Re:Zero - Starting Life in Another World - Saison 2 - Actualité anime
Re:Zero - Starting Life in Another World - Saison 2 - Anime

Re:Zero - Starting Life in Another World - Saison 2 : Critiques

Critique de l'anime : Re:Zero - Starting Life in Another World - Saison 2

Publiée le Lundi, 05 Octobre 2020

Partie 2 - Chronique 1 :

En juillet 2020, pas loin de quatre années après la fin de la première saison, l'adaptation animée du light novel Re:Zero reprenait, honorant une longue attente des fans bien curieux de découvrir la suite des aventures de Subaru dans un monde séduisant par ses moult mystères. Certes, il y a bien eu entre temps les deux OVA Memory Snow et Frozen Bond, qui ont surtout constitué de sympathiques apéritifs en vue de la suite.

Cette saison 2 s'est d'abord offerte une première partie qui s'est achevée au mois de septembre 2020, la diffusion ayant ensuite repris le 6 janvier 2021 pour une nouvelle fournée de 12 épisodes. Au total, le nombre d'épisodes de cette séquelle sera ramené à 25, tout comme ce fut le cas pour la première saison.

Et puisqu'il s'agit de la même saison, le staff n'a pas changé d'un iota. Masaharu Watanabe signe donc la réalisation au sein du studio White Fox, tandis que Masahiro Yokotani est en charge de la composition scénaristique à partir des écrits de Tappei Nagatsuki, l'auteur des light novel. Le character-design reste celui de Kyuta Sakai, et la bande-originale celle de Kenichiro Suehiro. Chez nous, c'est toujours sur Crunchyroll qu'a lieu le simulcast, mais aussi sur Anime Digital Network depuis que la plateforme a acquis les droits de la série animée.


En somme, tout porte à croire que cette seconde moitié de saison 2 se plaçait dans la même veine que les épisodes précédents au niveau du style et de la direction. Une impression exacte, et qui peut donc inquiéter. Car la première moitié n'a pas fait l'unanimité, ayant soit été adulée pour sa manière d'enrichir les mystères liés à l'univers ou, au contraire, critiquée pour son éparpillement évident qui en a perdu plus d'un. Aussi, quand on s'attaque à cette deuxième partie de saison, mieux vaut avoir en tête les grands événements qui ont constitué les moments forts de la première moitié.

La quête de Subaru, un grand méli-mélo scénaristique

Aussi, il n'est pas anodin de revenir sur la trame de la partie précédente de saison. Suite à l'intense bataille contre Petelgeuse, l’Évêque du culte de la Sorcière affilié à la Paresse, Subaru et Emilia sont en route pour rejoindre le domaine Mathers quand un drame survient. Le chariot dans lequel Rem et Crusch sont embarquées est attaqué par deux autres Évêques du culte. Toutes deux en réchappent, contrairement à leurs soldats, mais les conséquences sont terribles : Crusch devient amnésique, tandis que Rem tombe dans un sommeil sans fin, et voit son existence effacée de la mémoire de tout le monde, sauf de celle de Subaru. Dans le but de remédier à la situation, il décide de demander main forte à Roswaal, ce dernier ayant trouvé refuge dans un Sanctuaire pour éviter la récente attaque.


Sur place, Subaru y découvre un lieu cloitré et isolé du reste du monde, dont les barrières ne peuvent être franchies par un non-humain... à moins d'annuler le puissant sort qui régit les lieux. Pour cela, Emilia et Subaru doivent honorer les épreuves du tombeau de la sorcière Echidna, de laquelle le garçon venu d'un autre monde se rapprochera lors de ces épreuves, par l'intermédiaire de ses rêves et de l'inconscient. Mais de son côté, Emilia peinera à honorer la moindre épreuve. Les choses iront de mal en pis lorsque Subaru se rendra compte de l'émergence de nouvelles menaces : Le manoir Roswaal est sur le point d'être attaqué par de puissants assassins, tandis que l'une des trois grandes bêtes démoniaques fait route vers le sanctuaire pour commettre un véritable massacre. Le garçon se rend compte que Roswaal n'est clairement pas dans son camp, ce dernier ayant compris certains pouvoir de l'adolescent, et étant même à l'origine d'une partie du désastre. Accroché à sa détermination plus que jamais, Subaru doit composer de lui-même pour éviter le cauchemar, mais trouve un allié de taille bien que surprenant : Otto, qui remet son ami à sa place pour le faire avancer. A eux deux, ils mettent en place un plan pour trouver d'autres alliés et œuvrer pour le salut du sanctuaire comme pour celui des résidents du manoir.

Des développements qui se succèdent

La première partie de la saison 2 avait de quoi décontenancer. Dans un arc qui semblait oublier ses objectifs premiers, c'est l'histoire du Sanctuaire d'Echidna qui devenait la focus principal de l'intrigue, tandis que l'aventure abordait énormément de points de vue et de pistes différentes qui ne semblaient rien à voir les unes avec les elles. C'est sur les tous derniers épisodes qu'un lien s'affirmait, donnant alors l'espoir d'une deuxième partie qui saurait mieux traiter cet ensemble pour aboutir à une finalité convaincante.

