Frankenstein Family - Actualité anime

Critique de l'anime : Frankenstein Family

Publiée le Vendredi, 20 Septembre 2019

Frankenstein Family, est, avant tout, une courte série papier que l'on doit à Yanai, une artiste hongkongaise. D'abord publiée dans son pays d'origine aux éditions Animen et à Taïwan sous le nom Shiyan Pin Jiating, celle-ci a ensuite connu une parution au Japon dans le magazine Monthly Comic Bunch des éditions Shinchosha sous le titre Jikkenhin Kazoku. L'oeuvre s'apprêtant à arriver dans notre langue aux éditions Chattochatto dans quelques jours, l'occasion est idéale pour revenir sur son adaptation animée !

  

Initialement diffusée au Japon entre avril et juin 2018, cette série animée a ensuite été diffusée en France du 5 septembre au 10 octobre 2018, en six fournée hebdomadaire de deux épisodes, sur la plateforme Crunchyroll où elle est toujours disponible. Elle totalise 12 épisodes d'une vingtaine de minutes... Mais ces épisodes sont en réalité raccourcis, car à chaque fois les dernières minutes se consacrent à différents "reportages ou "making-of". Concrètement, chaque épisode dure donc plutôt 10-15 minutes, mais les bonus de fin sont globalement loin d'être inintéressants, en offrant la parole au réalisateur, aux principales seiyûs, ou en effectuant des petites vidéos sur le terrain, par exemple sur les premiers accueil autour de la série en convention. En somme, des petites choses que l'on n'a pas forcément l'habitude de voir.

Produite à Taïwan par le studio Big Firebird Cultural Media Co., Ltd , la série est une collaboration nippo-taïwanaise. Elle a été réalisée par Wei Tianxing, avec un character design signé Sang Mi Lee. Côté ambiance sonore, on trouve Yuuyu aux musiques, et Tomohiro Seki à la production sonore. Enfin, la production de l'animation a été assurée par Masa. Si ces noms ne vous disent pas grand chose, ce ne serait pas étonnant: leur carrière n'est pas très développée. On peut toutefois signaler que Tomohiro Seki a occupé très récemment un poste identique sur la série Cinderella Nine.

  

Frankenstein Family nous plonge dans le quotidien d'une fratrie pas comme les autres. Sous l'impulsion de l'un d'entre eux, le jeune Tanis, lui, son grand frère et ses trois grandes soeurs ont décidé d'aller vivre dans une petite ville de bord de mer. Rien qui ne sorte de l'ordinaire, direz-vous. Hé bien, ce serait mal connaître ces 5 jeunes gens, qui ont en réalité été les jouets de parents exécrables. Ces deux savant fous, dans leur laboratoire isolé sur une île perdue aux abord de la ville, on pendant des années, exercé des expériences sur leur propre progéniture. Seul Tanis est resté parfaitement humain, épargné par ses deux scientifiques de parents, mais ses soeurs et frère n'ont pas eu cette chance. Les jumelles sont devenues femme-araignée et femme-plante, leur plus jeune soeur peut lire les pensées des gens, et le grand frère peut se transformer en chien... C'est en prenant soin de camoufler le plus possible leur nature, notamment grâce à l'aide de pilules permettant de rester humains, qu'ils essaient désormais de vivre en colocation parmi les humains normaux dans un logement où ils sont hébergés par "Kuma", un jeune homme bon et gentil mais ignorant leur vraie nature. Mais avant d'être lâchement laissés en plan par leurs parents qui ont fui face aux menaces d'arrestation, les 5 adolescents vivaient uniquement sur leur île, aux côtés de ces géniteurs abjects, et donc en méconnaissant totalement la vie en société...

  

On le comprend assez vite, l'un des principaux axes de cette petite série est de développer la possibilité ou non qu'ont ces jeunes personnages de s'intégrer dans une société dont, finalement, ils ne connaissent absolument rien. De ce fait, seul Tanis, le plus normal du lot puisqu'il est resté 100% humain, semble parfaitement capable de s'intégrer, et cela passe notamment par quelques éléments comme son entente avec Sumire, jeune fille de son âge pour qui il a vite le béguin. Mais à côté de ça, le nouveau quotidien de ses frère et soeurs ne sera forcément pas de tout repos: leur méconnaissance totale de la vie en société risque de leur jouer quelques tours, mais il y a peut-être pire encore, comme la crainte d'être rejeté, le sentiment de ne pas pouvoir s'adapter à cette société, le regard mauvais de certains humains n'aimant clairement pas leur différence, la peut que peuvent susciter leurs pouvoirs et leurs transformation, le manque de contrôle d'eux-même s'ils cèdent à leur côté non-humain...

  

Le récit va alors parvenir à brasser pas mal de petites choses, dans une atmosphère jouant sur différents créneaux. Certaines situations se veulent assurément cocasses et prêtent à sourire (notamment quand la taciturne Suichi s'y met avec ses petites réflexions résultant de la lecture involontaire des pensées des autres), tandis que d'autres sont plus dramatiques et touchantes, notamment l'épisode 7 centré sur les jumelles Aisuri et Ashisu, leur peur du monde qui les entoure et la relation de confiance qui les unit malgré tout depuis la plus tendre enfance. Quelques moments de tension sont aussi à prévoir, notamment dans les derniers épisodes qui placent Tanis face à une difficile situation, tiraillé entre le désir de s'adapter et de vivre avec les siens, et l'incapacité de ses frère et soeurs à réellement se sentir à leur place en société. Quel sera alors le final ? La vie en société et la vie de famille pourront-elles être réellement conciliées ?

  

Dans l'ensemble, la série se tient alors bien, même si on aurait éventuellement une conclusion un peu moins rapide, ou même quelques petits approfondissements un peu plus consistants sur Suichi (la télépathe) ou Suno (le grand frère chien). Son format court fait qu'on n'a pas le temps de s'ennuyer et que rien n'est répétitif, et cette poignée de héros pas comme les autres arrive facilement à toucher.

Sur le plan technique, on sent qu'on a affaire à un staff très limité (une recherche rapide sur le net permet de voir que pour une série, il y a finalement peu de monde qui a travaillé sur l'oeuvre) et que l'animation est plutôt réduite à l'essentiel, mais dans une petite série de ce genre ça ne choque pas du tout, l'essentiel étant plutôt à chercher du côté de l'histoire et des personnages. L'ensemble est néanmoins assez soigné, avec des décors corrects et des designs convaincants, et tout ceci accompagne facilement le récit.

  

Frankenstein Family est donc une jolie petite série. Pas de celles qui vont chercher à impressionner, mais plutôt de celles qui remplissent honnêtement leur contrat le temps de quelques heures, en développant un récit qui n'a aucune difficulté à toucher et à faire passer par différentes émotions, grâce à un abord assez réussi de thématiques dont l'adaptation en société quand on est jugé anormal.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

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