Persona 5 - The Animation - Actualité anime
Persona 5 - The Animation - Anime

Persona 5 - The Animation : Critiques

Critique de l'anime : Persona 5 - The Animation

Publiée le Jeudi, 03 Janvier 2019

Parmi les jeux sortis en occident en 2017, un J-RPG a fait parler de lui, gagnant même le titre de meilleur RPG de l'année aux Game Awards 2017. Ce jeu, c'est Persona5, dernier épisode principal en date de la saga phare d'Atlus, qui a séduit un grand nombre de joueur grâce à sa direction artistique particulièrement léchée et son scénario surprenant et aux thématiques particulièrement actuelles, menant même à pas mal de réflexions. Ainsi, lorsque le studio A-1 Pictures annonce la mise en chantier d'une série animée tirée du jeu, rien de bien surprenant. Persona a droit à ses anime, séries ou films, depuis des années déjà, des projets de qualité variable. La diffusion de Persona5 the Animation démarre en avril 2018 et, petite surprise, ce n'est finalement pas A-1 Pictures qui produit la série mais sa nouvelle filiale, CloverWorks. Une information importante puisque la production de l'anime a visiblement connu quelques difficultés...



Le scénario du jeu reste ainsi inchangé mais au lieu d'un protagoniste anonyme, c'est d'un jeune homme du nom de Ren Amamiya dont nous faisons la connaissance. Ce dernier emménage à Tokyo suite à son exclusion de son ancien lycée, et pour cause : pris dans une altercation, Ren est sous probation judiciaire pendant un an. Il est ainsi recueilli par Sôjirô Sakura, tenancier d'un petit café de ruelle, logeant alors dans le grenier de l'établissement. Il ne tarde pas à intégrer son nouvel établissement scolaire, le lycée Shûjin, mais la rentrée ne se passe pas exactement comme prévu. Aux côtés de Ryûji Sakamoto, Ren fait face à un étrange château à la place du lycée, régit par l'un des ses professeurs : Kamoshida. En réalité, les deux compères ont atteint une dimension parallèle, le métaverse, où les désirs puissants des individus façonnent des lieux aussi étranges que dangereux, les Palace. C'est là que Ren, et les camarades qui le rejoindront, peuvent invoquer leurs Personae, des entités nées de leurs inconscients et dotées de pouvoir. Ce monde leur donne l'opportunité de réformer les individus les plus corrompus, aussi Ren et les siens ne tardent pas à former les Phantoms, une bande de voleur dérobant le cœur des personnes corrompues par leurs désirs, afin de faire régner la justice...



Adapter Persona5 en un anime, complet de surcroît, n'était pas une mince affaire, le projet étant même casse gueule de base et ce peu importe le studio. Le jeu est particulièrement long (comptez entre 100 et 120 heures pour une première partie) et ses mécaniques sont difficilement adaptables, un pari sur lequel Persona4 the Animation s'est montré un peu bancal en son temps. Pourtant, la série partait avec de solides arguments : si elle se montrait fidèle au jeu, alors elle proposerait au moins un scénario passionnant... à condition qu'il soit adapté entièrement. Et ce n'est pas exactement le cas : une bonne partie de Persona5 est adapté, mais il reste en réalité deux arcs narratifs pour que l'histoire trouve sa conclusion. Il se trouve qu'un épisode spécial, sans doute une suite, a déjà été annoncé, preuve que la série animée ne compte pas en rester là.



Ainsi, le scénario nous amène à suivre le quotidien de Ren et de ses camarades qui formeront les Phantoms (ou Phantom Thieves pour les adorateurs du jeu), sorte de robins des bois des temps modernes dotés de pouvoirs et punissant les pires criminels à l'aide d'un monde parallèle plus que méta (d'où son nom en occident, le métaverse). A l'instar du celle du jeu, l'intrigue de l'anime propose de suivre la nouvelle vie de ce héros en période probatoire, ce dernier jonglant alors entre vie scolaire et celle d'un justicier, ses préoccupations étant aussi bien les prochains examens que trouver une proie encore plus ambitieuse que la précédente pour les Phantoms.
Un programme alléchant en surface, efficace dans le jeu mais qui garde ce côté très bâtard une fois transposé en anime. La série peine à introduire efficacement les différents concepts de vie quotidienne, par exemple les fameux « Confidants » (comprenez là les personnages secondaires avec lesquels le joueur tisse des liens sociaux dans le jeu et doit côtoyer très fréquemment) arrivent parfois comme un cheveux sur la soupe. L'anime tente de nous faire croire en un réel lien entre eux et Ren mais l'effet tombe un peu à plat. Évidemment, difficile de jeter totalement la pierre à Shinichi Inotsume, scénariste de la série, qui a tenté d'être le plus fidèle possible au jeu. Mais la différence des supports ne permet pas une fidélité à 100% dans le passage d'un jeu en anime, et Persona5 the Animation se casse parfois les dents de ce côté-là.