La démarche d'écriture de Tappei Nagatsuki (puisque l'anime puise fidèlement dans le light novel d'origine) ne change pourtant pas. Si la direction de son arc est maintenant un peu plus clair, l'intrigue continue d'amener bien des des développements, sur chaque personnage présent, afin de montrer plus en détails l'univers et ses multiples mystères. Au fil de l'avancée de la saison, nous en sauront plus sur le passé de certains, les ambitions d'autres, mais aussi les secrets qu'ils peuvent cacher. Parfois, la résolution sera claire. Mais dans d'autres cas, le scénario ne fera qu'épaissir les incompréhensions déjà présentes. Deux cas sont particulièrement parlant, ceux de Roswaal et d'Emilia. Le maître du manoir Mathers a effectivement droit à une écriture, un arc qui lui est propre, et un aboutissement... mais au prix de belles incohérences vis à vis de ce que l'on savait du personnage dans la première saison. On dirait même que Tappei Nagatsuki l'a volontairement rebooté. Son désir de voir Emilia succéder au trône ? La destruction du Dragon ? Ce sont des enjeux jamais évoqués dans cette suite qui se concentre sur d'autres ambitions, jamais évoquées jusqu'à présent.


Et du côté d'Emilia, croquer la jeunesse du personnage (outre l'OVA Frozen Bond) est une bonne idée, avec dans le lot quelques petites connexions à des personnages connus. Malheureusement, cette part scénaristique apporte plus de questions que de réponses, ce qui a quelque chose de frustrant dans une saison qui ne répond déjà à pas grand chose, pour ne pas dire rien. Car la finalité de l'arc du Sanctuaire est plutôt maigre. De nouveaux personnages, certes développés, une exploration de l'univers via ses sorcières, une vaste sous intrigue résolue... mais rien qui ne réponde clairement aux enjeux fixés par les tout premiers épisodes de la saison. La sensation est celle d'une intrigue mal écrite qui se serait bien trop étendue pour tout ce qu'elle voulait raconter, un arc de 25 épisodes qui aurait pu être condensé en moitié moins. Aussi, le rythme est un autre soucis important de cette suite, clairement.

Des lenteurs décourageantes

Au-delà des soucis scénaristiques résultant des multiples propositions d'intrigue de l'arc, il se pose la question du rythme. En soi, ces douze nouveaux épisode ne traitent pas beaucoup d'événements. Simplement, ces derniers s'étalent par des dialogues qui n'en finissent plus, comme si l'objectif de l'anime était d'insérer chaque ligne du roman d'origine. Ce qui fonctionne en littérature ne peut être efficace sous la même forme dans une mouture audiovisuelle, et c'est pourquoi des choix d'adaptation sont à privilégier dans un récit aussi fourni. Bien que prenantes dans leurs idées, plusieurs séquences nous poussent finalement à nous désolidariser tant elles sont étirées. Le problème était d'ailleurs similaire dans la première partie de l'arc : Des scène d'émotion qui pouvaient totalement fonctionner sur des moments brefs perdent tout leur charme dans des épisodes au rythme mal entretenu. Le flashback d'Emilia, pourtant touchant à plusieurs reprises, aurait pu avoir un meilleur charme, malgré son melting-pot d'informations qui nous perd un peu par moment. Des informations que nous ne pouvons que difficilement connecter à d'autres éléments, ce qui pousse à croire que d'autres développements seront nécessaires pour reconstituer l'immense puzzle complexe de Re:Zero. On sera alors enclin à accepter cette écriture laborieuse si elle peut nous mener quelque part.


Saison deux, saison inutile ?

Beaucoup de choses nous agacent dans cette suite de Re:Zero, ce qui nous fait parfois oublier ses petites qualités. Parmi-elles, des personnages toujours plus attachants. Leurs développements ont beau être narrés avec maladresse ou étirements, les concernés en sortent pourvus de plus de couleur, ce qui pique notre empathie pour eux, quand bien même les informations les concernant seraient contradictoires. A ceci s'ajoutent quelques grands moments du côté de l'action : Plutôt rares sur douze épisodes, ces scènes ne manquant jamais d'adrénaline, malgré une mise en scène très statique, bien qu'il y ait quelques belles tentatives d'ambiance sur les derniers épisodes. La saison 2 de Re:Zero n'est pas détestable tant elle sait divertir, nous permet de retrouver des figures attachantes et souvent très nuancées, ainsi qu'un univers séduisant par ses mystères, bien que l'histoire commence à trop en faire de ce côté.


Alors, celles et ceux qui ont été conquis par la première saison (ou les mangas ou le light-novel) devront accepter les choix risqués de cette suite, et l'idée que la situation initiale de la deuxième saison ne trouve pas de résolution au terme de 25 épisodes. Le bilan est frustrant, rageant même. Re:Zero a, cette fois-ci, demandé un certain investissement pour comprendre et accepter la démarche malgré ses gros défauts, ce qui ne sera sans doute pas possible pour chaque spectateur. Mais on sera curieux de découvrir la suite, que ce soit par une troisième saison ou la suite des romans. Malheureusement, la flamme effervescente née de la première saison s'est rabougrie. Il ne tient qu'à la suite de nous reconquérir.



Partie 1 - Chronique 2 :

En 2016, la série animée Re:Zero créait une sorte d'événement, le succès ayant largement été au rendez-vous. Adaptant les 9 premiers volumes du light novel éponyme de Tappei Nagatsuki, le titre en 25 épisodes a permis au support original de parvenir chez nous aux éditions Ofelbe, et aux différentes adaptations manga d'être éditées chez Ototo. Clairement, Re:Zero fait partie des isekai les plus appréciés, et pour lesquels il y a une forte demande.

