Chatto Chatto - Actualité manga

Chatto Chatto

Interview

Nées cette années, les éditions ChattoChatto sont lancées en bonne et due forme avec la parution de leur premier ouvrage aujourd'hui le 24 août : Le premier volume de Carciphona, titre de Shilin Huang. Nicolas Galiano, Directeur éditorial de ChattoChatto, fut toutefois présent lors de Japan Expo. C'est lors d'une riche entrevue qu'il s'est confié sur la naissance de la maison d'édition, sa politique éditoriale, et le futur de ChattoChatto...



Bonjour Nicolas, peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours éditorial ?


Nicolas Galiano : Je m'appelle Nicolas et suis le co-fondateur des éditions ChattoChatto, crées en février 2018, avec mon frère Navid. Nous sommes donc très très jeunes pour ne pas dire des poussins.


Je n'ai pas de parcours éditorial à proprement parler mais plus un parcours professionnel global. J'ai fait des études en communication avec spécialisation en patrimoine immatériel, ce qui concerne la gestion de marques et l'utilisation d'informations. J'ai fait mes classes dans des sociétés comme NRJ et Webedia. Dès la fin de mes études, j'ai voulu entrer dans le bain en créant une société de développement d'applications pour smartphones. Après une année, mon frère et moi avons remarqué que les résultats n'étaient pas là, on perdait de l'argent et on s'ennuyait. Quitte à prendre des risques, nous avons décidé de nous tourner vers quelque chose qui nous plaisait vraiment, d'où l'idée d'une maison d'édition de manga. C'est quelque chose dont je rêve depuis longtemps, mais je n'avais jamais eu le cran de me lancer. C'est après une année dans l'entreprenariat qu'on a pris notre décision. En soi, je n'ai pas d'expérience dans le monde éditorial et ai dû tout apprendre. Mais j'ai reçu les conseils de plusieurs éditeurs qui se sont montrés très sympathiques, l'un d'eux est comme une sorte de senpai de par son parcours.

C'est après avoir collecté toutes ces informations et après s'être renseigné que nous nous sommes lancés, et nous voici à notre première Japan Expo, bien que nous n'ayons pas de stand.




Qu'est ce qui t'a mené à la passion du manga quand tu étais jeune ?


Nicolas Galiano : Je fais forcément partie des personnes qui ont grandi avec le Club Dorothée, bien que je n'habite en France que depuis 2001. J'ai quand même grandi avec des anime japonais comme Dragon Ball. Mais quand j'étais jeune, ça n'était que des dessins-animés pour moi. Mes premiers pas vers le manga ont eu lieu après mon arrivée en France, en 2002 ou 2003. Un camarade lisait un petit bouquin, c'était le premier tome de Naruto. Grâce à lui, j'ai pu découvrir l'univers du manga. Un peu comme on faisait avec les jeux-vidéo, je me suis rendu dans un Virgin Mégastore pour aller observer les jaquettes afin de choisir un titre à acheter. Finalement, le premier manga que je me suis offert est Evangelion, quelque chose d'assez important bien que je n'en n'avais pas conscience au moment de l'achat. Ça m'a énormément plu et depuis ce moment, je me suis intéressé davantage aux mangas, que ce soit des blockbusters comme Naruto que des titres moins connus.


L'envie d'éditer des mangas est venue d'une petite anecdote personnelle datant de 2004. Les éditions Kurokawa venaient de se lancer, je leur ai envoyé une lettre avec un dessin absolument pitoyable. Je leur ai soumis la création d'un manga mais je n'étais qu'un jeune de 14 ans... Je n'ai pas eu de réponse, ce qui m'a énormément frustré, bien que ne j'en tienne pas rigueur à Kurokawa. C'est à partir de ce moment que je me suis promis que j'aurais une maison d'édition, que j'éditerais ce qui me plaît, et que je répondrais à tous ceux qui m'enverraient ce genre de sollicitation.

La manière dont je suis entré dans le milieu est atypique puisqu'elle est née d'une frustration. L'idée est restée dans un coin de ma tête jusqu'à ce que je me lance l'année dernière.



