Dodes'kaden - Actualité anime

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L'histoire de ce film commence par celle de son titre: Dodes'ka-den exprime une onomatopée japonaise simulant le passage d'un train sur une voie ferrée...Cela marche au Japon, mais ailleurs aussi ! Nous sommes au zénith de la carrière de Kurosawa, mais sa santé est fragile, paradoxalement, le montage financier de ses films reste difficile dans son pays. Techniquement innovant, il réalise avec Dodes'ka-Den son premier film en couleurs. Le film est l'occasion d'explorer de nouvelles techniques (le traitement non naturaliste des couleurs sera poursuivi par exemple dans Rân). Les scènes oniriques utilisent des décors de soie peinte ! Hélas le film est un échec commercial cinglant qui déstabilise totalement Kurosawa. Il sombre dans une dépression, touche le fond lorsqu'il attente à ses jours en s'ouvrant les veines. Heureusement, la vie gagne ce bras de fer, mais il lui faudra cinq années pour s'en remettre. En mars 76, c'est une résurrection formidable : Kurosawa nous revient aux commandes d'un magnifique film soviétique, Dersou Ouzala, lauréat de l'Oscar du Meilleur Film Etranger à Hollywood. Avec Bergman, Hitchcock ou Fellini, Kurosawa fait partie des cinéastes les plus influents de la deuxième moitié du siècle. Il a marqué de son empreinte les films de réalisateurs aussi divers que Peckinpah, Schrader, Lucas, Coppola, de Palma, Scorsese, Spielberg, Leone. Sa conception plastique de la mise en scène, son approche chorégraphique, théâtrale de la violence ont indirectement participé au renouvellement du western, à l'éclosion du cinéma gore (Sam Raimi, entre autres, lui doit beaucoup). Cela sans compter le rôle qu'il a joué dans la reconnaissance du cinéma japonais d'après-guerre, ce qui lui a valu d'être ironiquement surnommé l'Empereur par une nouvelle vague nippone.Le cinéaste parle de son film «Ce film était pour moi une sorte de travail sur la couleur. C'était mon premier film qui n'était pas en noir, blanc, j'ai essayé toutes sortes de choses - même de peindre les ombres des décors sur le sol. J'étais consciemment devenu ici très expérimental.»