L'annonce d'une seconde saison n'était donc qu'une question de temps, l'engouement pour Re:Zero n'ayant jamais laissé de place au doute à ce sujet. Entre temps, plusieurs projets ont vu le jour dont deux OVA. Le premier, Memory Snow, paraît en octobre 2018 et narre une histoire pleine de légèreté et de bonne humeur, chronologiquement située entre les arcs 2 et 3 de la série. Le second moyen métrage s'intitule The Frozen Bond (ou Hyôketsu no Kizuna au Japon) et voit le jour en novembre 2019. Dans cette histoire, qui est un véritable préquel à la série, nous découvrions la naissance de la relation entre Emilia et Puck.

Puis, la seconde saison de l'anime est datée : Celle-ci pointera le bout de son en avril 2020. Entre temps, un remontage de la première saison en 13 longs épisodes est portée, un bon moyen pour se rafraichir les idées en vue de la suite. Malheureusement pour la très attendue saison 2, celle-ci est reportée à l'été 2020 à cause de la crise sanitaire du Covid-19. Mais le mois de juillet finit par marquer son arrivée... Du moins pour la première partie. Les 13 premiers épisodes sont diffusés, la seconde étant planifiée pour janvier 2021.


Vers le sanctuaire de l'avarice

A force d'efforts, Subaru est parvenu à anéantir Pételgeuse, l’Évêque du Culte de la Sorcière affilié à la Paresse. Seulement, la victoire a un goût amer, puisque cet affrontement laisse place à un autre. Deux autres Évêques se confrontent à Rem et Crusch, et les mettent au tapis sans mal en prenant soin d'exterminer leurs troupes. Leur victoire a un effet troublant : Crusch perd la mémoire tandis que l'existence de Rem est effacée des souvenirs de tout le monde, sauf de ceux de Subaru. La soubrette aux cheveux bleus demeure inerte, telle une Belle aux bois dormants.

En quête de réponses, Subaru et Emilia décident de rejoindre Roswaal là où est se trouve, dans un certain sanctuaire dont l'entrée est bien gardée. Mais sur place, ils découvrent un lieu chargé de mystères. Car le Sanctuaire est un petit village lié à Echidna, la Sorcière de l'Avarice désormais disparue. Aussi, selon certaines conditions, ceux qui ont intégré les lieux ne peuvent s'en échapper... A moins qu'un candidat aux épreuves permettent d'annihiler le sceau. De nouvelles énigmes s'imposent alors à Subaru qui va aller de surprises en surprises, et découvrir que de nouveaux dangers sont sur le point de surgir...


L'arc du sanctuaire de la Sorcière de l'Avarice

Les 13 premiers épisodes de cette saison 2 de Re:Zero amorcent la quatrième partie de l'histoire imaginée par Tappei Nagatsuki : L'arc du sanctuaire de la Sorcière de l'Avarice. Un titre qui laisse curieux pour ce qu'il évoque. En effet, les trois premières parties du récit ont largement mis l'accent sur la fameuse Sorcière de l'Envie, Satella. Une entité aussi mystérieuse que crainte, qui a d'ailleurs son véritable culte, et dont on pouvait penser que l'ensemble de l'univers de la série gravitait autour. Mais voilà que les premiers épisodes de cet arc quatre fait le choix d'introduire les autres sorcières, ou du moins l'une d'elle : Echidna.

Dès lors, difficile de ne pas être enthousiaste parce tout ce que le début d'arc nous présente. Le monde de Re:Zero dévoile de nouvelles facettes, si bien qu'on ne sait pas vraiment où donner de la tête... Un peu trop, même. Car rapidement, on perd finalement de vue toute l'amorce de cette nouvelle aventure, à savoir la sort de Rem suite aux attaques de deux nouveaux Évêques du Culte. Au final, l'intrigue de l'arc s'éloigne largement de l'ennemi principal de l'oeuvre. On se doute que la saison, dans sa globalité, parviendra à rejoindre ce point de départ à un moment donné, mais mieux vaut s'attendre à ne pas avoir de réponses immédiates lorsqu'on se lance dans cette première partie de saison. Car Tappei Nagatsuki, dans son roman d'origine, fait un choix clair : Porter toute sa mythologie au-delà et prendre plusieurs détours, quitte à égarer un tantinet le lecteur (dans le cas présent le spectateur) en cours de route, et ne pas lui donner immédiatement ce qu'il souhaite.


Du méli-mélo chez Re:Zero ?

Ainsi, la trame de ce début d'arc va amener de nouvelles boucles temporelles, en plantant différents enjeux à tour de rôle. Dans un premier temps, on cerne assez facilement où le récit souhaite nous diriger et quels dangers il souhaite instaurer, certains d'entre eux faisant même office d'excellentes surprises. En terme de suspense, cette première moitié de saison 2 honore son contrat, le côté haletant du scénario assurant l'envie d'enchaîner les épisodes. Pourtant, plus la saison progresse, et plus on est déstabilisé par ce qui se présente sous nos yeux. Le récit multiplie les points de vue, les développements et les focus, si bien qu'on ne sait plus tellement ce que l'arc cherche à nous raconter à un moment donné. Pire encore, on imagine difficilement une conclusion logique à cet ensemble. C'est clairement maladroit et parfois lourd, d'autant plus si on s'adonne à un « binge watching » de la saison. Toutefois, le dernier épisode sauve un chouïa les meubles, et il est parfaitement judicieux d'avoir conclu la première moitié de saison à ce stade du récit. Plusieurs pistes finissent par se recouper, et on entrevoit alors un peu plus le futur de l'arc. Les deux derniers épisodes sont assez riches en promesses et en suspense, largement de quoi nous rassurer sur la deuxième moitié de saison, et le fait que le scénario n'est finalement pas le reflet d'un auteur qui s'est laissé allé au gré de ses envies.