ChattoChatto est donc né, d'une part, d'un fort désir personnel. Mais y a-t-il une volonté éditoriale dans le lancement de cette aventure ? Par exemple, une frustration par rapport au marché actuel...


Nicolas Galiano : En soi, la manière dont on est arrivés sur le marché est atypique, et notre ligne éditoriale l'est tout autant. Nous marchons au coup de cœur. Lorsque j'ai crée la maison d'édition avec mon frère, nous nous sommes donnés comme unique consigne d'éditer des mangas qui nous plaisent et qui nous sont accessibles, c'est à dire qui n'ont pas encore été acquis par d'autres éditeurs ou qui sont dessinés par des artistes peu connus. Carciphona est un parfait exemple. J'ai passé des après-midi entières à chercher des auteurs et des titres susceptibles de nous plaire, et Carciphona m'a littéralement scotché. J'ai commencé par le tome trois avant de lire le premier. Mon choix était fait, il fallait que je publie le titre.


Il n'y a pas eu de vraie réflexion sur le marché, et la manière dont on sélectionne nos titre n'est pas lié à une quelconque volonté de s'adapter au marché français. La seule chose qu'on veut, c'est de faire en sorte que nos lecteurs découvrent des histoires qui nous plaisent. On fait les choses de manière inverse : on ne scrute pas le marché, mais on édite des auteurs qui nous séduisent, puis on propose la licence au plus grand public. On ne sait pas si ça va marcher, même si nos potentiels lecteurs ont pour l'instant l'air ouverts à notre mode de fonctionnement, et même chose du côté des éditeurs japonais. On verra comment ça va évoluer, peut-être que dans dix ans nous aurons commencé à analyser le marché pour sortir des titres plus grand public. Mais pour l'instant, nous ne posons aucune limite.


Sans parler de les publier, avez-vous repéré des auteurs susceptibles de vous intéresser ?


Nicolas Galiano : Je peux donner des noms d'auteurs qui sont publiés par d'autres éditeurs mais que j'aurais adoré proposer. Par exemple Yoshitoki Ôima, qui est présente sur le salon, car j'aurais adoré éditer A Silent Voice. Ça fait aussi partie des raisons qui m'ont poussé à me lancer : ce manga m'a fait un choc, c'est le genre d’œuvre qui marque et qui donne envie d'éditer des titres du genre. Pas uniquement A Silent Voice, car il y a aussi des œuvres plus atypiques, comme celles qui comportent un peu de moe, des titres auxquels les ayant-droits japonais ne croient pas sur le sol français. Pourtant, ça peut fonctionner si les gens voient au-delà de l'aspect fan-service. Tout dépendra de la manière dont on communique dessus.


Pour en revenir aux auteurs que j'aurais adoré publier : Kei Sanbe, l'auteur d'Erased, Masashi Kishimoto dont j'adore l'évolution du style... Pour le reste, tout dépendra des œuvres. Rarement un auteur m'aura marqué au point de me donner envie de le publier, c'est plutôt l'histoire en elle-même qui m'intéresse. Peut-être que ça changera avec le temps et qu'à ce moment là, j'aurais une liste à donner. (rires)


Il y a aussi un titre que je rêverais de proposer, mais je ne peux pas en parler. L'éditeur d'origine n'était pas présent sur Japan Expo, et ça me ferait beaucoup de peine qu'un autre éditeur français le prenne.




Pour Carciphona, vous êtes deux à avoir eu le coup de cœur...


Nicolas Galiano : A savoir que mon frère n'est pas passionné de manga comme je peux l'être. Il a un point de vue extérieur, et c'est très bien vu qu'il supervise le travail. De mon côté, j'ai l'âme du fan qui essaie de le convaincre sur des titres, tandis que lui juge objectivement leur potentiel. J'ai donc lu Carciphona dans un premier temps, avant de demander à mon frère ce qu'il en pensait. Il a un œil plus grand public, sa réaction aurait donc pu être très différente de la mienne. Le récit lui a plu, c'est là que nous avons entamé les démarches pour que Carciphona devienne le premier manga de notre catalogue.


S'imposer auprès des ayant-droits étrangers quand on est un nouvel éditeur n'est pas simple. Avez-vous rencontré certaines contraintes pour Carciphona ?