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L'autre gros soucis de l'anime vient aussi de sa réalisation particulièrement laborieuse et ses nombreux soucis d'ordre technique. Difficile de savoir comment s'est déroulée la production de l'anime mais étant donné que le studio CloverWorks venait tout juste de naître, on peut supposer une certaine difficulté dans la production de ce tout premier projet, et éventuellement un cruel manque de budget. C'est du moins ce qui se ressent très souvent tout le long de la série : les plans ratés sont légions et ont donné lieu à pas mal de même sur la toile, certaines séquences de combat (les fameuses « All Out Attack », qui correspondent des attaques en mêlée de la team sur un ennemi) ne sont même pas finalisées tandis bon nombre de combats manquent d'impact aussi bien dans leur mise en scène que dans les effets spéciaux élaborés, voire même les bruitages des impacts. Pour l'adaptation d'un jeu qui brille pour sa direction artistique et, justement, ses combats incroyablement stylisés, le fossé est assez déroutant. Si le jeu Persona5 ébahit par ses combats transpirant la classe, l'anime, lui, ennuie parfois beaucoup sur ces séquences, provoquant même un certain malaise sur les premiers épisodes. Fort heureusement, quelques scènes rattrapent le coup, mais elles sont malheureusement trop peu nombreuses pour rehausser le bilan. Une production un peu laborieuse, donc, ce qui se ressent aussi sur les génériques qui semblent ne pas avoir été finalisés pour la diffusion de l'anime : la véritable version du premier n'apparaît qu'au 4ème épisode, et celle du second qu'au tout dernier. Reste à savoir si c'est un choix volontaire du réalisateur Masashi Ishihama ou non, mais le doute plane.



Reste alors le scénario, intéressant par sa montée en puissance et son schéma qui consiste en un immense flashback pour justifier la première scène de la série. Pourtant, les arcs les plus passionnants de l'anime ne figurent pas dans la série animée, et ils seront très certainement adaptés ultérieurement, que ce soit dans le fameux épisode spécial annoncé ou un hypothétique projet de suite. Pourtant, pour ne pas conclure la série maladroitement, un choix assez audacieux a été fait et l'effet est réussi aussi bien pour les néophytes que pour ceux qui ont déjà terminé le jeu. Une fin, oui, mais par n'importe laquelle... on vous laisse juger.



Heureusement que l'anime profite des qualités du jeu difficilement effaçable : des personnages attachants pour le casting principal, ou encore une bande-originale aux petits oignons. Si la série peine parfois à introduire efficacement les compositions initiales de Shôji Meguro, ces dernières conservent leur charme, tandis que quelques nouveaux musique font mouche efficacement, tout comme les chansons des génériques interprétées par Lyn, vocaliste attitrée au cinquième volet de Persona.



Le bilan de Persona5 the Animation n'est donc pas celui qu'on pouvait espérer. L'excellente qualité du jeu avait créé un certain engouement, mais les quelques maladresses d'adaptation associées à une production particulièrement chaotique font de cette version animée un certain gâchis. A titre de comparaison, Persona4 the Animation s'en sortait bien mieux, au moins sur le plan technique. Néanmoins, on peut toujours espérer un projet de suite qui corrigera certain des défauts, et une meilleure production. On a toutes les raisons d'y croire : Les premiers volumes DVD et Blu-Ray de l'anime font d'excellentes vente au Japon, devançant même certains hits comme Gun Gale Online, Card Captor Sakura : Clear Card Arc ou Darling in the FranXX. Notons alors que malgré ce bilan très mitigé, Persona5 the Animation a su créer l'engouement au Japon, bénéficiant même d'importantes campagnes de communication qui se poursuivront même au-delà de la diffusion.


Critique - Épisode spécial #1 : Dark Sun...

Persona 5 est un jeu ayant beaucoup marqué les pays occidentaux en 2017. Souvent considéré comme l'un des meilleurs jeux de l'année et régulièrement comme le meilleur RPG, l'annonce d'une adaptation animée suscitait forcément un certain intérêt, chez les fans mais aussi chez quelques curieux. Pourtant, sans être totalement à jeté, l'anime en a déçu plus d'un, la faute à un sérieux manque de budget et une réalisation fainéante à souhait. Aussi, l'annonce d'un épisode spécial après le 26e épisode, pour couvrir la suite de l'histoire, laissait croire à un effort pour adapter le segment le plus intense de l'aventure. Mais le résultat est-il vraiment à la hauteur ? Évidemment, cet épisode étant une suite à la série animée, quelques spoils sur celle-ci seront présents...