Mais reste que sur un premier visionnage, l'expérience de ces 13 premiers épisodes peut s'avérer laborieuse par moment, et même décontenancer le spectateur. Pourtant, même sans le point de réconciliation que constitue l'épisode treize, force est de reconnaître que ce début de quatrième arc a beaucoup d'éléments à traiter, et bien des manières de nous intéresser. Peut-être qu'un revisionnage de l'ensemble fera davantage passer la pilule car, prise telle quelle, cette première moitié de saison demeure extrêmement confuse, même si la solidité de l'univers maintient notre intérêt pour l'ensemble.


Un univers dense mis en relief


L'univers de Re:Zero est particulièrement dense, à tel point qu'on s'intéresse parfois plus pour tout ce foisonnant environnement que pour l'épopée de Subaru en lui-même. Il faut dire que le héros est avant tout au moyen de faire progresser le récit, aussi ses réussites et ses échecs nous permettent à chaque fois d'en apprendre plus sur les clés du monde où il a atterrit, et de présenter des personnages tous plus haut en couleur les uns que les autres.

Et à ce titre, ce début de saison deux pourra apporter une belle satisfaction à pas mal de spectateur, tant il y a d'éléments abordés. On ne les évoquera pas en détail dans ces lignes afin de ne pas spoiler, mais c'est sans doute en ce sens que ce segment de saison peut s'avérer intéressant s'il est isolé de l'ensemble de la saga. Echidna, la Sorcière de l'Avarice dévoilée dans les vidéos promotionnelles, est une véritable clé de voute de cette salve d'épisode, et un point d'intrigue qui amènera d'autres développements et même quelques révélations. Dans un premier temps, on pourra tout de même ressentir une certaine frustration tant il y a d'énigmes plantées, mais très peu finalement résolues. Quelques éléments scénaristiques progressent, certains ayant été introduits dès le deuxième arc, aussi on ne pourra pas totalement reprocher à ce début de saison de ne répondre à rien. Néanmoins, on ressort du visionnage avec beaucoup plus d'interrogations qu'on en avait au départ. Mais sûrement faut-il laisser sa chance à la saison dans son ensemble, et que la seconde moitié devrait se montrer un poil plus généreuse en réponses. Du moins, c'est ce qu'on espère.


Enfin, l'écriture de certains personnages mérite largement le visionnage. Car dans son optique de développer énormément d'éléments, ce premier segment de quatrième arc vient nous en dire plus sur quelques figures clés du récit. Le héros lui-même a droit à l'approfondissement qu'il méritait largement, quand d'autres têtes un peu abstraites précisent leurs ambitions et leurs psychologie. On apprécie réellement le soin apporté au casting de la série, preuve que Tappei Nagatsuki sait comment utiliser tout ce beau monde à bon escient, et cherche à le rendre plus profond de telle sorte à éviter de banaux personnages fonction.

Néanmoins, on pourra tiquer sur toute la morale décortiquée autour de Subaru. Clairement, le récit s'adresse à un public d'être otaku, avec un message dans la même veine que celui de la fin d'Evangelion... Forcément en moins subtil. Ça rend la thématique un peu forcée et presque irritante, aussi mieux ne pas se sentir concerné par ce qui est dit.


Vers une attente pleine de curiosité


Les treize premiers épisodes de cette deuxième saison de Re:Zero sont, vous l'avez compris, une certaine expérience qui nécessite un certain recul. A chaud, il y a de quoi être décontenancé par les multiples directions empruntées par le récit, ce qui donnera un sentiment de fouillis au visionnage, et parfois la sensation que la série s'attarde beaucoup trop longtemps sur des événements qui pourraient être traités plus simplement (mention spéciales à tous ces personnages qui ne parlent que par énigme alors que davantage de sincérité permettrait une progression plus fluide de l'intrigue. Cette écriture des dialogue a beau maintenir un fort suspense dans la série, elle reste particulièrement rageante). Beaucoup d'éléments sont introduits, les personnages sont développés plus que ce à quoi on pouvait s'attendre, et seul l'épisode final donne de la cohérence à tous ces agencements. A ce titre, mieux vaut attendre la deuxième partie, et les réponses qu'elle pourrait apporter, pour juger comme il se doit ce quatrième arc qui n'a pas encore dit son dernier mot. Et même si certains défauts ne peuvent être éliminés dans cette prise de recul, par exemple un traitement de Subaru qui tourne en rond malgré les bons développements qui lui sont apportés (ce qui peut sembler contradictoire, mais ne peut être développé dans cette chronique sans un minimum de spoil), on termine cette première moitié de visionnage en gardant notre curiosité, malgré le goût parfois amer laissé par l'ensemble. Le rythme de la série et son art de manier le suspense à travers des révélations et des cliffhangers aura garantit un visionnage prenant sur la durée, largement de quoi nous refaire signer pour la suite. Mais on espère que la future deuxième partie balaiera définitivement nos craintes, et nous confortera justement sur toute l'utilité du contenu bien chargé de se premier cours de raison. La réponse nous sera donnée en janvier 2021 !


