Attaque des Titans (l') (Saison 2) - Actualité anime
Attaque des Titans (l') (Saison 2) - Anime

Attaque des Titans (l') (Saison 2) : Critiques

Critique de l'anime : Attaque des Titans (l') (Saison 2)

Publiée le Dimanche, 29 Octobre 2017

Il y a des séries qui, dès leur premier épisode, marquent, surprennent et bâtissent une véritable communauté de fans en un temps record. L’Attaque des Titans est un de ces phénomènes, un succès propulsé par la première saison de l’anime en 2013, bien que le manga original de Hajime Isayama avait su capter l’attention du lectorat et créer certaines attentes. Si bien que malgré quatre années de pose pour l’anime, le manga est devenu un incroyable succès, se hissant dans les meilleures ventes et autour duquel nombre de spin-offs sont nés. Mais, forcément, la suite de l’adaptation animée se faisait attendre. Là où les sociétés de production ont su garder un rythme régulier pour les grandes franchises modernes, citons par exemple Food Wars qui se dotera d’une troisième saison à l’automne 2017, Production I.G. et Wit Studio ont préféré faire languir les fans, se concentrer sur d’autres projets et peut-être attendre que le manga soit plus avancé avant de poursuivre l’anime à un rythme plus soutenu. Alors, quatre ans après le premier épisode de la saison première, l’anime L’Attaque des Titans a fait son retour au printemps 2017, un come-back si attendu que la sortie du premier épisode a littéralement fait crasher les serveurs de Wakanim !



L’histoire reprend à la toute fin de la première saison, sans réelle ellipse, sur une scène que le second film récapitulatif de la première saison présentait déjà en tant que supplément inédit. La bataille contre le titan féminin est achevée, mais a laissé le Bataillon d’Exploration sur une découverte de taille : les murs de la cité humaine enferment des titans. Pourquoi ? Comment ? Seul le culte du mur semble le savoir… Alors que Hansi mène son enquête à ce sujet, une nouvelle ébranle l’humanité : d’autres titans auraient pénétré les murs. Alors qu’Eren recouvre ses esprits après la dure bataille qui a précédé, le Bataillon se met en avant, aussi bien pour découvrir où se situe la brèche qui a permis aux monstres d’entrer que pour affronter les prédateurs. Mais un élément semble perturbant : à la tête de cette troupe de titans se trouve une créature, velue et douée de parole…



Après une absence de quatre, la seconde saison de L’Attaque des Titans se devait de briller, comme la première salve de 25 épisodes en son temps. Et c’est réussi tant le premier épisode renvoi à la tension et à l’effroi du début de la série, avec une introduction haletante et une séquence finale horrifiante, que ce soit par le nouveau « personnage » qu’introduisait Hajime Isayama à l’époque dans son manga, la mise en scène sans merci et rappelant l’aspect terrifiant des titans, même face à des guerriers aguerris du Bataillon d’Exploration, et le travail remarquable des seiyuu qui campent aisément des personnages vivant l’effroi à tout instant.


Le ton est donné par ce premier épisode, et la suite ne pouvait qu’aller dans le sens d’une montée en puissance, à l’instar du manga. Et c’est exactement ce que cette seconde saison a fait. Car du côté de l’intrigue, même si le début de cette suite pourrait ne pas surprendre par son pitch qui conte une nouvelle entrée de prédateurs à l’intérieur des murs, c’est tout ce qui va suivre ce nouveau combat qui va dérouter le spectateur, les surprises scénaristiques étant nombreuses. Comme le manga, cette seconde saison apporte de nombreuses pistes à l’intrigue, des surprises étonnantes que le spectateur ne voyait pas venir, et va même parfois au-delà du manga en ce sens. Preuve en est un flashback autour de l’un des personnages clefs qui se paie le luxe d’introduire des éléments dévoilés dans les tomes vingt-et-un et vingt-deux. Pour l’heure, le spectateur non-lecteur du manga n’a pas conscience de ce qui se trame, il pourrait même sortir du visionnage déconcerté tout en étant passionné par les chamboulements qui se sont déroulés sous ses yeux. En ce sens, la future troisième saison (et la suivante, tout dépendant du format des suites) aura un rôle majeur pour fluidifier cette intrigue qui, comme un puzzle, regroupera ses pièces, petit à petit.