L'histoire de ce spécial de Persona5 the Animation reprend exactement là où on l'avait laissée à la fin du 26e épisode. Ren semble avoir convaincu Sae, mais s'est retrouvé piégé par celui qui a trahi les Voleurs Fantômes : Akechi. Celui-ci élimine le leader de la bande d'une balle dans la tête, aussi l'annonce de sa mort est immédiatement annoncée dans tout le pays... Mais Akechi n'a pas remporté la victoire, loin de là. La « mort » de Ren n'était qu'une mise en scène pour piéger le traître et démasquer l'individu derrière un grand complot, utilisant les pouvoirs d'Akechi pour prendre la tête du pays... L'ultime mission des Voleurs Fantômes peut alors commencer.



Long d'une cinquantaine de minutes, l'épisode spécial Dark Sun... adapte l'ensemble de l'avant-dernier arc narratif du jeu. Si cela peut paraître honorable pour ceux n'ayant jamais fait Persona 5, cette simple idée sent le roussi pour ceux qui, au contraire, ont vécu l'aventure vidéoludique. Ce segment, riche en dialogues, en explications, en révélations et en rebondissements, ne pouvait être fidèlement retranscrit en si peu de temps. L'intrigue a beau être passionnante, elle souffre malheureusement d'un rythme beaucoup trop effrené, obligeant l'épisode à aller à l'essentiel, si bien qu'il est difficile pour celui qui découvre l'histoire de Persona 5 par cette adaptation de comprendre les tenants et les aboutissants de l'affaire. Sans compter les multiples rebondissements de deuxième partie d'épisode, tout va tellement vite que l'intérêt du spectateur est rarement là, celui-ci ayant à peine le temps de profiter du divertissement que celui-ci est déjà passé à la scène suivante.



Dans cette optique, toute l'adaptation du Palais de l'ennemi de l'épisode est un ratage total. L'ascension de celui-ci est expédié à vitesse grand v, ses mécaniques sont à peine montrées mais jamais expliquées, ce qui passe vraiment mal au format animé. Exemple type et sans spoilers : le spectateur ne comprendra pas pourquoi, pendant quelques secondes, notre bande est transformée en souris... C'est une mécanique de jeu, assez drôle et originale qui plus est, mais qui n'a aucun sens dans la version animée en plus d'être traitée en quelques secondes, montre en main. Aussi, la présence de certains individus, voués à apporter plus d'éclaircissements sur l'histoire, arrive comme un cheveu sur la soupe, et sert uniquement de gros ressort scénaristique tellement l'épisode ne laisse pas le temps de bien développer les événements.



Toutefois, le plus gros ratage reste bien la qualité technique, surtout sur les scènes d'action. Deux combats importants sont développés dans l'épisode, et ceux-ci arrivent à faire encore moins bien que certains affrontements de la série animée. C'est bien simple : les combats sont statiques, accumulant les plans affreux, la paresse de réalisation, une animation aux fraises et des effets visuels vraiment fades. Pour l'adaptation de l'arc de la fin « normale » du jeu, c'est un résultat pitoyable.



Alors, les points de réconfort de cet épisode spécial sont assez peu nombreux. Quelques zestes de fan-service ci et là, quelques micro-animation d'éveils de personae notamment qui semblent travaillés, et l'extraordinaire bande-originale de Shoji Meguro qui porte toute l'intensité du scénario, mais c'est tout.



La « bonne surprise », c'est qu'un autre épisode spécial viendra poursuivre (et sans doute conclure) la série animée. Mais étant donné la qualité de cet épisode, on redoute le pire. Ce bilan est encore plus incompréhensible quand on sait que Persona5 the Animation cartonne sur ses ventes DVD et Blu-Ray, mais que CloverWorks ne lui attribut qu'un budget misérable. Il reste une dernière faible lueur d'espoir, mais on n'y croit plus. Heureusement, le jeu-vidéo original, lui, reste excellent.


Critique - Épisode spécial #2 : Stars and Ours


Le 30 septembre 2018 s'est achevée l'adaptation animée du jeu Persona5, via un ultime épisode surprenant qui semblait adapter la mauvaise fin du soft d'Atlus. Mais le 31 décembre de la même année, un premier épisode spécial intitulé « Dark Sun... » fut proposé, celui-ci adaptant de manière très médiocre la fin normale du jeu, avec la confrontation contre l'homme derrière toutes les manigances de l'histoire. Une qualité finalement adéquate avec l'ensemble de la série, puisque Persona5 the Animation a à peine fait le minimum syndical, le studio CloverWorks ayant surtout compté sur la popularité du jeu pour que le projet connaisse le succès.