Nicolas Galiano : Je vais répondre pour Carciphona ainsi que pour les éditeurs japonais que j'ai pu rencontrer sur le salon.


Quand on s'est lancé, nous avions l'ancien logo et aucun titre n'était annoncé. Nous avions déjà contacté les ayant-droits japonais, et notamment les agences qui gèrent les liens entre éditeurs japonais et français. Autant être clair : nous n'avons pas eu de réponse. Il a fallu qu'un éditeur japonais dise à cette agence de nous répondre pour avoir un retour de leur part. Quand ils ont vu qu'on n'avait rien à proposer, quand nous avions notre ancien logo et peu de monde sur les réseaux sociaux, les réponses ont cessé. En cinq mois, il a fallu qu'on leur prouve que nous sommes une maison d'édition viable, tant financièrement que sur le plan éditorial, et qu'on a les moyens de négocier avec eux. J'aurais les réponses prochainement, mais le fait que les éditeurs japonais aient accepté de nous rencontrer à Japan Expo prouve que nous avons réussi dans notre démarche. En cinq mois, nous sommes passés du stade de maison d'édition émergente à celui d'éditeur qui a une communauté grandissante, des articles dans les journaux et un manga prêt à sortir, réalisé par une autrice assez suivie. Ça les a aussi convaincus. La passion fait le reste, c'est à dire que notre manière de fonctionner, un peu atypique, nous a ouvert leurs portes. J'espère alors qu'on aura l'occasion de travailler avec eux.


Tout ça pour dire que c'est compliqué, au départ, de travailler avec les éditeurs japonais si on a pas de plan solide et viable. Le genre de situation que nous avons connu fait mal au cœur, surtout venant d'éditeurs qu'on admire, mais il ne faut pas s'arrêter à ça. Ça me renvoie un peu à ce qui s'est passé avec Kurokawa quand j'étais jeune. Mais grâce à mon expérience dans l’entreprenariat, l'effet fut inverse et ça m'a motivé.


Pour Shilin Huang, l'autrice de Carciphona, ce fut différent car nous n'avions rien à proposer. Il a vraiment fallu la convaincre sur la manière de distribuer son manga, notamment parce que nous avons adapté le format : dans son pays d'origine, Carcophona est légèrement plus grand et n'a pas de jaquette, c'est du cartonné. Ça pouvait représenter peu de choses, mais les négociations se sont bien déroulées. Nous somme d'abord passé par l'agent de Shilin pour le filtre, afin qu'il voit si on était viables. Une fois en contact direct avec l'autrice, elle nous a donné son accord sur les modifications et nous a même aidés. Par exemple, c'est elle qui a dessiné l'illustration sous la jaquette. Elle est très contente à l'idée que son titre soit publié en France, elle ne s'y attendait pas, bien qu'elle ait sa notoriété. Je trouve même étrange qu'aucun éditeur ne l'ait contactée auparavant.


C'est comme ça que Shilin Huang a accepté de nous faire confiance. A ce titre, Carciphona gardera toujours une place particulière au sein des éditions ChattoChatto puisque c'est notre première autrice et une œuvre originale. Nous avons découvert qu'une communauté française suivait déjà Shilin, et nous avons à cœur de la faire découvrir et montre son talent qui va en s'améliorant au fil des tomes.




Shilin Huang a-t-elle eu l'occasion de tenir entre ses mains le tome français imprimé ?


Nicolas Galiano : Je pars dans une semaine au Canada (ndt : au moment où l'interview s'est faite, le 8 juillet 2018) où on se rencontrera. Pour l'anecdote, ma famille vient du Canada, et j'ai découvert que Shilin est une voisine de quelques kilomètres seulement. C'est assez amusant car c'est en allant voir ma famille que je pourrais rencontrer l'artiste et lui montrer toute l'évolution de notre travail sur son titre. Un contact direct permettra aussi de planifier les autres tomes, et voir ce qu'on peut faire avec la licence.


ChattoChatto est déjà très présent sur les réseaux sociaux. Vous parliez de "communauté grandissante", et on pense aussi à la soirée de présentation qui s'est tenue à L'Extra Life Café. Quelle importance des réseaux sociaux et quels enjeux pour une nouvelle maison d'édition ?