Certains pourront regretter le rythme qui ne propose pas de la traque de titans de manière incessante. Au contraire, certains épisodes prennent leur temps sur des personnages secondaires qui vivent leur propre combat et se voient confrontés à leurs passés et à leurs objectifs. D’autres appuient les transitions, des moments de dialogues ou rien d’explicite ne se passe, mais où bien des informations sont révélées de manière discrète. En réalité, chaque épisode de cette saison deux a son importance tant chaque scène regorge d’information, en dit long sur l’univers et les personnages et n’est pas là par hasard. Alors oui, ça ne se castagne pas tout le temps, mais au lieu de ça, le récit propose de formidables séquences de transition pour mieux développer tout le background de l’œuvre, et ne pas seulement se focaliser sur le parcours d’Eren. L’Attaque des Titans, c’est un univers et des personnages en constante évolution. Si les débuts de la série se montraient moins convaincants par rapport au casting, cette suite rectifie le tir tant ce sont bien les personnages, les humains, qui sont à l’honneur.



Et si on passe par un tel déluge d’émotion au cours de cette saison, c’est parce que la mise en scène se montre implacable à chaque épisode. Outre l’animation savoureuse lors des scènes d’action, les studios Production I.G. et Wit Studio ont parfaitement saisi l’aura que chaque séquence se devait d’avoir, que ce soient les moments-chocs des combats contre les titans, la douceur et la mélancolie des développements de Christa et d’Ymir, ou la froideur de révélations inattendues qui chambouleront à jamais le récit. C’est de l’épisode six qu’on parle à travers cet exemple, un épisode attendu par les fans puisqu’il apporte ce qui a la réputation d’être le plus grand rebondissement de la série. Et si Hajime Isayama se montrait ingénieux dans son procédé narratif, sortant cette révélation en fond de case de manière très anecdotique du point de vue de la mise en scène, l’anime change légèrement de parti-pris tout en restant fidèle à cette volonté : faire passer pour de l’anecdotique ce qui ne l’est pas, et pousser le spectateur à revenir quelques secondes en arrière au cas où il aurait mal compris ce qui venait de se dire. Là est l’exemple du talent de Masashi Koizuka qui a parfaitement cerné les multiples facettes du manga, pour mieux les reproduire à l’écran. De même, l’acte final reste fidèle à la sensation de désespoir que l’œuvre originale laissait planer. A ce titre, le douzième et ultime épisode condense à lui seul toutes les valeurs de la saga : l’héroïsme, le tragique, l’humanité, et l’espoir. On ne ressort donc pas de cette deuxième saison indemne, devoir patienter pour la suite étant encore plus insupportable qu’à la fin de l’été 2013, quand la première saison s’achevait.



Notons qu’une fois encore, la composition musicale de la série est excellente. Le travail de Hiroyuki Sawano est fidèle à lui-même, on retrouve des pistes servant parfaitement les ambiances ainsi que des chansons à texte qui résonnent durant les épisodes clefs. En particulier, Barricades apporte une partie d’épisode douze brillante d’héroïsme et d’intensité. Si certaines pistes sont évidemment reprises de la bande originale de la première saison, les compositions inédites sont bien présentes.


Du côté des génériques, c’est naturellement Revo de Linked Horizon qui a la charge de l’opening. Après son travail sur la première saison, choisir un autre artiste semple inconcevable tant Revo parvient à saisir l’identité de chaque arc et de créer une musique qui lui fait honneur. Dans cette saison deux, Shinzô wa Sasagewo est une piste teintée d’énergie et d’héroïsme, véritable hymne d’une bataille qui ne doit pas être arrêtée. Du côté de l’ending, Yûgure no Tori par Shinsei Kamattechan s’avère… déroutant. Musicalement, tout est question d’appréciation, la musique douce et son chant particulier sonnant comme une berceuse qui ne plaira pas à tous. Les images sont tout aussi surprenantes, en décalage volontaire avec l’intrigue que présentent les épisodes pour se pencher sur des informations qui seront dévoilées bien plus tard, de manière métaphorique, visuellement semblable aux fresques figurant dans un livre d’histoire.



L’Attaque des Titans est une œuvre puissante, et ce second segment de l’adaptation animée sait rendre honneur au manga de Hajime Isayama. Tout en demeurant fidèle au support original, l’anime fait ses propres choix en cohérence avec le format, surprend par sa mise en scène et sublime les ambiances et les personnages du récit initial. Douze nouveaux épisodes spectaculaires, éprouvants et passionnants qui laissent un vide chez le spectateur. Mais, fort heureusement, la troisième saison est d’ores et déjà planifiée pour 2018 et, quel que soit son format, elle s’avèrera aussi différente que captivante !

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato

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