La série animée a réellement pris fin le 23 mars 2019, date à laquelle est diffusée le deuxième épisode spécial. Avec pour titre « Stars and Ours » (référence évidente à « Hoshi to Bokura to », la chanson du générique de fin de la version classique du jeu), celui-ci a la lourde tâche d'adapter l'arc final et la véritable fin du soft.



Dans les profondeurs du cœur de l'Humain


Les Voleurs Fantômes sont parvenus à réformer Masayoshi Shidô, l'homme derrière bien des manigances, une expédition qui coûta la vie à Akechi. La bande semble avoir mené à bien sa dernière mission, mais un problème persiste : Les habitants de Shibuya refusent de reconnaître les aveux de Shidô, et le clament toujours comme le sauveur du Japon. A ce rythme, les associés du politicien pourront mener à bien leurs projets et utiliser le métavers pour asseoir leur domination.


Morgana propose un ultime plan : Infiltrer le Mementos, autrement dit le Palais de toute la population de la ville, pour la réformer et la libérer de ses chaînes. Ils ne s'attendent pas à rencontrer le véritable ennemi, celui qui agissait dans l'ombre depuis tout ce temps...



Une fin rendue à moitié compréhensible


Persona5 the Animation est un produit pour fan plus qu'une œuvre animée à part entière. Ainsi, c'est en 50 minutes que le studio CloverWorks a choisi de traiter l'arc final du jeu, un temps extrêmement court pour enchaîner les péripéties, les affrontements et les révélations. Comme pour l'ensemble de la série jusqu'à présent, tout va à cent à l'heure, et il est impossible pour celui qui découvrir Persona5 par cette adaptation d'apprécier l'ensemble. L'ambiance particulièrement lourde de la fin de l'histoire est difficilement tangible tant rien n'est réellement mis en place, tandis que toutes les révélations sont balancées en un temps record, là où le jeu prend son temps pour les développer à travers de nombreux dialogues. C'était évident, mais ce second épisode spécial ne sera perceptible que par ceux qui ont déjà touché au jeu, et qui sauront combler les trous avec des connaissances assimilées dans l’œuvre vidéoludique. Pour les autres, le résultat sera peut-être brouillon et résultant de la facilité scénaristique.



Des efforts de réalisation ?


Masashi Ishihama, l'homme derrière la réalisation globale de la série, dirige ce dernier épisode. Ceci couplé à un temps plus profitable pour le studio (plus de deux mois s'étant écoulé depuis le premier spécial), on sent que quelques efforts ont été fait sur la forme de cette fin. Les plans ratés sont bien moins nombreux, et des tentatives de mise en scène sont perpétrées. Calquant les cutscenes du jeu original, l'épisode propose même de micro audaces, et s'appuie parfois sur une CGI plus fine et pertinente.


Malgré quelques séquences et plans plaisants, voire même très jolis, le côté low-cost de la série se ressent toujours à de nombreuses reprises. Certains instants cruciaux sont présentés sans audace aucune, les plans fixes sont légion, et le très court affrontement final manque encore d'un certain panache. Encore une fois, ce dernier élément est particulièrement grinçant quand on sait que le soft d'origine mise énormément sur son esthétique ultra stylisée.



Never change your heart


C'est donc à travers un 28e long épisode en demi-teinte que Persona5 the Animation se termine. Malgré quelques efforts notables, le résultat est toujours très loin de nos attentes, notamment parce qu'adapter un tel jeu en si peu d'épisodes était un challenge impossible, et la forme a toujours cruellement manqué d'envergure. C'est forcément de manière plus que mitigée que la série animée s'achève... ou presque.


Car deux OVA sont ensuite parues au Japon, la première allant sur les traces d'Akechi via une histoire nouvelle, tandis que la seconde fait office de fan-service ultime en adaptant les potentielles Saint-Valentin du héros, avec vue à la première personne (peut-être la seule vraie audace de toute l'adaptation, voyez à quel point le projet est triste). Enfin, sachant que les DVD et les Blu-ray ont connu un succès ahurissant au Japon, il paraît impossible de ne pas envisager une future adaptation des segments inédit de Royal. Mais si celle-ci conserve la qualité du Persona5 the Animation d'origine, même un fan ne sera pas sûr d'avoir envie d'y goûter.



Une conclusion qui ne rend donc certainement pas justice au jeu, malgré ses petites qualités. Maintenant que Persona5 Royal est disponible chez nous, intégralement traduit en français, impossible de ne pas conseiller le jeu plutôt que son adaptation animée qui n'est qu'un immense produit dérivé ciblant un public averti de fans.



Critique 3 : L'avis du chroniqueur
Takato

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Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

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Critique 1 : L'avis du chroniqueur
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