Partie 1 - Chronique 1 :

Re:Zero, un succès international

Principal succès de la plateforme Crunchyroll en 2016 pendant sa diffusion initiale en simulcast d'avril à septembre 2016, Re:Zero a su marquer nombre d'esprits, autant pour son concept très bien exploité que pour ses qualités d'animation et de rythme narratif, ou encore pour son scénario retors aux multiples rebondissements, toujours bien portés par un héros en constante évolution et par toute une palette de personnages marquants et ayant leur propre histoire, leurs propres avancées. La série de 26 épisodes a grandement contribué à populariser dans son pays d'origine et à l'international la licence, via nombre de goodies bien sûr, mais aussi au travers des différentes autres adaptations en manga ou en anime.

Ainsi, en plus du light novel initial de Tappei Nagatsuki (scénario) et Shinichirô Ôtsuka (illustrations) qui se poursuit à bon rythme depuis 2012 avec actuellement 24 volumes au compteur, chaque arc de celui-ci se voit adapté en manga, avec un 4e arc qui a été lancé fin 2019 au Japon et qui compte déjà 2 tomes. L'oeuvre a également connu deux OAV, Memory Snow en octobre 2018 et The Frozen Bond en novembre 2019, cette dernière connaissant elle-même une adaptation manga en cours au Japon depuis cette année. Et comme si ça ne suffisait pas, l'univers de Re:Zero étant riche, Tappei Nagatsuki a également lancé en 2015 Re:Zero Kara Hajimeru Isekai Seikatsu Ex, une série de romans comptant actuellement 5 tomes et proposant des histoires supplémentaires permettant d'approfondir toujours plus les différents personnages de l'oeuvre-mère. Enfin, dans cette même optique d'approfondissement, le manga Re: Zero Kara Hajimeru Isekai Seikatsu - Kenki Koiuta, en cours depuis 2018, se charge de revenir sur la jeunesse et le grand amour du vétéran Wilhelm, personnage particulièrement charismatique du 3e arc.

En France, du fait de la très grande popularité de l'anime, les éditeurs papiers n'ont pas trop traîné pour s'emparer du phénomène ! Ainsi peut-on découvrir depuis juin 2017, aux éditions Ofelbe, le light novel d'origine, qui suit doucement son cours avec actuellement 8 volumes parus, le 9e volume (censé conclure l'arc 3, ce qui correspond à la fin de la saison 1 de l'anime) se faisant attendre depuis janvier 2020. Côté manga, ce sont les éditions Ototo qui, à partir d'avril 2017, ont publié successivement les adaptations des trois premiers arcs canoniques, celle de l'arc 3 "Truth of Zero" s'étant justement achevée il y a quelques jours avec son 11e opus. Et concernant les animes, Crunchyroll a proposé les deux OAV en plus de la saison 1, tandis que la saison 1 en question est également sortie sur support physique chez @Anime.



Une saison 2 longtemps attendue

Bref, la licence Re:Zero, autant au Japon qu'en France, a sans aucun doute encore de beaux jours devant elle... en particulier en cette année 2020 qui est une année importante pour l'oeuvre imaginée par Nagatsuki. Cela a commencé avec la diffusion de début janvier à début avril 2020, autant au Japon qu'en France via Crunchyroll, de Re:Zero Re:Edit, remontage de la saison 1 sous la forme de 13 épisodes d'une cinquantaine de minutes chacun, avec quelques ajustements et une fin enrichie. La diffusion de cette nouvelle mouture de la saison 1 ne fut évidemment pas anodine, puisqu'elle visait à préparer au mieux ce que nombre de fans de la série ont attendu pendant 4 ans: la saison 2 !

Annoncée en grandes pompes fin mars 2019 avec d'emblée un premier trailer, la saison 2 de Re:Zero réunit à nouveau l'essentiel du staff principal de la première saison et des deux OAV, avec à la production le studio White Fox, à la réalisation Masaharu Watanabe, à la composition scénaristique Masahiro Yokotani, au design des personnage ainsi qu'à la direction de l'animation Kyuta Sakai, à la direction artistique Yoshito Takamine, et aux musiques Kenichiro Suehiro. En somme, une équipe qui a déjà l'habitude de travailler ensemble et qui connaît déjà bien l'oeuvre, ce qui rassure immédiatement.

Initialement prévue à partir d'avril dernier (donc immédiatement après la diffusion de la version Re:Edit de la saison 1), cette deuxième saison fit partie des malchanceuses dont la diffusion dut être reportée à cause de l'épidémie de COVID-19, pour finalement avoir droit à une première partie en 13 épisodes diffusée du 8 juillet au 30 septembre, et une deuxième partie en 12 épisodes attendue à partir de janvier 2021. En France, Crunchyroll annonça dès la fin mars son acquisition pour une diffusion en simulcast, et la première partie venant tout juste de s'achever l'occasion est idéale pour effectuer un premier bilan, tant cette première fournée de 13 épisodes se veut déjà très riche.



Retour auprès de Subaru

Cette saison 2, suite directe de la saison 1, s'attèle donc à l'adaptation du 4e arc du light novel (qui débute au volume 10), qui semble s'annoncer comme le plus long de l'oeuvre à ce jour.

Après un gros travail sur lui-même, et porté par l'indéfectible soutien de Rem mais aussi par sa volonté obstinée de protéger Emilia, Subaru, grâce à l'aide de nombreuses personnes, a enfin pu vaincre la Baleine blanche démoniaque puis Pételgeuse Romanée-Conti, l'évêque de la Paresse du Culte de la Sorcière. Le voici désormais en route, en charrette, pour rentrer au Manoir Roswaal, accompagné d'Emilia à qui il s'est déclaré. Quelques moments de répit auraient pu attendre nos héros après tant d'épreuves, mais celles et ceux ayant vu la fin inédite de la saison 1 "Re:Edit" ont déjà pu se préparer à l'avance à une nouvelle donne cruelle: bien vite, Subaru se rend compte avec effroi qu'Emilia est les autres ne se souviennent absolument pas de Rem, comme si la précieuse soubrette n'avait jamais existé dans le coeur de quiconque sauf de lui...

