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Le test du jeu video:

Publié le Vendredi, 19 Février 2016

Les jeux estampillés Dragon Ball se succèdent et se ressemblent bien souvent. La décennie aura été prolifique en termes de soft adaptant en long et en large l’œuvre d’Akira Toriyama mais au fil du temps, une lassitude s’est ressentie et il était difficile de renouveler un jeu de baston Dragon Ball classique tant tout a été tenté. Quelques essais ont été fait pour apporter un peu d’inédit, ce qu’ont tenté Ultimate Tenkaichi puis Battle of Z qui se sont avérés plutôt médiocres quand ils n’étaient pas tout bonnement catastrophiques. Sorti en février 2015, Dragon Ball Xenoverse a cherché à faire du neuf d’une manière différente : conserver l’idée d’un jeu de baston nerveux et intuitif, mais apporter une orientation RPG où le joueur pourrait vivre l’aventure de Gokû à travers un avatar qui lui est propre. Pari osé mais pari réussi car Xenoverse a beau être répétitif en tant que simple jeu de baston, il s’avère jouissif pour tout fan de la franchise.



Le scénario du jeu est essentiel et surtout inédit, il convient alors d’en parler avant de traiter du gameplay en lui-même. Le héros, crée des mains du joueur, est invoqué par le Trunks du Futur au sein du village Tokitoki, un espace coupé du temps qui fonctionne sous la juridiction du Kaiôshin du temps afin de réparer les disfonctionnements des lignes temporelles et éviter que l’histoire ne change radicalement. Le souci, c’est que certaines modifications des époques sont abruptes et répétitives, comme si quelqu’un s’amusait à chambouler l’Histoire… C’est donc à vous de voyager à différents moments de l’histoire de Dragon Ball pour rectifier le temps et mettre en déroute les sinistres instigateurs de ce complot qui pourrait détruire l’équilibre de l’univers !

La grande originalité du titre est sa dimension MMORPG consistant à créer de A à Z son propre personnage, en sélectionnant le sexe mais aussi la race parmi les plus célèbres de la série. Saiyen, Terrien, Namek, ou encore Majin ou race de Freezer… tout est fait pour que le joueur réalise ses fantasmes les plus fous, sans compter que le système de jeu est riche au point de permettre l’accès aux célèbres tenues de la série et aux techniques phares des combattants. Simple fan-service ? Pas seulement puisque le tout est équilibré de manière à ce que chaque item ait ses avantages et ses défauts. Sachant que chaque niveau remporté vous permettra accroître vos statistiques et que chaque race a ses points forts et ses points faibles, une bonne connaissance de la construction globale des personnages est requise pour créer le combattant le plus efficace possible.
Cette maîtrise est d’ailleurs primordiale puisque le jeu dose la difficulté de telle sorte à offrir des missions parfois corsées, notamment dans la dernière partie du mode histoire. Pas question alors de choisir ses techniques à l’aveuglette, veiller à ce que le personnage excelle dans ses domaines de prédilections est une clef vers la réussite. Le cas contraire, vous bouillirez sans doute de rage lorsque plusieurs adversaires vous offriront leur plus belle panoplie de coup, sans que vos compétences vous permettent d’agir efficacement.



Plusieurs types de missions s’offre d’ailleurs au joueur. Les principales, confiées par Trunks, constituent simplement le mode histoire et ont une difficulté croissante. Les quêtes parallèles sont des tâches à part que le joueur peut effectuer selon sa bonne volonté mais sans obligation. Elles représentent toutefois un moyen d’entraînement efficace, permettent de monter en niveaux et accroître ses statistiques en vue de surmonter les missions principales dont la difficulté monte progressivement. Le farming est donc présent dans Xenoverse est à plus d’un titre. D’abord, la réussite du joueur est évaluée par une note sur chaque mission, les recommencer permet ainsi de tenter l’évaluation maximale sachant que certaines conditions secrètes sont exigées pour triompher définitivement de la tâche. Aussi, il se peut que certaines techniques très convoitées soit disponible par le biais de ces missions, impliquant alors de les jouer en boucle pour espérer acquérir le saint Graal.
Beaucoup de facteurs permettent alors au joueur de progresser, monter les niveaux de son personnage afin de bâtir le guerrier le plus puissant, ce qui passe par l’obtention de techniques. On peut alors évoquer le système de « maîtres » permettant de sélectionner son tuteur qui, selon nos accomplissements, nous apprendront quelques techniques secrètes. Attention toutefois, choisir Satan pour la plaisanterie serait une erreur que vous regretteriez…



Mais le gameplay en lui-même, quel est-il ? Comment se jouent les combats de Dragon Ball Xenoverse ? Le tout est globalement assez simple : une touche pour un coup puissant, une autre pour un coup faible, une troisième pour les kikohas, et appuyer à plusieurs reprises permet d’effectuer un enchaînement, un peu à la manière d’un beat’em all. A ceci s’ajoute des attaques plus puissantes, soit de super kikohas ou alors des enchaînements plus redoutables, assignés par le joueur à son personnage et exécutable très facilement sans aucune combinaison complexe de touche. Jouer son personnage devient alors très intuitif et la prise en main est simple. Les férus des jeux de combat trop classiques n’y trouveront sans doute par leur compte mais pourtant, le tout est rendu très dynamique et malgré le côté répétitif du gameplay –le joueur restant finalement sur les mêmes combos– on se prête facilement au jeu et on ne boude pas son plaisir de mettre en déroute Freezer avec un personnage conçu par nos soins, que ce soit dans l’apparence ou dans les techniques.

