D'Espairsray - Coll:set : Critiques

Critique:

Publiée le Mardi, 29 Mai 2012

Grâce au label Gan-Shin, filière d'Universal Music, la J-music, et en particulier le visual kei, arrivent jusqu'à nos frontières européennes en toute légalité ! Toutefois, il ne serait pas juste de relier D'espairsRay au visual kei tant le groupe ne s'est jamais revendiqué comme tel et la musique différant de ce genre particulier. Si nous devions rattacher D'espairsRay à un genre, ce serait plutôt au Métal nippon, associé à une bonne dose d'effet électroniques et synthétiques. [Coll:set] est donc le premier album major du groupe, sortis au Japon en 2005.

L'album s'ouvre avec la piste Infection. Comme une maladie grandissante, la piste démarre de manière calme mais pourtant assez torturée et dérangeante. L'infection est totale à partir du refrain, plus brutale, annonçant sans doute le ton globale de l'album. S'en suit ensuite Dears, la seconde piste qui nous entraine d'avantage dans l'univers si particulier du groupe car très entrainante grâce à ce rock violent mêlé aux sonorités électroniques et à quelques effets précisant les aspects dérangeant de l'atmosphère globale. La troisième piste est entamée de manière très instrumentale et électronique. Le chant lui même est fortement déformé de manière digitale mais finit par rejoindre un chant très métal composé de « scream ». Le refrain devient plus clair en ce qui concerne le chant et représente presque un apaisement au sein du morceau. Pourtant, le plus brutal est à venir puisqu'arrive la quatrième piste, Grudge, à l'introduction assez lourde laissant place au solo de guitare. La chant s'en suivant est encore plus torturé et laisse sans transition la place au refrain brutal, un véritable cri de rancune. Tsuki no Kioku -fallen- propose un certains repos. L'instrumentation se fait beaucoup moins lourde et les effets synthétiques moins présent, et Hizumi, le chanteur, fait d'avantage régner la beauté de sa voix au lieu de crier. La beauté du chant se dégage d'avantage dans le refrain évoquant une certaines tristesse. La première partie de l'album passée, on est sûrs d'une chose : D'espairsRay n'est pas un groupe joyeux, douleur, tristesse et torture étant des notions définissant parfaitement leur univers musical.

La sixième piste, Garnet, est peut-être LA plus connue du groupe. Celle-ci reste indéfinissable tant l'instrumentation est prenante, angoissante, et le chant l'étant tout autant. Inutile de se demander après écoute pourquoi la piste est en général la préférée des fans. S'en suit Abel to Cain, d'avantage électronique dans son introduction et à l'instrumentation moins dérangeante que Garnet. Le chant change radicalement aussi, Hizumi semblant crier sans trop entrer dans les aigus sans oublier de lancer quelques screams de temps à autres. [Fuyuu shita risou] est la piste suivante, mettant d'avantage le batteur, Tsukasa, à l'honneur. Le chant d'Hizumi est lui divisé en deux catégories. D'une part, ses screams restent très déformés de la même manière que dans Garnet, et de l'autre, ses chants clairs, comme dans les refrains, sont véritablement accrocheurs pour ceux que le chant type métal rebuteraient. La neuvième piste est intitulée « Forbidden » et est l'une des plus célèbres de l'album. La chanson diffère des précédents car moins dérangeantes grâce aux effets électroniques différents et au chant moins perturbé d'Hizumi. Même les riffs de guitare et de basse paraissent d'avantage dans la lignée du rock que du métal, ce qui n'empêche pas à la piste d'être excellente pour autant. On continue dans ce registre plus calme et tranquille avec Hai to Ame dans laquelle une touche de piano, bien que discrète, est présente, ajoutant un aspect d'apaisement dans la piste. Rupture totale avec Tainted World, plus brutale et moins mélancolique dans l'instrumentation, ce qui n'empêche pas Hizumi de garder son chant reflétant beaucoup de tristesse. [The world in a cage] annonce la fin de l'album car n'étant qu'un monologue, impossible à comprendre si l'on ne parle pas Japonais, mais symbolisant toujours la noirceur du groupe, la voix faible d'Hizumi donnant l'impression que celui-ci se meurt. La treizième et avant dernière piste est un mix de Marry of the blood, qui dégage d'avantage de notes électroniques durant toute la piste au point de masquer presque entièrement la voix d'Hizumi. La dernière piste arrive alors, un nouveau mix mais de la célèbre chanson Born cette fois. La touche électronique déforme une nouvelle fois la chanson, ce qui n'est pas forcément du goût de tous. Le chant est une nouvelle fois quasi entièrement masqué et il devient parfois difficile de reconnaître la piste originale ce qui est dommage tant celle-ci est excellente, dans la même lignée que Garnet. Il est dommage de terminer l'album de pareille manière, les versions initiales des deux pistes auraient été de meilleure augure car permettant de conclure l'album de manière brutale.

En sortant de l'écoute, deux possibilités s'offrent à nous : On adhère totalement, ou alors on déteste. Globalement, la sensation dégagée par les musiques de l'album sont dérangeantes et reflètent le désespoir que le groupe veut dégager. C'est chose réussie mais il faut savoir qu'à présent et dans les albums à venir, D'espairsRay s'orientera d'avantage dans un style Métal-électro plus lourd et agressif, et bien moins torturé. Ce n'est donc pas pour rien que [Coll:set] est une période souvent méprisée du grand public bien qu'adorée par les fans du groupe.

Si il y avait un reproche à faire à cette édition européenne serait le livret. Celui-ci est fidèle au livret original au point que les paroles soient entièrement en caractère japonais, sauf en ce qui concerne les phases d'anglais. Une transcription de ces paroles ainsi qu'une traduction, même en anglais, auraient été la bienvenue.


Takato