Tandis que le spectateur découvre que la domestique ainsi que Crusch ont été attaquées par deux nouveaux évêques, le jeune homme finit par retrouver le corps inanimé de celle dont il est le héros. Mais contrairement à Crusch qui a tout de même pu revenir à elle et dont les autres se souviennent, rien n'y fait pour Rem, qui reste comme plongée dans le coma tandis que plus personne ne sait qui elle est.

Mais il s'agit là de la première surprise attendant Subaru puisque, une fois de retour au domaine Roswaal avec Emilia, il constate que le manoir est quasiment vide, ni Roswaal ni Ram n'étant présents. Tout porte à croire qu'ils sont encore réfugiés au Sanctuaire, un lieu où il est particulièrement difficile d'entrer, et où il est tout aussi délicat de ressortir...



Nouveau drame, nouveaux personnages, nouveau départ

Dès ses premières minutes, la saison 2 de Re:Zero commence donc fort en osant mettre en péril le plus indéfectible soutien de Subaru et par la même occasion le personnage le plus populaire de la série, le plus aimé de nombre de fans: Rem. Mais cet enjeu assez audacieux de la part de Nagatsuki n'est presque qu'un point de départ, qu'une partie d'un tout destiné à plonger notre héros dans de nouveaux bouleversements aussi cruels qu'éprouvants... mais avant d'en arriver là, les deux premiers épisodes prennent quand même le temps de poser un contexte qui a évolué pour quelques autres personnages, ce qui aura évidemment son importance par la suite.

Ainsi Petra, l'adorable fillette rousse auparavant sauvée par Subaru notamment dans l'arc 2, prend-elle ici du galon en devenant l'une des domestiques de manoir Roswaal, une donne qui pour l'instant semble surtout servir à accentuer la part tragique de certains événements survenant au manoir dans les épisodes suivants.

C'est cependant un nouveau visage qui vient surtout s'installer en intriguant suffisamment, à savoir Frederica, fille-bête et demoiselle qui était autrefois domestique au sein du manoir, avant que Subaru ne prenne sa place en arrivant chose qui avait été évoquée dans la saison 1 et que Nagatsuki avait donc bien pensée. De retour à son poste, celle-ci démontre une personnalité a priori douce, mais nul ne sait si elle est totalement digne de confiance. Quoi qu'il en soit, elle sera d'une grande aide à Subaru et Emilia, accompagnés par le sympathique marchant Otto et bien sûr par le dragon de terre Patrasche, pour dénicher l'entrée d'un lieu qui sera au coeur de toute cette partie...



Bienvenue au Sanctuaire

Théâtre de la majeure partie des événements de ces 13 épisodes, le Sanctuaire est un lieu où il est difficile d'entrer, tout autant qu'il est difficile de s'en extraire. Rattaché au Domaine Mathers, il s'agit d'un lieu tenu secret, que plusieurs magies puissantes protègent, où les semi-humains entre autres peuvent se réfugier s'ils le souhaitent, et où semble régner un certain respect de l'une des Sorcières des péchés capitaux: Echidna, la Sorcière de l'Avarice, autrefois morte en ces lieux.

En plus d'enfin y retrouver un Roswaal alité et bandé de partout ainsi qu'une Ram qui veille sur lui avec son habituel caractère, Subaru, Emilia et Otto y feront également connaissance avec des habitants résidant là en permanence, dont deux figures se dégageant vite du lot et vouées à prendre de l'importance. D'un côté, Garfield, un semi-humain ayant à coeur, plus que tout, de protéger des intrus le Sanctuaire auquel il est très attaché, ce qui le pousse bien souvent à se montrer hostile envers les visiteurs (dont Subaru) et parfois même à attaquer avant de réfléchir. S'il ne fait très vite aucun doute qu'il a un lien de parenté avec Frederica, il semble pourtant que ces deux-là ne s'entendent pas parfaitement... mais quoi qu'il en soit, Garfiel, en attendant de le voir peut-être évoluer plus tard, est également un garçon qui amusera un peu pour son amour à sens unique envers Ram (il a bon goût). Ensuite, Lewes, demoiselle bien mystérieuse, veillant elle aussi sur le Sanctuaire d'une façon différente de Garfiel, et qui, sous son physique de petite fille neutre, cache bien des secrets sur sa propre nature.

Mais au-delà des retrouvailles et des rencontres, le Sanctuaire est avant tout un lieu empreint de magie, marqué par l'influence de la Sorcière, et au sein duquel, pour des raisons que l'on va éviter de trop aborder pour ne pas trop en dire, Subaru et avant tout Emilia devront essayer de passer avec succès des épreuves visant à les tester... s'ils n'en ressortent pas brisés.



Epreuves

Ces épreuves, dans un premier temps, s'annoncent à tort linéaires, dans la mesure où elles commencent de façon assez classique mais intéressante en confrontant Subaru à une part de son passé: celle du temps où il était encore dans notre monde, avant d'être soudainement transporté à Lugnica. Le temps d'un épisode, cette première épreuve permet alors de compléter une chose qui manquait forcément à la série jusqu'à présent, à savoir la découverte de l'ancienne vie de notre héros, ses parents, et les rapports qu'il avait envers ceux-ci et surtout envers lui-même. Bien qu'assez classique dans le fond, ce passage est important pour enfin mieux nous faire cerner le fond de Subaru, la manière dont il se détestait et dépréciait lui-même avant d'avoir droit à une nouvelle vie dans l'autre monde, ce qui le rend dès lors plus humains et attachant. Au total, une grosse vingtaine de minutes sont consacrées à cette étape classique mais essentielle, ce qui n'est ni trop ni pas assez, juste ce qu'il fallait.