Bien entendu, le jeu a été pensé aussi pour les compétitions en ligne et à ce titre, Xenoverse est un véritable MMORPG dans l’univers de Dragon Ball. Si on regrette le fait que la map, à savoir Tokitoki, est réduite, on apprécie de croiser des joueurs en temps réels, de pouvoir former des équipes et d’accomplir différentes missions avec de véritables challengers du monde entier. Notons d’ailleurs que dans le cas des quêtes parallèles, jouer son propre avatar n’est pas obligatoire et les personnages combattus au fil des missions de l’histoire principale deviennent accessible dans ces modes annexes. La cerise sur le gâteau revient enfin aux déplacements du joueur dans la map, ce dernier pouvant… arborer une pose ou une danse des personnages clefs de la saga. Totalement inutile, mais délirant à souhait !



Graphiquement, le jeu est de très bonne facture et présente de nettes différences par rapport aux soft de la génération précédente. C’est surtout au niveau des effets visuels, davantage teintés de reflets, que Xenoverse est visuellement saisissant sans compter que la modélisation et les mouvements des personnages restent réussis. On pouvait en attendre plus de l’exploitation des capacités de la dernière console en date de Sony et on espère que Namco Bandai fera mieux sur le prochain jeu mais en attendant, le spectacle visuel qui s’offre à nous est des plus sympathiques.

Côté bande sonore, les thèmes présents ici sont ironiquement plus dans l’esprit de Dragon Ball Z que la dernière série en date de la Toei. Les thèmes servent très bien l’ambiance, rappellent l’identité de la saga d’Akira Toriyama et n’en font jamais trop. Notons par ailleurs l’utilisation de la reprise de Chala Head Chala par le groupe Flow, musique initialement interprétée pour servir de générique de fin au film Battle of Gods, ce qui nous fait un peu regretter les chansons épiques de Hinorobu Kageyama sur certains volets.



Graphismes :
Dragon Ball Xenoverse offre des graphismes convenables qui permettent de se rendre compte des progrès techniques effectués depuis l’époque de la Playstation 3. Néanmoins, difficile d’imaginer que la quatrième console de salon de Sony soit exploitée complètement, on en attend alors beaucoup du prochain jeu de ce côté-là.

Durée de vie :
La difficulté croissante de l’histoire force le joueur à passer par quelques étapes de farming, donnant à ce même mode une durée de vie honorable pour un jeu de combats. Si le joueur rentre facilement dans le gameplay, il succombera sans trop de problèmes à l’addiction des quêtes parallèles à moins qu’il ne préfère les richesses du mode online. Dans tous les cas, Dragon Ball Xenoverse offre de nombreuses heures de divertissements, d’autant plus que les plus acharnés testeront les différentes races de personnages, de modèles de combat, et pourquoi pas débloquer un maximum de techniques.

Jouabilité :
La prise en main est simpliste et efficace, ce qui permet de manier son personnage avec intuition et de rendre les affrontements très dynamiques. Néanmoins, on peut observer une redondance dans le gameplay si le joueur ne met pas régulièrement à jour son panel de coup, sans compter que les amateurs de jeux de combat plus techniques n’y trouveront pas vraiment leur compte.

Bande son :
Point fort du jeu, la bande originale de Dragon Ball Xenoverse propose des pistes originales mais fidèles à l’esprit de la saga. On ne se lasse même pas du thème de Tokitoki qu’on entend pourtant en boucle durant l’aventure. Finalement, la reprise de Chala Head Chala par Flow est la seule note plus mitigée de la musique dans le jeu.

Scénario :
Etonnamment, Namco Bandai a su créer une intrigue qui s’insère sans trop de difficultés dans la saga Dragon Ball puisqu’elle ne l’impact pas directement et repose simplement sur du « what if… ». Néanmoins, Xenoverse permet d’enrichir l’univers avec le concept de brigade du temps et par les nouveaux ennemis présentés reliés à un certain personnage de l’arc Boo. L’intrigue évoluant au fil des missions et proposant son lot de rebondissements, intégrant par ailleurs les personnages jusqu’à Battle of Gods voire La résurrection de ‘F’ si on aime les DLC, elle reste captivante pour tout fan de Dragon Ball.

En résumé :
Les fans voulaient un jeu différent et innovant, Dragon Ball Xenoverse est la réponse à leurs souhaits. Fort d’un mélange entre combats et RPG maîtrisé, d’un scénario bien mené, d’un système de missions addictif et d’un gameplay de construction de personnage intéressant, cet épisode apporte une expérience très différente des jeux précédents et s’il n’est pas à recommander aux férus de soft de baston plus classique, les fans de Dragon Ball adhèreront sans soucis à cet épisode effréné et prenant, espérant même qu’une suite voit le jour. Visiblement, les rumeurs semblent aller vers cette idée mais seul l’avenir nous le dira. En attendant, Xenoverse en a suffisamment dans le ventre pour nous passionner un moment encore.
  

Chroniqueur: Takato


Note de la rédaction
Note des lecteurs