Nicolas Galiano : Toute société vous dira qu'il faut se démarquer dans sa ligne éditoriale ou dans sa communication. De notre côté, on fonctionne à l'inverse. Il n'y a pas de volonté de se différencier pour se différencier, mais une recherche du contact avec autrui car c'est comme ça que nous fonctionnons. Je sors d'un cursus en communication et si je suivais les règles pré-établies, il devrait y avoir un parcours balisé et une certaine manière de se présenter. Ce n'est pas le cas, on veut faire de ChattoChatto une maison d'édition proche de ses lecteurs, mais de manière naturelle. C'est à dire que notre communication avec les lecteurs est tout à fait classique : sur notre fil Twitter, on montre nos achats à Japan Expo, et on parle même de mangas d'autres maisons d'édition. On ne se limitera pas.


Même la soirée à l'Extra Life Café était organisée dans le but de montrer aux lecteurs que nous voulons qu'ils fassent partie de cette aventure. Ça s'est très bien passé, et preuve en est que ce système de proximité fonctionne : des lecteurs sont venus avec des propositions d'artistes qu'on ne connaissait pas, et nous avons ensuite contacté ces auteurs. On accepte ces sollicitions et on prend le temps de consulter ces œuvres. Quand elles nous plaisent, nous contacterons le mangaka ou la maison d'édition. Quand ça ne nous plaît pas, on est honnêtes avec le lecteur.


Dans cette recherche de proximité, il faut que le lectorat se dise qu'il fait partie intégrante de la réussite de cette aventure. Dans 10 ans, j'aimerais que les premiers lecteurs à nous avoir suivis soient fiers d'être là depuis le début de l'aventure. C'est la raison pour laquelle, contrairement à d'autres éditeurs, nous laissons ouverte notre messagerie privée sur les réseaux. Nous avons même créé un compte CuriousCat pour que les lecteurs posent leurs questions. Nous continuerons à être proche d'eux de telle sorte à ce qu'ils se sentent impliqués dans l'aventure ChattoChatto. Normalement, les ChattoChatto live arriveront prochainement.


J'ai d'ailleurs une petite anecdote. Nous impliquons beaucoup ceux qui nous suivent, même sur Carciphona dont la jaquette, brillante, vient d'un sondage effectué auprès d'eux. Pareil pour les ChattoChatto Live, sur Twitch, sur lesquels on les a questionnés sur le rythme. On pensait faire un live tous les mois, c'est ce qui se fait en temps normal, mais les lecteurs ont préféré tous les trois ou quatre mois. On s'adapte aussi en fonction d'eux. On ne fera pas tout en fonction du lectorat car certaines décisions éditoriales doivent être prises par nos soins, mais on les questionne sur tous les petits détails dès que c'est possible.




ChattoChatto est présent sur le salon, sans avoir de stand. Quels sont les enjeux de cette présence cette année ?


Nicolas Galiano : Les enjeux sont professionnels. Peu de gens le savent mais en plus d'être la plus grande convention d'Europe sur le manga et l'animation japonaise, Japan Expo est un moment clé pour que les éditeurs français rencontrent les ayant droits japonais. C'est un moment extrêmement important de l'année où il faut faire ses marques. Pour nous, c'est l'occasion de nous présenter aux éditeurs japonais ainsi que notre travail, nos directives... L'enjeu est avant tout de nous ouvrir au marché japonais. Pour une maison d'édition qui appartient déjà à un grand groupe, comme Vega ou Meian, c'est plus simple de s'ouvrir les portes des éditeurs japonais. Pour une maison indépendante comme la notre, ce n'est pas pareil. On ne peut pas leur promettre monts et merveilles, mais on appuie une vision. C'est ce qu'on a fait durant ces quatre jours où nous avons enchainé les réunions pour présenter notre catalogue et notre manière de travailler. Puis, les éditeurs seront réceptifs ou non à notre démarche, et accepteront de travailler avec nous à l'avenir.