Mais au-delà de cette épreuve, le récit imaginé par Nagatsuki vient très vite briser toute possible routine, sur plusieurs aspects.

Tout d'abord car la situation est bien différente pour Emilia, qui a toutes les peines du monde à s'en sortir, en intriguant donc de plus belle sur ce qu'elle a bien pu vivre par le passé. Et les choses sont d'autant plus éprouvantes pour elle que Pack, le grand absent de ces 13 épisodes, ne lui donne plus le moindre signe... Subaru devra alors essayer de l'épauler comme il peut, proposant même de prendre sa place au risque de s'attirer ses foudres (en cela, on reconnaît bien le coeur vaillant dans son genre de la demi-elfe)... Mais c'est encore avec bien d'autres problèmes qu'il devra composer, car tout en faisant face à une nouvelle épreuve indescriptible, des événements aussi tragiques que sanglants, rappelant à notre mémoire deux ennemies des 2 premiers arcs, se déroulent également au manoir Roswaal !



Mourir et revivre pour comprendre

Tout une part de la série plonge alors Subaru dans des nouveaux problèmes où, entre ce qui se passe au Sanctuaire et les événements au manoir, la situation semble bien souvent impossible à résoudre, tant ses tenants et aboutissants sont nébuleux. Pour s'en sortir alors, une seule solution: mourir, mourir et mourir encore, jusqu'à obtenir à chaque nouvelle boucle quelques bribes d'indices, des éléments auxquels se raccrocher pour essayer d'entrevoir des moyens de progresser... et c'est là l'un des aspects où cette première partie brille le plus, tant chaque boucle temporelle viendra enrichir un peu plus le récit via nombre d'informations, de développements, de révélations.

Notre héros, via Roswaal et les autres, aura notamment l'occasion d'apprendre certaines nouvelles choses sur ce monde, ne serait-ce que sur les trois grands animaux démoniaques (attention, vous ne verrez plus jamais les lapins de la même manière) ou sur les évangiles.

Mais c'est bien sur un autre point que la série finit bien souvent par happer, à savoir ses développements et approfondissements de nombre de personnages. Difficile d'en parler sans trop en dévoiler, mais signalons que chaque nouvelle boucle est à même d'apporter de nouvelles choses sur les visages entourant Subaru. Cela passe par des choses simples et pourtant importantes, comme l'amitié réelle qu'ont développé pour notre héros le gentil Otto, qui s'impose peu à peu comme un allié fiable et important dans son genre, mais aussi la fidèle Patrasche qui n'est pas oubliée. Mais il y a aussi des développements bien plus amples, par exemple sur Lewes dont la nature révèle bien des choses sur le Sanctuaire, sur notre chère Beatrice qui aura de quoi fendre le coeur de plus d'un spectateur par sa situation particulièrement cruelle depuis des siècles et ce qu'elle attend désormais de Subaru... sans oublier un certain personnage qui, s'il intriguait et inquiétait déjà pas mal dans les précédents arcs au vu de ce que l'on savait déjà de ses ambitions, dévoile ici plus son jeu, jusqu'à en devenir particulièrement haïssable dans certains drames orchestrés par ses soins.

C'est alors dans une succession de boucles infernales que se retrouve Subaru, des boucles au fil desquelles il apprend pas mal de choses le faisant parfois profondément souffrir, mais auxquelles il doit inévitablement se confronter pour essayer de progresser dans sa quête, de trouver comment épauler Emilia, comment sauver tout le monde. Et là-dessus, si son parcours semble bien souvent chaotique et inextricable, il pourrait bien finir par trouver une voie logique à travers sa rencontre avec un autre personnage...



Avarice

De longs cheveux blancs ornés d'un papillon. Une allure élégante. Un visage acéré propice aux poker faces. Telle est, en quelques mots, la première impression que dégage un nouveau personnage que l'on a pris soin de ne pas évoquer jusqu'à présent, mais qui a une importance de premier plan, au point d'être apparue dès le tout premier trailer de cette saison 2 et de s'afficher en grand sur le visuel principal de la série.

C'est à l'épisode 3 que Subaru rencontre pour la première fois la Sorcière imprégnant de sa présence le Sanctuaire et ses alentours: Echidna, Sorcière de l'Avarice, autrefois dévorée comme toutes les autres sorcières par la Sorcière de l'Envie, mais dont l'âme existe encore en se terrant dans son tombeau à proximité du Sanctuaire.

En tant que sorcière, on se dit d'emblée qu'elle est forcément une ennemie ou, en tout cas, qu'il faut s'en méfier, chose que notre héros ne manque pas de faire. Mais Echidna semble bien plus nébuleuse que ça. Invitant régulièrement le jeune homme à sa rencontre dans des "tea party" peu ordinaires, le conviant dans des songes pouvant être aussi oniriques que cauchemardesques, elle aiguillera régulièrement à sa manière Subaru, lui permettra même d'apprendre de nouvelles choses, ne serait-ce que sur les autres sorcières qui finiront elles aussi par avoir une certaine importance dans l'intrigue. Mais tout ceci, dans quel but le fait-elle ?

