : hormis quelques vêtements à aller télécharger gratuitement, c'est le néant, et ça c'est franchement regrettable.

Soyons donc clair : c'est une durée de vie très pauvre et un contenu rachitique qui vous attendent, d'autant que dans tout ça il n'y a aucune marge de progression des héroïnes, puisqu'il n'y a aucun leveling. Malgré tout, quelques autres modes viennent sauver les meubles : le mode Versus, permettant d'enchaîner les combats comme vous le souhaitez en solo ou avec un ami (car que serait un jeu de combat sans son mode deux joueurs, histoire de pouvoir se bastonner à la maison entre potes ?), le mode Network qui propose tout ça en ligne, le mode Score Attack qui, comme son nom l'indique, vous invite à faire péter des scores, et le mode Training, qui vous permet de... vous entraîner (sans blague) en pouvant configurer quelques options. Et donner des coups de pieds et autres beignes à une Sonico qui ne réagit pas, ma foi, c'est rigolo. Même si ça ne sert à rien.



Heureusement, il y a des éléments qui parviennent sans mal à compenser la pauvreté du contenu, et qui offrent indéniablement une bonne dose de fun à l'ensemble.
Tout d'abord, la grande facilité de prise en main, qui rend le jeu très facilement accessible à des néophytes du jeu de baston et à ceux qui habituellement son allergiques au genre (j'en fais partie). Concrètement, la palette de coups est très classique et pas très riche (attaque faible, moyenne ou puissante, avec quelques combos pas très longs), mais agréable de par les techniques totalement différentes de chacune des combattantes, et de par la réactivité et l'aspect très instinctif des mouvements, ces derniers étant très limpides.
A cela, il faut ajouter l'une des forces du titre : son système de sidekicks. Pour chaque combat, vous pourrez faire appel pas à un, mais à deux personnages de soutien, parmi une liste de 20 demoiselles, où les têtes les plus connues pour nous autres occidentaux sont sans doute Akane Tsunemori de Psycho-Pass, Amy de Gargantia, Yuki Takeya de School-Live!, ou Angela Balzac d'Expelled from Paradise. En appuyant sur L1 ou L2, vous pourrez les faire apparaître, et chacune d'entre elle possède sa propre technique... et qu'on se le dise, la variété est de mise de ce côté-là, car les techniques en question peuvent aussi bien être classiques d'être complètement tordues et délirantes ! De plus, il est toute à fait possible, pour chacun des deux combattants, de faire appel en même temps à ses deux soutiens, ce qui fait que l'on peut se retrouver dans un joyeux bordel où 6 personnages s'envoient des beignes en me^me temps, le tout ayant un don pour rester fluide. Et ne vous étonnez donc pas, par exemple, pendant que vous vous battez, de voir Akane débarquer avec son flingue pendant qu'Amy fait mumuse dans les airs en deltaplane. Entre les 14 personnages jouables et les 20 personnages de soutien, un certain nombre d'alliances rigolotes et plus ou moins efficaces sont possibles, à vous d'en faire le tour. Et avec tout ça, on ne peut s'empêcher de trouver dommage que certains personnages de soutien ne soient pas des personnages jouables, histoire d'enrichir un peu plus les choses...
Enfin, on ne pourra enlever au jeu sa réalisation de haute volée pour un soft de ce genre. Les personnages sont superbement conçus, leurs animations sont au poil tant elles sont limpides... Les décors, eux, sont un peu plus pauvres mais restent très honnêtes.



Reste qu'une fois un premier tour fait de l'ensemble, un ultime défaut vient agacer un peu : le mauvais équilibrage entre les différents personnages, que ceux-ci soient jouables ou en soutien. En effet, si certains personnages de soutien s'avèrent globalement très efficaces, d'autres voient leurs attaques trop facilement esquivées par l'ennemie, et d'autres encore demandent une visée trop précise et demandent à être déclenchées au bon moment (par exemple, si vous n'appelez pas Amy et son deltaplane quand l'adversaire est dans les airs, la mignonne héroïne de Gargantia ne vous servira pas à grand chose). Il en est de même concernant les attaques spéciales des héroïnes jouables. par exemple, si Saber a peu de chances de rater son adversaire, ce n'est pas le cas d'une Ein plombée par un système de visée laborieux.
L'équilibrage connait aussi un problème au niveau de l'enchaînement des combats du mode Story : quelle que soit la difficulté que vous choisissez (vous pouvez modifier cette difficulté sur une échelle de 1 à 8, c'est donc très variés, et donc très appréciables car les néophytes autant que les joueurs plus chevronnés peuvent y trouver leur compte), le combat final contre Mortis apparaîtra toujours beaucoup plus dut qu les autres, qui augmentaient plus en douceur la difficulté.

Un dernier mot : le jeu conserve les voix japonaises, et les textes sont en Anglais. pas de français. Cela dit, rien de bien compliqué à comprendra dans les textes, y compris dans le Mode Another Story pourtant plus bavard.



Scénario :
... Des jolies filles se mettent sur la gueule... et... voila... Sérieusement, pour un jeu de baston crossover entre diverses licences de Nitroplus, vous vous attendiez à quoi ?

Graphisme :
Dans cette catégorie de jeux, Nitroplus Blasterz : Heroines Infinite Duel offre un rendu franchement canon. Les designs sont excellents, les animations très claires, c'est beau, c'est vif, c'est coloré... On n'en demande pas plus.

Jouabilité :
Examu délivre un jeu intuitif, très facile à prendre en mains, mais qui accuse un peu le coup côté combos.

Bande-son :
Hormis le générique et les voix nippones fort agréables, c'est franchement passe-partout. Dynamique, mais peu marquant.

Durée de vie :
La bonne blague. On fait le tour des modes Story et Another Story en à peine quelques heures, le mode Score Attack est vite lassant, le mode Training ne sert quasiment à rien. Pour prolonger le plaisir, il faudra essentiellement passer par le mode Versus, de préférence avec des amis.

En résumé :
Un certain plaisir de jeu et une réalisation plus qu'honnête, desservis par un contenu rachitique. On sent que Nitroplus Blasterz : Heroines Infinite Duel était à l'origine un jeu sorti sur bornes d'arcades à la gloire des jolies demoiselles de Nitroplus, et qu'aucun gros effort n'a été fait pour en enrichir le contenu lors de la sortie sur consoles. Du coup, le jeu a beau être plutôt fun, et on aura beau y revenir de temps à autres avec plaisir pour des parties entre potes, la pilule peut mal passer. A 10-15€ en téléchargement, pourquoi pas. Mais à 40€, non.

Chroniqueur: Koiwai


Note de la rédaction