Il y a un deuxième enjeu : le repérage. ChattoChatto aura un stand à Japan Expo l'année prochaine, et il nous fallait analyser les lieux en terme d'emplacement et de coût. C'est des choses qui ne sont pas écrites dans un manuel et qu'on doit apprendre. Cela fait dix ans que je viens sur le salon en tant que visiteur ou animateur, mais jamais en tant que fondateur d'une maison d'édition. Ma vision de l'événement était donc totalement différente cette année, elle permettra de créer un stand attractif l'année prochaine et approfondir le lien qu'on a avec les lecteurs.


Pouvez-vous nous parler de l'année à venir pour ChattoChatto ? De grandes surprises à prévoir ?


Nicolas Galiano : Pour les grosses surprises, ça dépendra de beaucoup de choses. (rires)


Nous y allons pas à pas. Pour cette année, nous ne proposerons qu'une série, question de calendrier, et davantage par la suite. Nous essayons de doubler la quantité chaque année pour ne pas se précipiter. On prend du temps sur chaque titre qu'on sort afin que le lecteur soit sûr de les acheter. Mais on reste une petite maison d'édition, vous ne verrez donc pas un gros hit comme My Hero Academia sortir tout de suite chez nous. On essaie néanmoins de négocier des licences qui nous tiennent à cœur et qui sont assez populaires. Il y aura donc peut-être des surprises, je ne peux pas en dire plus pour le moment. On prévoit en amont nos annonces, l'exemple même est Carciphona, que nous avons annoncé mi-février pour une sortie cet été. Entre temps, nous avons trouvé un distributeur et agrandi le circuit de distribution... Il a donc fallu décaler la sortie du manga à août. Le soucis avec cette démarche, c'est que la campagne de communication qui devait durer quatre mois s'est finalement étendue sur plus de six mois. Et une si longue durée peut lasser le lecteur... On essaie alors de ne pas trop en parler, la communication reviendra ainsi début août. On ne commettra pas la même erreur avec les autres titres : nous prendrons notre temps pour communiquer dessus mais pas trop histoire de ne pas créer la lassitude chez le lecteur. On annoncera nos nouveaux titres le moment venu, et peut-être que là il y aura des surprises.


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Enfin : Pourquoi ChattoChatto comme nom de maison d'édition ?


Nicolas Galiano : Il y a trois origines : une officielle, une semi-officielle, et une non-officielle. Je suis totalement transparent, alors je vais donner les trois.


La version officielle, c'est que ChattoChatto devait initialement être une application smartphone qui met en lien les fans d'animation japonaise. Dans ChattoChatto, il y a le mois "chat", soit conversation en anglais, prononcé à la japonaise. Lorsque j'étais avec un ami japonais, celui-ci a prononcé le mot "chatto", et ça m'a paru intéressant. Et parce qu'une conversation se fait entre deux personnes, ça donne ChattoChatto.


Une deuxième version est à moitié officielle, c'est la notion de proximité qu'on a avec les lecteurs. Le choix du nom vient de cette proximité, qui renvoie à la discussion, qu'on essaie de tisser.


Enfin, la version non officielle vient d'un Youtubeur qui s'appelle Ici Japon. L'année dernière, alors qu'on cherchait un nom, je regardais une de ses vidéos. Il allait manger dans un restaurant japonais nommé Chattichatti, ce qui m'a beaucoup fait rire sur le moment. J'ai conservé cette idée dans un coin de ma tête et, lorsqu'on a trouvé le mot "chatto", l'idée m'est immédiatement revenue. Indirectement, Ici Japon et le restaurant sont à l'origine de notre nom. Nous leur offrirons d'ailleurs nos mangas pour les remercier, lorsque nous nous rendrons au Japon. Nous n'avons rien dit au restaurant pour le moment, ça sera la surprise quand on ira. Quant à Ici Japon, nous lui avons dit qu'il recevra nos mangas à vie s'il nous contacte.



Encore une fois, il y a donc l'idée du rapprochement avec le lectorat, mais aussi cette petite histoire amusante qui vient donner son nom à notre maison d'édition.



Interview réalisée par Takato. Remerciements à Nicolas Galiano des éditions ChattoChatto. Mise en ligne le 23 août 2018.