Une chose est sûre, Echidna est, d'un bout à l'autre de cette partie, une figure qui capte l'attention par son ambiguïté longtemps opaque, aussi opaque que nombre des avancées de Subaru... Et c'est précisément là que le spectateur pourra parfois ressentir une éventuelle limite dans le scénario, tant tout reste longtemps très nébuleux dans les avancées concrètes. On se demande bien souvent où Nagatsuki veut en venir, on peut avoir l'impression que ses assez nombreux développements un peu dans tous les sens sont parfois foutraques, mais tout finit par bien s'expliquer et se retrouver dans le dernier épisode révélant tout d'Echidna, de ses desseins, de son ambivalence vraiment totale (sa soif d'expériences et de connaissances l'ayant poussée à certaines choses vraiment cruelles sur le papier, et pourtant elle n'apparaît pas foncièrement méchante)... avec, à la clé, un ensemble particulièrement bien écrit dans les dialogues, notamment pour rattacher les choses à l'avarice d'Echidna.

Et dans la foulée, ce sont aussi certains autres personnages qui ressortent plus nuancés de tout ceci. En tête, Satela, dont on cerne encore un peu plus le fond et ce qu'elle veut pour Subaru en lui ayant octroyé son pouvoir. Cette dernière, bien loin de la frayeur que peut susciter la Sorcière de l'Envie, se montre attentionnée et touchante, jusqu'à conclure une bien intrigante promesse avec notre héros. Mais c'est aussi Subaru lui-même qui, au fil des derniers épisodes, va à nouveau connaître des évolutions fortes.



Contemple le présent qui aurait pu être

Depuis le début de la saison 1 et plus particulièrement dans l'arc 3 (correspondant aux épisodes 12 à 25 de cette 1e saison), Subaru est un personnage qui a déjà bien évolué, notamment en effectuant un gros travail sur lui-même, sur son obstination qui n'était que de l'égoïsme, et sur son rapport à sa faculté de mort réversible. Fort logiquement, tout en restant fidèle à lui-même, le jeune homme continue ici de sortir un peu plus grandi de certaines épreuves.

Cela commence même dès qu'est abordée sa vie d'avant auprès de ses parents, chose que l'on a déjà abordée. Mais les derniers épisodes mettront tour à tout à l'épreuve deux choses.

Tout d'abord, le lien fort que Subaru a avec celle qui a toujours été là pour lui et qui le voit comme son héros, Rem. L'attachante soubrette a beau être, avec Pack, la grande absente de cette partie (quand bien même son corps est toujours là), elle ressurgit dans les "songes" du jeune homme pour l'épauler de plus belle... mais est-ce vraiment elle ? Subaru devra démêler le vrai du faux, et démonter ce que la domestique représente pour lui, tout autant que ce qu'il représente pour elle.

Ensuite, c'est le rapport même de Subaru à la mort réversible qui est éprouvé, celui-ci étant mis face à une autre possible réalité de son don: à chaque fois qu'il est mort, il a laissé derrière lui des êtres malheureux, dans nombre de "lignes temporelles" différentes où il a alors fait souffrir son entourage voire a peut-être précipité le monde dans le chaos... De nombreuses possibilités avec lesquelles il devra vivre, comme un poids sur la conscience, mais le pourra-t-il ? On vous laisse le découvrir.



Une qualité technique excellente malgré des conditions peu évidentes

Pour finir, soulignons la qualité technique de cette saison 2.

Proposant peu voire pas d'affrontements vraiment épiques tels que ceux contre la Baleine ou contre Pételgeuse dans la saison 1, cette 1e partie de 2e saison ne cherche donc pas forcément à en mettre plein la vue côté action, mais il n'en reste pas moins que tout semble très bon d'un bout à l'autre.

Les designs de personnages (anciens comme nouveaux) sont toujours aussi variés et qualitatifs, de même que les décors. L'animation est vraiment bonne et, surtout, on ne constate aucune baisse de régime au fil des épisodes (alors que dans pas mal de séries il peut y avoir du relâchement en milieu de saison), une chose d'autant plus appréciable quand on sait qu'à partir de l'épisode 5 les membres du staff, à cause de l'épidémie de COVID-19, ont dû travailler depuis chez eux.

Le rythme est constamment là grâce à une écriture habile qui distille ses révélations, ses rebondissements et ses approfondissements de manière à ne jamais laisser de temps mort. Et le tout est appuyé avec efficacité par les compositions musicales, notamment quand ressurgissent certains thèmes bien connus de la saison 1.



En attendant la suite...

Les 13 premiers épisodes de la saison 2 de Re:Zero s'avèrent particulièrement prenants et addictifs. Tout en exploitant à merveille sa palette de personnages qui sont quasiment tous intéressants, le romancier d'origine Tappei Nagatsuki a su relancer de plus belle son intrigue qui, loin de se reposer sur les lauriers des 3 premiers arcs adaptés par la saison 1, enrichit encore l'univers, l'évolution de Subaru, son rapport à son don, les parcours et desseins de plusieurs personnages...

Chaque nouvel épisode apporte sa pierre à l'édifice, avec son lot plus ou moins fort d'avancées, de révélations, de développements, de pistes... Et s'il est parfois possible d'avoir l'impression que le récit part sur une multitude de choses à la fois, fort heureusement l'essentiel se rejoint déjà dans le dernier épisode, en vue d'une deuxième partie de saison qui s'annonce sous les meilleurs auspices.

Critique 3 : L'avis du chroniqueur
Takato

13.5 20
Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

14 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

17.5 20